Alex Kidd in the Miracle World DX – Le test sur Nintendo Switch

Alex Kidd in the Miracle World DX

 

Depuis plusieurs années maintenant, une vague de nostalgie semble s’étendre sur le monde vidéoludique. Les enfants et adolescents d’hier sont les trentenaires/quarantenaires d’aujourd’hui avec un pouvoir d’achat bien plus important. Il n’est donc pas étonnant de voir arriver des suites 2D, des remakes/remasters de séries emblématiques sortie sur des consoles comme la Megadrive, Super Nintendo, Neo-Geo ou la première playstation. En vrac, nous pourrions citer Sonic Mania, le remaster de la première trilogie de Crash Bandicoot, le retour de Battletoads, celui de Wonder-Boy ou encore Streets of Rage 4.
Pourtant, s’il y a bien une ancienne mascotte que l’on n’aurait jamais pensé revoir au début des années 2020, c’est bien Alex Kidd et plus précisément un remake d’Alex Kidd in Miracle World. Jeu d’action/plate-forme emblématique de la Master System sorti en 1986, la mascotte de Sega n’a connu qu’une gloire éphémère avant de disparaître au profit d’un Sonic plus clinquant, plus bad ass au début des années 90.
C’est donc avec une certaine surprise que nous avons appris il y a un an maintenant la sortie d’un remake, Alex Kidd in Miracle World DX, par un studio espagnol, la Jankenteam. Ces enfants devenus grands, fans d’Alex Kidd, ont commencé ce projet de façon non officielle avant d’attirer le regard de Sega et de pouvoir ainsi travailler en étroite collaboration avec la firme japonaise.
Néanmoins, une interrogation persiste. Comment un jeu de 1986 peut-il être « remaké » tout en gardant l’esprit d’un level design et d’un gameplay d’antan ? Nous allons voir dans ces quelques lignes si la Jankenteam a réussi son pari.

 

Il est inutile de passer par quatre chemins. Sur le plan artistique, ce remake est une grande réussite. Hector Toro, directeur artistique du projet, a voulu opter pour un style très dessin animé. Comme on peut le lire dans le Retrogamer Collection n°26, il voulait surtout « préserver l’essence du jeu avec un pixel art à plus haute résolution que le jeu d’origine ». Et cela fonctionne parfaitement. En tant que fan d’Alex Kidd, il n’y aucun moment où l’on trouve le style en totale inadéquation avec l’univers du petit bonhomme. C’est très beau et assez détaillé. Contrairement au style visuel du Streets of Rage 4 qui fait encore débat, le style d’Hector Toro fait mouche et mettra tout le monde d’accord.
De plus, il est possible pour les quelques « Gaulois réfractaires » au style d’Hector Toro de switcher dans le mode graphique de la Master System à tout moment de l’aventure. Une simple pression sur la touche ZR de la Switch permet d’alterner entre la version Master System ou sur la version 2021. Une feature importante pour les nostalgiques comme moi qui aiment faire des comparaisons toutes les cinq minutes entre le remake et le jeu d’origine.
Cependant, la refonte visuelle n’est pas le seul élément remarquable de ce remake. Les réarrangements musicaux de José Ramon Garcia sont remarquables. Certes, la chiptune d’époque n’est pas utilisée, mais les réarrangements proposés ne dénaturent pas l’œuvre originale et se marient toujours aussi bien avec le monde de Radaxian.

Thème principal :

Le mont Kave :

Là où le remake de la Jankenteam atteint ses limites, c’est sur le gameplay. Alex Kidd était un jeu de son temps avec les limitations de son temps. Le jeu de 1986 avait des hitbox foireuses et un level design qui paraît bien trop limité en 2021. Malheureusement, ces défauts perdurent ou sont plus accentués par l’épreuve du temps. Comme à l’époque, on rage toujours autant de se faire toucher alors que l’on se pensait hors de portée de l’ennemi. Et l’on rage toujours autant face à un level design qui se veut bien punitif à certains moments. On aurait pu espérer des petites corrections notamment sur les hitbox d’Alex Kidd.
Heureusement que le gameplay a eu le droit a des petites évolutions pour calmer le petit cœur des joueurs. Tout d’abord, il est possible d’avoir les vies infinies. Il suffit de cocher cette option dans le menu. Cela permet de ne pas refaire tout le niveau après être mort trois fois mais de reprendre, même après une trentaine de mort, au même endroit. C’est très utile quand on n’a plus la patience de nos 10 ans mais cela casse le game design d’Alex Kidd puisque le jeu se révèle d’un coup bien plus facile.
Dans l’ensemble si le gameplay reste inchangé, la Jankeanteam a apporté quelques nouveautés comme des combats alternatifs contre les boss.
Néanmoins, la plus grosse nouveauté reste l’ajout de nouveaux niveaux par rapport à la version originelle. Selon José Sanz, game designer, toujours dans le Retrogamer Collection n°26, « certains niveaux originaux sont trop courts ou manquent d’éléments jouables ». Il a donc voulu améliorer cet aspect et en rajouter un peu plus. Malheureusement, si les niveaux bonus collent parfaitement au reste du jeu, ils manquent de génie et paraissent bien fades. De plus, cela rallonge la durée de vie d’un jeu qui n’en demandait pas tant.

Pour les acharnés d’Alex Kidd, après avoir fini le jeu une première fois, il est possible d’avoir accès à deux nouveaux modes de jeu. Le mode Boss Rush qui, comme son nom l’indique, permet d’affronter à la suite tous les boss et leurs différentes phases. Quant au second mode de jeu débloqué, le mode classique, qui donne la possibilité de jouer à la version Master System.

Alex Kidd in the Miracle Word DX est un remake de bonne facture. Il respecte le jeu de notre enfance avec un lifting visuel et sonore de grande qualité. Malheureusement, pour les joueurs qui n’ont pas connu Alex Kidd à l’époque, le jeu leur paraîtra aride par rapport aux standards actuels. Les vieux loups ou les vieilles louves du jeu vidéo sortiront satisfaits de cette Madeleine de Proust.

Note : 7/10

 

Catégories : aventure/plateforme

Plateforme : Playstation 4/5, Xbox One/Séries, Nintendo Switch, PC.

Langues : Anglais, Français, Japonais, Allemand et Espagnol

Taille : 1,3 Go

Date de publication : 25/06/ 2021

  Développeur : Jankenteam

Éditeur : Merge Games

Disponible en boîte et téléchargement

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *