La 1.0 est enfin là ! – Dune Spice Wars, le test sur PC
Bon, j’ai relu ma preview d’avril 2022. J’ai été un peu foufou, je dois l’avouer, à hurler au 11/10 alors que le jeu n’était encore qu’en pré-release et qu’il y avait encore une foule de contenu à ajouter au jeu. En revanche, si l’on me demandait de tester Northgard en 2023, je lui mettrais sans hésiter un 11/10 bien mérité tant le jeu est devenu un standard en stratégie temps réel pour moi. Mais alors, que vaut à Spice Wars cette retenue de ma part ? Est-ce un mauvais jeu ? Est-ce juste un mauvais Shiro (et donc un bon jeu comparé aux productions des autres studios) ? Et, question encore plus cruciale : est-ce que nous verrons Sting dans le deuxième épisode du reboot de Dune au cinéma ?
Dune Spice Wars – Trailer
Epice … and love ?
Les développeurs de Shiro Games n’ont pas vraiment tardé à ajouter une nouvelle faction après la sortie de la beta ouverte, et voici que nous nous retrouvons avec la maison Corrino, maison impériale de surcroît nimbée de son blanc éclatant. Un peu trop pétée diront les uns, difficile à jouer, diront les autres ; en tout cas, cette faction a le chic de pouvoir nous faire tester les Sardaukars, des chevaliers brutaux qui peuvent exécuter les unités ennemies en deçà d’un certain seuil de points de vie.
C’était déjà bien au niveau de la Roadmap du studio, qui n’avait pas l’intention d’en rester là pour son nouveau bébé. On pouvait jouer cinq factions, dans des parties assez longues mais que vous pouviez terminer en une soirée tout de même, avec un gameplay très pointu. Cela pour, j’imagine, différencier la fanbase de l’autre jeu phare du studio, Northgard, dont vous pouvez plier les parties en une heure chrono en n’étant pas trop mauvais.
En Rogue et Noir
Mais moi, ce n’était pas cela que je voulais. Non, non, j’aurais même pu me contenter des quatre factions de base (les Atréides, les Harkonnens, les Fremens et les Contrebandiers) si un seul mode s’était présenté à mes petits doigts impatients de tardigrade : le mode Conquête.
Et oui, je m’en voulais alors de rêver, mais aujourd’hui avec la 1.0, le rêve est désormais réalité. Vous cliquez fébrilement sur le mode du milieu en solo. C’est facile, il est affiché en gros, et en plus, il est au milieu. Puis, vous choisissez votre faction parmi 4, dont une nouvelle (la faction Ecaz, dont nous reparlerons plus bas). Et là, un paradis, que dis-je, une péninsule s’offre à vous, puisque le jeu se transforme en rogue-lite avec un bonus de départ à choisir, une carte du monde à conquérir à force combats, une pluie d’avantages à gagner au fil des victoires, bref, n’en jetez plus, le testeur passionné que je suis est à terre, soumis par cette avalanche de contenu, et la motivation qui me manquait à la sortie du jeu est revenue à la charge comme un rush Harkonnen dans le visage au bout de 30 minutes.
Amélioration de la Qualité de vie
Au fur et à mesure des patchs, le jeu s’est complexifié avec le temps. Par exemple, le volet économique de Dune Spice Wars s’est transformé en véritable mini-jeu de trading ou vous devez acheter des actions CHOM pour prendre un avantage sur vos adversaires. Les unités militaires disposent maintenant d’une armurerie, et pour 500 d’or vous pourrez personnaliser vos unités avec un bonus s’accompagnant d’un malus afin de coller au mieux à vos besoins.
Le jeu se transforme ainsi en un véritable simulateur de dirigeant d’empire complet puisque tous les volets comptent dans le calcul de votre victoire : économique, militaire, scientifique, espionnage, exploration, politique. Chaque volet a son importance, et la balance est réalisée de main de maître, ce qui est plutôt rare en général dans les jeux 4x, surtout un an après la sortie de la bêta.
Par ailleurs, de nouvelles unités ont été ajoutées, comme des assassins invisibles ou des unités mécaniques lourdes, ce qui étoffe encore davantage les possibilités stratégiques en mid-game ou en end-game.
Une nouvelle faction, la maison Ecaz, fait son entrée dans l’arène sèche et sableuse d’Arrakis. Toute de rose vêtue, elle est inspirée par l’univers de la chevalerie du Moyen-Âge et dispose de bonus assez violents dans l’arbre technologique militaire. Son gameplay est tourné vers une mécanique assez curieuse, puisqu’il s’agit d’encercler des villages entiers avec votre territoire pour les transformer en « sanctuaires » afin de gagner des bonus qui combotent avec vos généraux. Autant dire que votre tardigrade de serviteur n’arrive pas très bien à réaliser cela, mais dès qu’il le parviendra, il vous rappelera.
En attendant de taper le carton …
Avec la sortie de cette version de Dune Spice Wars, je ne peux m’empêcher de penser que ces jeux Shiro, Northgard et ce dernier en particulier, sont un peu conçus comme des jeux de société. On pourrait presque imaginer la version boîte en carton assez facilement, tant les mécaniques nous rappellent les parties de Dune Imperium ou les jeux experts du même type. Alors, attention, cela ne veut pas dire que c’est mauvais ou que les ficelles de conception sont grossières !
Loin de là, le tempo du jeu est au contraire pensé avec beaucoup de subtilité, tant il n’est point nécessaire de faire passer le jeu en avance rapide. En effet, même si les parties durent en général assez longtemps, il se passe tout le temps quelque chose à l’écran et le jeu vous forcera constamment à passer des armées au budget, à repositionner vos espions et à revoir votre stratégie de recherches scientifiques.
Là où Northgard nous demandait beaucoup d’APM dans la gestion d’armées nerveuses, entre escarmouches claniques et autres coups de p*** de vikings sous stéroïdes, Dune Spice Wars est plus posé, plus contemplatif peut-être, avec des décors encore plus variés et encore plus fins, et nous permet de nous complaire dans notre empire spatial avec nos charentaises bioniques, notre oeil de verre augmenté et notre schnaps de contrebande 30 ans d’âge. Un tout autre délire, mais n’en faut-il pas pour tous les goûts ?
Une belle réussite que ce Dune Spice Wars, à la saveur enfin complète en cette rentrée 2023. Il ne mérite pas le 11/10 que j’aurais donné sans sourciller à son grand frère viking, mais il ne démérite pas pour autant avec des graphismes très inspirés et magnifiques, un gameplay profond, généreux et cohérent et une durée de vie maintenant infinie pour les indécrottables du solo (comme moi) avec le nouveau mode conquête. Le rythme des parties un peu longuet fera fuir certains joueurs, mais pour les connaisseurs amateurs de subtilité et autres joueurs de Crusader Kings, la pépite de Shiro Games aura un parfum d’épice.
9/10
Test réalisé par Tardigrade, merci à l’éditeur pour la copie fournie.
Catégories : 4XTR ou STHybride
Plateforme : PC
PEGI : 12+ (certainement)
Langues : Textes en Français
Date de publication : 14/09/2023
Développeur et Éditeur : Shiro Games et Funcom