Soul Hackers 2 : un Atlus sans grande inspiration

Soul Hackers 2

Chez GamingNewz, on aime les jeux venant d’Atlus. Ce sont souvent des bulles d’air dans le paysage vidéoludique. Shin Megami Tensei V, Persona 5 ou encore 13 Sentinels Aegis Rim sont des exemples de jeux brillants. Quand Soul Hackers 2 pointe le bout de son nez avec une direction artistique et sa vibe « Personaesque », nous sommes prêts à accueillir comme il se doit le dernier jeu sortant des écuries d’Atlus. Malheureusement, sans être totalement désagréable, Soul Hackers 2 peine à trouver le brio de ses compères. On vous explique tout dans ces quelques lignes !


Histoire :

Dans l’éclat des néons, l’avancée technologique force les humains à se soumettre au confort matériel. Dans les ombres, une guerre se profile entre Yatagarasu et la Société Fantôme, les invocateurs de démons qui maîtrisent les pouvoirs surnaturels de « démons ».
Menant une existence dans la mer de données secrètes de l’humanité, une entité numérique, Aion, a évolué jusqu’à devenir sentiente. Observant l’humanité de loin, les calculs d’Aion prédisent une catastrophe planétaire imminente et crée deux agents afin de contrer cette fin du monde : Ringo et Figue.
Ensemble, ces deux agents d’Aion doivent enquêter et empêcher l’effet papillon qui conduira à l’apocalypse.


Dans cette critique, nous n’allons pas faire semblant d’avoir joué au premier Soul Hacker, un spin-off de Shin Megami Tensei, sorti à la fin des années 90 sur Saturn et Playstation uniquement au Japon. Nous n’avons même pas l’excuse d’avoir rattrapé notre retard en 2013 lorsque le jeu est ressorti en France sur 3DS. Néanmoins, on peut tout de même vous dire – après quelques recherches – que le premier Soul Hackers était un dungeon crawler pur jus, un brin austère pour les joueurs de 2022. C’est probablement pour cela qu’Atlus a décidé pour ce second opus de moderniser ce spin-off en s’inspirant de ces productions JRPG des dernières années, Persona 5 ou Tokyo Mirage Sessions en tête.
Si vous avez joué à Persona 5 ou encore Tokyo Mirage Sessions, Soul Hackers 2 ne sera pas complétement une surprise sur le plan du gameplay. En somme, Soul Hackers est un jeu au tour par tour. A l’instar de Persona 5, chaque personnage a un démon possédant une force élémentaire ainsi qu’une faiblesse élémentaire. Evidemment, au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, vous allez pouvoir fusionner plusieurs démons pour en avoir des plus puissants. Si vous arrivez à trouver la faiblesse de tous les ennemis en face de vous, à la fin du tour, tous vos démons attaqueront les ennemis pour donner un coup supplémentaire qui fera potentiellement très mal. Avec ces quelques lignes, vous l’aurez compris que Shin Megami et Persona ne sont jamais très loin quand on joue à Soul Hackers 2. Malheureusement, si on avait loué à l’époque le dynamisme des jeux d’Atlus, cette qualité ne pourra pas être apposé à Soul Hackers. Les combats sont mous, ce qui est dû notamment à des ennemis un peu sac à PV et des coups spéciaux à l’effet amoindri. Il faudra avoir plusieurs niveaux au-dessus de l’ennemi pour espérer finir le combat en seulement deux-trois tours. En somme, le système de combat est bon mais l’exécution moins.


Là où le bât blesse vraiment, ce sont les donjons du jeu. Si la direction artistique est plaisante, le level design l’est beaucoup moins. Comme des enfants pourris gâtés que nous sommes, nous nous attendions à avoir des donjons travaillés avec un level design aux petits oignons. Ce n’est pas le cas. Soul Hackers 2 est une totale régression sur ce point là. Les donjons sont ultra-linéaires, très plats, trop longs avec un level design très pauvre. Ce ne sont que des couloirs et des portes à ouvrir. Dans le meilleur des cas, Soul Hackers 2 possède des donjons semblables à ceux de Tokyo Mirage Sessions qui n’étaient déjà pas bien brillants. Dans le pire des cas, nous avons l’impression de revenir à l’ère de la PS2 et de ces JRPG avec des donjons en ligne droite (Coucou Dot Hack !). Par conséquent, il est difficile de se motiver à arpenter ces donjons sans génie avec ces combats qui peuvent trainer en longueur. Si vous passez outre ces défauts, le jeu aura de quoi satisfaire votre appétit de joueur. Il y a énormément de quêtes annexes mais sans grand intérêt  (sauf celles concernant vos coéquipiers). Vous avez également la possibilité de tisser des liens avec vos camarades en buvant des coups au bar branché de Shinchuku mais rien d’aussi poussé que dans Persona 5. En bref, Soul Hackers 2 a un gros contenu mais ce gros contenu ne brille pas par ses idées. On a déjà vu mieux avec un contenu tout aussi important.

 

Il n’est pas nécessaire de tourner autour du pot. Dans sa globalité, Soul Hackers 2 est une réussite sur le plan de la direction artistique. L’ambiance cyberpunk (plus cyber que punk en passant) avec toutes ces couleurs flashy fonctionne parfaitement dans ce japon fantasmé du futur. Le rendu cell shading du jeu, déjà aperçu dans Persona 5 ou Catherine, est agréable pour l’oeil. Malheureusement, si certains quartiers sont un régal pour les yeux, d’autres le sont beaucoup moins. Certains donjons vous feront « voyager » dans des lieux très grisâtres et sans grandes inspirations comme une station de métro abandonné ou un port tout aussi pauvre visuellement.
Néanmoins, si la direction artistique est bonne voire excellente, elle n’est pas à la hauteur des grosses productions d’Atlus. Une nouvelle fois, si l’on compare le jeu à un Persona 5, Soul Hackers 2 se révèle moins fin, moins détaillé que son collègue sorti originellement sur PS4. On sent que le jeu n’a pas eu le budget et le temps nécessaire pour être peaufiné beaucoup plus longtemps qu’il n’aurait dû. Cela se ressent parfois dans la technique. Si vous regardez de près, certaines textures manquent de « définition ». Le jeu souffre également de nombreux chargements qui durent de longues secondes lorsque vous changez de zone. Pour faire simple, Soul Hackers 2 aurait pu être un poil plus soigné sur le plan de la technique pour avoir une expérience next-gen. Malgré ce manque de finition, le jeu reste fluide en toute circonstance durant la vingtaine d’heures que dure l’aventure.

Malgré une technique discutable, Soul Hackers 2 a des fulgurances visuelles

Malgré une volonté de faire les choses bien, Soul Hackers 2 ne parvient jamais réellement à emballer le joueur. Pourtant, l’ensemble du jeu est solide. Le système de combat est bon mais manque de dynamisme. La direction artistique est bonne mais n’a pas le soin que nous avions pu voir dans des jeux comme Persona 5, ou encore 13 Sentinels Aegis Rim dans un style différent. L’histoire est intéressante sur le papier mais le traitement final n’est pas à la hauteur des enjeux soulevés.  En somme, Soul Hackers 2 est le parent pauvre des derniers jeux Atlus. Néanmoins, si vous êtes un fan de JRPG depuis votre enfance, Soul Hackers 2 pourrait vous plaire malgré les côtés vieillots cités plus haut dans le test. Pour les autres, il sera peut-être difficile de plonger dans cette nouvelle proposition JRPG d’Atlus.

6/10

Catégories : JRPG

Plateformes : Playstation4, Playstation 5, Xbox One, Xbox One Séries, PC.

Langues : japonais/anglais (sous-titres français et jeu entièrement traduit en français)

Taille : 22 go

Date de publication : 26/08/ 2022

Développeur : Atlus

Éditeur : Sega/Koch Media

Disponible en boîte et téléchargement

 

Grand merci à l’éditeur pour la copie fournie

 

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