Mount & Blade 2 – Bannerlord – Le test sur PC

Mount & Blade 2 – Bannerlord

En 2008, TaleWorlds Entertainement sortait du bois pour proposer aux joueurs PC une expérience inédite, Mount & Blade, devenu rapidement célèbre dans la communauté du modding.

Après quelques add-ons bien sentis (époque Viking, guerres napoléoniennes), et une longue pause, les développeurs ouvrent en 2020 l’accès anticipé à leur nouvelle monture, Bannerlord. Deux ans plus tard, après beaucoup de tests et de développement des nombreux mods qui avaient fait le succès de la première édition, Mount & Blade II – Bannerlord sort officiellement sur nos machines.

Les lignes qui suivent se concentrent exclusivement sur la campagne proposée par le titre, tant l’aspect Bac-à-Sable rendrait indigeste l’ensemble des informations à recenser. Dans le même esprit, aucun mod « amateur » n’a été ajouté à l’expérience de jeu pour ne se concentrer que sur les éléments natifs de Bannerlord.

Même si TaleWorlds Entertainement l’a assumé au lancement de l’accès anticipé, on est tout de suite frappé par l’âge avancé du moteur graphique du jeu. Les développeurs ont clairement affiché leurs ambitions pour le grand-frère, c’est le gameplay qui va surtout changer, pas l’aspect physique ou graphique… et ça se voit ! C’est d’autant plus flagrant lorsqu’on se promène dans les villages, les châteaux ou même pendant les batailles : les décors sont rarement à l’échelle, avec des textures lourdes dignes des débuts de la PS3. Heureusement que la plus grande partie du jeu se déroule autrement qu’en TPS !

Pour compenser l’étroitesse et le vide des lieux visitables (se promener dans une forteresse où se trouvent exactement deux gardes et le noble du coin, ça fait très bizarre !), la carte est tout simplement immense, et agréablement composée : des forêts, des lacs et des rivières, des montagnes plus ou moins franchissables, des villages parfois protégés de châteaux, parfois voisins d’une grande cité.

Toutes les zones habitées vont nous permettre de commercer : pour gagner nos premières pièces d’or, il a fallu se déplacer entre tel village produisant beaucoup de céréales par exemple, lui en acheter à bas coût, et nous rendre ensuite dans un autre spécialisé dans un autre type de production et donc capable d’acheter les céréales qui lui manquent avec une différence importante. Notons que nos hommes doivent manger, et qu’il faudra anticiper ce détail pendant nos déplacements : plus notre armée est importante, plus elle va réclamer de nourriture et d’or, sans quoi son moral se réduira rapidement. A l’inverse, une armée importante sera le moyen de déplacer davantage de marchandises, donc la possibilité de s’enrichir plus vite.

C’est vraiment, vraiment grand… un aperçu des huit factions principales du jeu.

La plupart des zones seront aussi le lieu de recrutement, mais sous différentes conditions : avoir la place suffisante dans nos rangs (on est capé à 20 têtes en début de campagne), avoir l’or pour recruter, et être dans un village où il y a suffisamment de personnes. Avec l’expérience et les relations qu’on développe avec les chefs de ces villages, on parviendra à débloquer des soldats plus expérimentés ou plus talentueux, en échange d’un peu plus d’or évidemment.

Une fois les premières pièces d’or gagnées et les premiers soldats recrutés, on part pour une longue série de missions FedEx où s’alternent des quêtes pour des ressources manquantes à tel endroit, et des massacres de brigands et pillards en tout genre, qui croiseront toujours notre chemin, où qu’on soit sur la carte.

La campagne de Mount & Blade II décrit donc nos choix, en tant qu’orphelin de guerre alors que l’Empire est en déclin. Pas de spoil ici bien entendu, mais le titre montrera vite l’avantage et l’inconvénient majeur de tout bac-à-sable qui se respecte : à carte étendue et quêtes illimitées, on peut jouer indéfiniment, sans savoir où aller, quoi faire, et sans vraiment conclure une partie. Se promener dans Calradia avec des milliers de fantassins et de cavaliers, oui, mais pour quoi ? Cette immensité a de quoi donner le vertige.

Donc là, je sais que je peux utiliser des points de concentration, mais ni combien, ni pour quoi. C’est ballot…

Les plus grandes villes nous proposent d’autres options que celles du recrutement ou du commerce : nous débarrasser contre quelques pièces de nos prisonniers, capturés à l’issue des rixes ; enrôler des Compagnons, chacun ayant ses propres qualités, et qui pourront à notre place remplir quelques missions, accompagné du groupe d’hommes qu’on aura le soin de lui déléguer ; participer à des tournois, jouer à des jeux d’argent, et enfin, utiliser une forge.

Qui dit RPG, dit création et évolution de personnage : si la personnalisation de notre héros est très simple pendant le tutoriel (les possibilités sont même très larges !), l’attribution d’atouts, de compétences et autres bonus est beaucoup plus vague – le titre n’étant pas très généreux en informations, qu’il faut souvent aller chercher sur internet.

Les nombreux combats auxquels nous auront l’occasion de participer, aidés par la résolution rapide, nous donne accès à d’autres équipements : une meilleure allonge d’arme, plus de protection, un cheval plus rapide ou robuste, les éléments inutiles pouvant être bien sûr vendus, et si possible, dans la ville où en tirer le meilleur prix.

Je sais, on a dit « Pas le physique ! »… mais c’est vraiment dur de pas attaquer le physique !

Notre personnage devra donc développer ses talents militaires mais aussi sociaux, pour tisser des liens de confiance avec les PNG des villages et des châteaux, améliorer la qualité de son commandement, influencer le moral des troupes, créer des alliances et des relations diplomatiques.

Sur le plan militaire, chaque combat renforcera ou diminuera votre réputation et le moral des soldats. Les prisonniers peuvent, avec le temps, devenir des recrues mais avec, là aussi, une conséquence sur le moral. Pendant les combats, si on choisit de les mener en temps réel, on veillera à sa barre de vie, celle de notre monture si on veut combattre à dos de cheval, et à la solidité de notre bouclier. Les tactiques sur le terrain sont potentiellement très nombreuses, et il faudra apprendre à se servir des raccourcis claviers (F1, F2, etc…) pour déplacer, diriger, commander les troupes. Avec l’augmentation de la compétence Tactique, on pourra positionner avant la bataille nos soldats, en veillant par exemple à mettre les archers en hauteurs, les cavaliers en retrait pour leur permettre de charger plus efficacement, etc.

Tout est bon ici pour gagner quelques piécettes… ou en dépenser beaucoup.

A la longue, on accélèrera quand c’est possible le déroulé des batailles, les escarmouches étant assez simples dans leur résolution : trop tenant d’appliquer un commandement général de Charge, et de voir nos fantassins se diriger automatiquement là où se trouvent les ennemis les plus proches : l’IA et les joies du pathfinding ne sont clairement pas les points forts du jeu. Attention toutefois aux combats choisis : plus l’armée ennemie (brigands ou faction adverse) est faible par rapport à notre armée, moins la victoire nous apporte de points de renommée, lesquels sont à la fois rares et précieux pour augmenter la taille de notre clan. Il faudra donc davantage privilégier les batailles contre des groupes plus importants, en équilibrant le challenge grâce à des troupes expérimentées. Là aussi, RPG oblige, nos soldats gagnent de l’expérience et sont en mesure de gagner en compétences. En achetant des chevaux adaptés, on pourra même promouvoir un fantassin en cavalier.

Le clan grossira aussi en fonction d’un mariage, des enfants issus de ce mariage, des alliances que nous signeront avec tel ou tel suzerain, et des choix que nous ferons : il est par exemple possible de liquider purement et simplement tel personnage, avec les conséquences sur le moral et la diplomatie qui vont avec.

Au final, si le titre est grisant par la très grande quantité de choses à faire, il s’avère tout de même répétitif dans ses mécaniques, voire complètement stupide : entrer dans le terrain d’un village demandera de passer via un écran de chargement d’une bonne trentaine de secondes, qui reviendra dès qu’on voudra quitter le village. De quoi rester plus d’une minute en chargement quand notre temps de présence sur le terrain n’excède pas les quinze secondes ! Au bout d’un petit nombre de quêtes, ça devient usant…

Les ennemis sont en surnombre : on attend patiemment qu’ils viennent vers nous avant de charger.

Si Mount & Blade II – Bannerlord arrive, dans le principe, à joliment mélanger du RPG, de la gestion, de la simulation militaire et du bac-à-sable, c’est quand même au prix élevé d’une lourdeur dans la simulation, d’un grand flou dans le côté RPG, d’une répétition presque abrutissante dans l’aspect bac-à-sable, et d’une IA aux fraises pour la gestion (humaine) de nos troupes par exemple. Mais, il faudra admettre que la gestion économique est simple, les batailles plaisantes à organiser et à mener, aussi étonnamment lourdes et laides qu’elles puissent être, ce qui explique, au moins en partie, l’engouement que le jeu a connu dans sa phase de développement et de son accès anticipé. On espère tout de même très fortement que TaleWorlds Entertainement ne rangera pas de sitôt son ambition et profitera justement de l’engouement des fans pour améliorer encore sa formule. On les y encourage.

              whackangel

Test réalisé par Whackangel, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

Catégories : Action-RPG, Aventure, Stratégie, Gestion, Bac-à-Sable

Plateformes : PC, PS5, PS4, XboxOne, Xbox Series X/S

Langues : Français disponible

Taille : 60Gb

Date de Publication : 25 octobre 2022

Développeur et Editeur : TaleWorlds Entertainement

Disponible sur Steam : https://store.steampowered.com/app/261550/Mount__Blade_II_Bannerlord/

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