Dune : Spice Wars, la preview épicée !

En ce moment, je bouffe du sable à tous les étages. C’est un peu comme ma compagne avec Harry Potter et les Animaux Fantastiques. Bouquins, films, jeux de société, jeux vidéo. Je veux et je vais mettre Dune dans ma vie par toutes les entrées disponibles dans mon interface homme-réalité de trentenaire blasé. Je suis sur le livre de Frank Herbert, je n’ai pas encore vu le film de Villeneuve ni acheté le jeu de plateau, mais j’ai pris en main le jeu vidéo de Shiro Games, et c’est déjà un gros morceau. Une chose est sûre, cependant, je ne rematerai pas le film de Lynch. Non, non et non, Sting, tu ne m’auras pas une troisième fois !

Du haut de ces dunes, Frank Herbert vous regarde

D’ailleurs, il n’y a pas que toi qui m’aguiche dans ce casting, il y a aussi l’acteur jeune de Desperate Housewives dont je ne me souviens plus du nom. Bon, j’arrête, parce qu’on n’est pas là pour parler cinoche, mais il faut dire d’un certain côté que Dune est avant tout une affaire d’ambiance. Les joueurs et la fans de la saga attendent au tournant le studio français de Shiro et surtout l’éditeur Funcom, qui a récupéré la licence et qui prépare d’ailleurs un autre jeu Dune.

Je ne peux rien vous dire pour l’instant à ce sujet, car tout le monde n’en sait à peu près rien hormis le fait que ce sera un jeu de survie, mais ce que je peux vous garantir, c’est que les développeurs responsables de mon jeu de chevet Northgard, ont gardé le style graphique de leur précédent RTS et qu’ils l’ont adapté à Dune : Spice Wars. Au niveau des artworks, les deux titres n’ont rien à voir, mais au niveau des décors et des personnages, on reconnaît le design minimaliste et fin qui a fait la beauté et l’originalité du jeu de vikings.

Fremen cinematiqueLes Fremen sont une des factions jouables

Les tuiles qui constituent votre plateau de jeu, générées procéduralement, sont tout simplement magnifiques et séparées par un trait fin et discret. On se croirait vraiment dans la planète de sable Arrakis, et les environnements ne sont pas pour autant répétitifs puisque les tuiles sont variées et alternent entre différents décors. La bande son est très réussie, et reste fidèle à l’esprit de la licence.

Dune, dune d’être un bébé

Maintenant que nous sommes débarrassés de l’habillage de ce jeu, nous allons nous attaquer au gros morceau. C’est là où l’on attend en général Shiro au tournant, comme on attend Léonard de Vinci sur le réalisme des visages ou Cyril de Lignac sur le côté gourmand-croquant et le quota de piment d’Espelette : le gameplay, mesdames et messieurs. Et là, disons simplement que les bordelais de Shiro se sont fait plaisir.

Ne tournons pas autour du pot, le jeu est incroyablement dur. Si vous trouviez déjà qu’il fallait au moins cinq ans d’études pour maîtriser Northgard, préparez-vous à devenir carabin. Dune : Spice Wars est une ode au micromanagement, et le nombre de fonctionnalités disponibles pour gérer votre maison parmi les quatre disponibles (Atréides, Harkonnen, Contrebandiers et Fremen) donne le tournis. Malgré tout, il ne faudrait pas faire l’erreur de se laisser dégoûter par la quantité d’options proposées. C’est une erreur que l’on n’a pas faite avec Northgard, et que l’on ne fera pas avec Dune : Spice Wars.

scavenger cityLe zoom vous permet de profiter des jolis graphismes

Dites-vous simplement que les devs vous laissent plein de fonctionnalités pour personnaliser et optimiser votre syle de jeu. Dès le choix de la maison, vous pouvez de surcroît choisir vos deux conseillers parmi quatre disponibles – et le fan service est réel -, ce qui définit dès le départ un nombre de possibilités tactiques égal à vingt-quatre si mes calculs sont bons (j’ai dû faire schéma, ne me jugez pas s’il-vous-plaît). Pour simplifier, les Atréides ont un avantage diplomatique, les Harkonnen sont plus enclins à guerroyer, les contrebandiers ont une sorte de marché noir et les Fremen sont en symbiose avec Arrakis. Les conseillers vous donneront différents boni qu’il conviendra d’exploiter au maximum pour maximiser vos chances de gagner.

J’arrive simultanément à manger épicé

Le début de partie ressemble fortement aux débuts de partie Northgard. Vous disposez d’un ornithoptère que vous envoyez explorer les tuiles voisines et vous créez quelques soldats afin de conquérir des villages pour étendre votre territoire. Les tuiles possèdent en général un avantage spécifique, comme un bonus en ressources. Les ressources sont nombreuses et ont toutes une utilité.

Le Solari est la monnaie et permet d’acheter les unités militaires. Le Plascrete est ce qui vous permettra de construire les bâtiments. L’eau, denrée précieuse sur Arrakis, est récupérée via le vent et vous permettra de coloniser des villages et d’entretenir vos troupes. La main d’œuvre vous permet de recruter des travailleurs et des soldats, les cellules de carburant de faire des machines, l’autorité est nécessaire pour agrandir votre empire. Bref, les ressources sont pléthoriques, mais bizarrement c’est assez intuitif et vous aller prendre plaisir à optimiser tout ce joyeux bordel au poil de cheveu près, comme vous l’avez déjà fait dans Northgard, bande de détraqués.

Dune world mapLa carte du monde permet un micromanagement efficace et rapide

L’originalité majeure de Dune : Spice Wars au niveau de son système de ressource est certainement la fameuse épice, qu’il vous faut exporter à travers la galaxie. De ce fait, vous avez deux choix : soit la transformer en revenus via un système de change, soit la stocker pour le tribut à venir (on va venir constamment vous ponctionner en épice, ce qui fera monter ou descendre le taux de change). Vous avez donc pour ce faire une barre de contrôle pour gérer au plus près le taux de revente ou de stockage de l’épice. Ça a l’air chiant et compliqué dit comme ça, mais c’est en réalité une idée géniale qui fait honneur à l’esprit de Dune et à l’économie centrale de l’épice.

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Dune, c’est aussi le Landsraad, une sorte de conseil qui est là pour soi-disant réguler l’équilibre des forces galactiques en présence. Autrement dit, c’est un autre moyen pour votre esprit tordu de foutre la merde, mais avec un système de vote assez complexe. Votre ressource politique, l’influence, va vous permettre de prendre parti pour trois résolutions qui apparaîtront à intervalles réguliers. Ce vote n’est en aucun cas à négliger car certaines résolutions, en fonction du contexte, peuvent faire basculer la partie, comme l’intervention des gardes du Landsraad ou l’entretien en eau et en plascrete.

Landsraad voteIci aussi, vous avez intérêt à voter utile

Comment faire un jeu sur Dune sans inclure les vers des sables ? Ces petits salopards se baladent incognito sur presque tout le territoire, à l’exception des villes et des tuiles rocheuses, et vous forceront à garder un œil attentif sur vos unités situées à l’extérieur des endroits protégés. Sans compter les raids d’autochtones provenant des Sietchs, qu’il vous faudra pacifier par le commercer ou la violence. En outre, il n’est pas possible de dormir sur un empire ronronnant dans le fric ou votre avance scientifique (oui, car je ne l’ai pas encore dit, mais l’arbre des technologies est tout simplement porno) car les dangers sont constants et vos troupes peuvent être à tout moment décimées par les vers, le manque d’eau ou les raids ennemis.

Enfin, les missions d’espionnage sont elles aussi au menu, avec la présence d’agents à placer à divers endroit de la planète, chez vos rivaux, au CHOM, dans la guilde de transport galactique ou en contre-espionnage, et permettent de réaliser diverses missions qui peuvent faire pencher les combats en votre faveur. Lorsque vous aurez suffisamment de ressources, un endgame conséquent à base de bâtiments surpuissants mais très chers que vous pourrez construire dans votre base de départ viendra satisfaire votre désir de domination totale.

dune by nightLe cycle jour/nuit permet encore plus de variété

Pour résumer ce qui ne peut l’être, on peut donc voir que les développeurs de Shiro Games ont bossé comme des dingues. Les possibilités tactiques qu’offrent ce jeu sont à la limite de l’indécence, et je peux assez facilement dire que je n’ai rien vu d’aussi complet de ma vie dans un jeu vidéo. Dans le mode de jeu de l’early access, le seuil d’hégémonie requise est capé à 25 K. Cela semble un objectif ambitieux pour qui veut gagner la partie, et mon esprit faible n’ose même pas caresser l’idée de cet accomplissement.

Cela étant dit, l’équilibrage du gameplay ressemble à la huitième merveille du monde et donne toujours envie de relancer une game, comme disent les jeunes influenceurs milliardaires. Toutes les factions sont jouables et vous promettent des milliers d’heures d’optimisation malsaine qui procurera le shoot de dopamine espéré aux plus dérangés d’entre vous.

 

Foncez !

Connaissant le soin qu’apporte Shiro au suivi de leur jeu, vous pouvez sans problème casser la tirelire et commencer d’emblée à vous familiariser avec le gameplay riche et unique de Dune : Spice Wars. Sur tous les points, le dernier bijou des parents de Northgard coche les cases d’un RTS/ 4X réussi, genre innovant devenu la spécialité de ces développeurs de génie. Vous en avez pour un bon bout de temps avant de maîtriser à la perfection toutes les arcanes de ce titre. Petit message aux développeurs : si vous lisez cet article, merci d’incorporer le mode conquête de Northgard à Dune : Spice Wars. Si c’est le cas pour la version 1.0, il faudra que je demande à Midnailah si l’on peut exceptionnellement réformer le système de notation pour pouvoir mettre des 11/10.

 

Par Tardigrade, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

Catégories : RTS/4x

Plateforme : Steam

PEGI : –

Langues : Anglais, textes en français

Taille : 4 GB

Date de sortie : 26/04/2022 en Early Access

  Développeur : Shiro Games

Éditeur : Funcom

 

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