Test – Gotham Knights, une proposition paresseuse sur PS5


GOTHAM KNIGHTS

Il y a des jeux qui, dès leur annonce, créent l’engouement, une sorte de hype indescriptible qui se transmet à vitesse grand V à travers les joueurs, je pense, bien évidemment à Red Dead Redemption II de Rockstar Games ou encore à A Plague Tale : Requiem qui faisait déjà l’unanimité avant sa sortie. Il y a aussi des jeux qui sont décriés avant même leur lancement comme Days Gone ou Marvel’s Avengers pour citer un jeu de super-héros. À ces derniers, les joueurs comme la presse n’ont laissé aucune chance pour faire leurs preuves : autrement dit, avant même le Jour J, les verdicts sont déjà tombés. Puis, à de rares occasions, il y a des jeux énigmatiques qui laissent pantois, des jeux qui malgré la multiplication des bandes-annonces ne permettent pas de savoir à l’avance sur quel pied danser ; c’est le cas de Gotham Knights, notre sujet du jour. Un jeu fort d’un précédent, grâce à la série Batman Arkham, mais dont la communication peine à convaincre. Alors, ce Gotham Knights de Warner Bros. Montréal est-il à la hauteur de la saga de Rocksteady Studios ? C’est ce que nous allons voir.

Gotham Knights – Le trailer de lancement

QUATRE PERSONNAGES, MAIS POURQUOI FAIRE ?

Tout commence lorsque notre cher Batou se fait laminer par l’un de ses plus grands adversaires, nous avons nommé Ra’s al Ghul. Suite à cet incident qui n’est en rien dans la continuité des trois jeux de Rocksteady Studios, Robin, Nightwing, Batgirl et Red Hood, sont désignés comme être la relève de l’homme chauve-souris. Autrement dit, contrairement aux Batman Arkham qui se focalisent la majeure partie du temps sur un seul et unique personnage, à savoir Batman, ce Gotham Knights propose d’entrée de jeu de suivre les aventures de quatre protagonistes. Ces quatre héros peuvent, bien évidemment, être incarnés par le joueur comme bon lui semble, pour peu que celui-ci prenne le temps de se rendre au Beffroi ; lieu de rendez-vous de nos super-héros, là où ils rassemblent leurs preuves et améliorent leurs équipements.

Avec un tel parti-pris, celui de proposer un total de quatre personnages jouables aux carrures et caractères différents, on est bien évidemment en droit à s’attendre à faire face à quatre gameplay diablement opposés. Si c’est le cas lors des phases de combat en équipe – parce que oui, tout le jeu peut se parcourir avec un ou une ami(e) –, ça ne l’est pas le reste du temps… Et c’est là l’un des plus gros problèmes de ce Gotham Knights qui se paye le luxe de moins différencier ces héros que Batman Arkham Knight en son temps. Que vous contrôliez Batgirl, Robin, Nightwing ou encore Red Hood, vous aurez rapidement la curieuse sensation d’avoir le même personnage entre les mains. Malgré quelques capacités qui permettent par exemple de soigner ses alliées pour Batgirl ou de conférer un bonus de rage pour Red Hood, manette en mains, les sensations sont exactement les mêmes. Une touche sert à réaliser un combo de quatre à cinq coups, une autre à esquiver et une autre encore à tirer. Vous l’avez compris, tous les personnages de Gotham Knights se comportent exactement de la même manière. En solo donc, il n’y a aucun intérêt à préférer jouer avec tel ou tel personnage pour patrouiller dans la ville de Gotham et mettre à mal les forces ennemies.

Cette malheureuse sensation se ressent au-delà des phases de combats qui, même si elles font le travail, sont très rudimentaires ; on est loin du sens du spectacle de Batman Arkham Knight et même de celui de Marvel’s Avengers, l’autre jeu de super-héros en coopération. Les phases d’explorations sont en effet aussi touchées par cette impression désagréable, si ce n’est plus. Lors des premières heures de jeu, nos quatre héros sont tous équipés d’un grappin qui permet de se hisser sur les toits en un claquement de doigts. Tous utilisent donc ce même gadget pour se déplacer et tous l’utilisent avec la même aisance. Si l’exploration avait été intense et gratifiante, ça n’aurait pas été un problème, mais malheureusement, ce n’est pas le cas : que vous soyez à dos de moto ou bien dans les airs avec votre grappin, le tout manque cruellement de dynamique. Heureusement, à force de résoudre des crimes – qui se répètent d’ailleurs inlassablement au travers de la ville –, il est possible de débloquer de nouveaux moyens de locomotion. Batgirl peut alors voler en utilisant sa cape, Nightwing débloque une sorte de parapente mécanique, tandis que Red Hood peut rebondir à l’infini dans les airs et Robin disparaît pour se téléporter quelques mètres plus loin. Les idées sur le papier sont bonnes, mais le tout pêche dans l’exécution, manquant une fois de plus de dynamique. Déplacer Robin est tout simplement une plaie, tandis que traverser la ville avec les autres n’a que peu d’intérêt ludique. On se laisse simplement porter jusqu’à la destination voulue. Dommage, surtout que ces phases de jeu prennent beaucoup de place dans l’œuvre et qu’il suffit de se tourner vers InFamous Second Son pour avoir des exemples de types de déplacements qui allient intelligences et fun.

UNE CAMPAGNE MIEUX FICELÉE

Finalement, c’est lorsque l’on oublie la ville de Gotham City, pourtant inspirée visuellement, et que l’on se focalise sur l’histoire principale du jeu que Gotham Knights gagne en efficacité. Il faut dire que c’est toujours un plaisir de rencontrer les nombreux vilains de l’univers DC, surtout que ces derniers ont eu le droit à un soin particulier. En plus de leur design réussi et de leur caractère bien étudié, comme on a déjà pu le voir dans les Batman Arkham, chacun d’eux profite d’un environnement léché pour évoluer. Gambader dans la boîte de nuit du Pingouin ou explorer le donjon de la Cour des Hiboux procure un véritable plaisir.

Ces séquences plus linéaires gagnent en plus en rythme et mélangent mieux les différentes phases de jeu entre elles. Mais malheureusement, cela n’efface pas le manque d’ambition du titre. Les phases de combat font bien évidemment toujours le minimum, tandis que les déplacements procurent toujours aussi peu de plaisirs. Autrement dit, Gotham Knights n’est pas un mauvais jeu, il est juste insignifiant… Et c’est encore plus terrible.

 

Si vous attendez de ce Gotham Knights qu’il soit à la hauteur des Batman Arkham, détrompez-vous, ce n’est pas le cas. Le titre de Warner Bros. Montréal semble ne pas avoir appris de son ainé. Il propose un gameplay paresseux qui fait d’ores et déjà regretter celui de Marvel’s Avengers : les héros n’ont que peu de différences et l’exploration n’a absolument aucun intérêt ludique. On savait que ce Gotham Knights pouvait ne pas être à la hauteur de son mentor, mais ce que l’on ne savait pas, c’est qu’il allait se contenter du minium syndical pour séduire son public… et c’est bien dommage.

4/10

 

Test réalisé par Jerome Joffard, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

Catégories : Action

Plateformes : PC, PS5, Xbox Series X|S

PEGI : 16+

Langues : Textes et Voix en Français

Date de publication : 21/10/2022

  Développeur et Éditeur : Warner Bros. Montréal

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