Le test de Shadow Warrior 3 sur PC

SHADOW WARRIOR 3

Née en 1997, la saga Shadow Warrior s’est fait une place de choix dans le monde du fast-FPS moderne en réalisant en 2013, ce que le Duke de 3D Realms n’a pas su faire : un reboot digne de ce nom. Trois années plus tard, ce reboot a eu le droit à une suite qui est venue transformer les codes de la série en empruntant aux hack’n’slash et en proposant des niveaux plus ouverts qu’autrefois. Malgré une réception plutôt encourageante de la part de la presse et des joueurs, la franchise, avec Shadow Warrior 3, notre sujet du jour, a décidé de revenir aux sources et de proposer une recette plus classique. La question que l’on peut se poser maintenant est : était-ce là un choix judicieux ? Rien n’est moins sûr.

Shadow Warrior 3 – Le trailer de lancement

UNE FORMULE PLUS ÉPURÉE, MAIS TOUJOURS AUSSI EFFICACE ?

Depuis quelques années maintenant, le fast-FPS reprend du poil de la bête… et ce que l’on peut remarquer, c’est qu’il y a actuellement deux écoles. La première se veut rétro pour séduire les trentenaires et quarantenaires qui ont grandi avec le genre qui a fait ses débuts en 1992 avec l’arrivée de Wolfenstein 3D ; on pense ici à Wrath : Aeon of Ruin, DUSK, Prodeus ou encore le nouveau-né qu’est Turbo Overkill. La seconde, quant à elle, se veut plus moderne et souhaite apporter de nouvelles idées ; cette fois-ci, on pense à BulletStorm ou encore à DOOM Eternal qui est venu séduire tout le monde en mars 2020. Shadow Warrior 3, lui, fait parti de cette seconde catégorie. Il arbore un style visuel et des mécaniques modernes. Pour autant, le titre semble oublier tout ce qu’a conçu son prédécesseur en 2016, qui lui était résolument moderne, pour adopter une formule dite « classique » afin de mieux mettre en scène la nervosité de ses gunfights.

Sur ce point, nous n’avons rien à redire ! Manette en mains, Shadow Warrior 3 est efficace. Le titre de Flying Wild Hog sait y faire lorsqu’il s’agit de faire parler la poudre pour dégommer du démon. Le titre bouge bien, propose un arsenal suffisamment varié – même si l’on aurait apprécié la possibilité d’exécuter des tirs secondaires – pour ne pas lasser sur la longueur et reprend efficacement tout ce qu’a apporté la concurrence au genre ces dernières années. Tout comme dans BulletStorm par exemple, il est possible de repousser des ennemis pour les envoyer valser dans le décor (souvent fait de pics, de vides et de cisailles). Il emprunte également le grappin de DOOM Eternal – même si Lo Wang, notre ninja à l’humour agaçant, est moins agile avec ce dernier – et surtout ses finish-moves spectaculaires. Bien que cette proposition soit moins réussie que chez Bethesda, la faute à des animations répétitives qui manquent cruellement de dynamismes, cette petite nouveauté vient ajouter une dimension stratégique supplémentaire bienvenue. Désormais donc, pour peu que vous ayez suffisamment de ressources Ultime, il est possible d’achever un ennemi à tout moment pour vous débarrasser de lui, mais aussi pour récupérer ses atouts. Réaliser un finish-move permet de repartir avec des bonus temporaires non négligeables, comme une armure, idéale lorsque votre vie est trop basse, une grenade de glace ou même une sulfateuse. En plein combat, le joueur doit donc réfléchir vite pour savoir de quoi il a besoin pour survivre lors de situations délicates, surtout dans les plus hautes difficultés.

UNE CONSTRUCTION QUI MANQUE DE PIMENT

Malheureusement, Shadow Warrior 3, contrairement à la concurrence, propose un level-design beaucoup trop sage, beaucoup trop linéaire… Une fois les premières arènes passées, on se rend finalement compte que Shadow Warrior 3 n’est que ça : une succession d’arènes qu’il faudra vider pendant 7 heures de jeu ; temps qu’il faudra pour terminer le titre à 100% en difficile. Pour rythmer l’ensemble, on aurait apprécié la mise en place de passages optionnels, de chemins secrets, d’armes ou de défis cachés… mais non, le fast-FPS fait constamment le choix d’aller à l’essentiel quitte à ne jamais surprendre. Autrement dit, contrairement aux autres jeux du même genre qui tentent sans cesse d’apporter un nouveau souffle à leur expérience, Shadow Warrior 3 n’a que son bestiaire diversifié pour rythmer son aventure. Cette décision aurait été pardonnée si le titre n’avait pas fait le choix d’être seulement composée d’une Campagne Solo et de quatre modes de difficultés. Eh oui, ici, il n’y a pas de mode Survie ou encore moins de mode Coopération ; un mode qui était pourtant bel et bien présent dans le second chapitre de la licence.


Des bugs ? Oui et plutôt pas mal : Lors de notre session de jeu, nous avons fait face à de nombreux bugs, dont plusieurs qui se sont montrés gênants, à commencer par deux crashs au moment de lancer le jeu, mais aussi par le fait que certaines armes refusent de tirer ou encore que notre personnage s’interdit parfois de s’accrocher à certaines surfaces, ce qui peut vite se montrer frustrant lorsque nous sommes en plein combat et que la situation est déjà mal engagée. Ah, et notez également que notre héros se bloque régulièrement dans le décor. En 7 heures de jeu, cela fait beaucoup.


En plus de sa construction qui manque de saveur, le jeu arbore une direction artistique qui, à l’image de son humour, est plus que discutable. Le titre se veut tape-à-l’œil, affiche des couleurs criardes (qui flirtent constamment avec le mauvais goût) et propose un bestiaire ennemi au chara-design, certes original, mais aussi très laid. On a du mal à prendre du plaisir à dézingueur ces étranges monstres à ressort ou encore ces personnages bleus, faits de glace, qui dansent bêtement en attendant de se faire déchiqueter par notre fusil double canon.

 

Si Shadow Warrior 3 se veut fascinant en reprenant les bonnes idées de DOOM Eternal et la sauvagerie d’un BulletStorm, finalement, le titre de Flying Wild Hog est simplement un gigantesque couloir de sept heures qui se veut tape-à-l’œil, mais qui ne surprend jamais. L’humour du soft agace plus qu’il n’amuse, le level-design, beaucoup trop linéaire, manque d’ingéniosité pour espérer accrocher pleinement le joueur, l’ensemble est rachitique niveau contenu et son dynamisme ne l’est pas suffisamment… même si, il faut l’avouer, le jeu a quelques passages en arènes bien fendards grâce à l’arrivée de mécaniques bienvenues. Ne vous méprenez pas, vous ne passerez pas un mauvais moment devant Shadow Warrior 3, le titre reste plaisant à jouer, mais il n’arrive tout simplement pas à faire le poids face à la lourde concurrence.

6/10

 

Test réalisé par Jerome Joffard, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

Catégories : Fast-FPS

Plateformes : PC PS4, PS5, One, Series X|S

PEGI : 18+

Langues : Textes en Français

Date de publication : 01/03/2022

  Développeur et Éditeur : Flying Wild Hog

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *