Les Mémoires du jeu vidéo Japonais racontées par 50 développeurs : une excursion dans les origines du jeu vidéo japonais
Nous sommes en juin 2013, le journaliste britannique John Szczepaniak met en route une campagne Kickstarter – couronnée de succès – afin de financer un voyage au Japon qui lui permettrait d’échanger en direct des développeurs nippons, dans le but d’écrire un livre rempli de témoignages inédits. Si un unique volume devait voir le jour, ce sont trois livres d’une série intitulée The Untold History of Japanese Game Developers qui ont finalement dû être édités au regard de la richesse des témoignages. Ces 1345 pages au total ont été revisitées par Alex Wiltshire peu de temps après la parution du dernier volume, condensées dans un unique ouvrage de 288 pages nommé Japansoft : An Oral History. Cette année, c’est la maison d’édition française Third Éditions s’est emparée du sujet et nous propose une version traduite rebaptisée pour l’occasion Les Mémoires du jeu vidéo japonais et portée cette fois-ci à 196 pages, sans les illustrations d’origine.
La quatrième de couverture
À la fin des années 1970, le Japon est sur le point d’exploser dans le bon sens du terme. L’économie du pays est au beau fixe, prête à soutenir la révolution numérique qui a déjà commencé en Californie avec l’essor des ordinateurs personnels. Admiratifs, les fabricants d’électronique japonais produisent leurs propres modèles, et rapidement, des machines comme le NEC PC-8001 ou le Sharp MZ-80K permettent aux élèves et étudiants de s’initier à la programmation. Dans le même temps, Space Invaders rencontre un succès mondial, et de nombreux logiciels sont importés depuis les États-Unis. Logiquement, nos jeunes programmeurs en herbe se tournent vers les jeux vidéo.
En une petite dizaine d’années, le Japon s’est emparé du jeu vidéo pour l’accommoder à sa sauce. Ce livre entend donner la parole à quelques-uns des développeurs qui ont contribué au mouvement. Certains sont connus, d’autres moins. Certains ont inventé des genres, d’autres ont magnifié ceux qui existaient déjà. Il y a eu des amitiés et des rivalités, des succès et des échecs. Ce tour d’horizon n’a bien sûr rien d’exhaustif, et les témoignages recueillis ici sont à prendre pour ce qu’ils sont : des récits personnels d’une époque au cours de laquelle le Japon a redéfini la notion de jeu vidéo. Une époque de créativité débridée, de travail acharné et de stratégie économique, influencée par l’offre et la demande, le piratage, ou encore l’ambition de toute une génération. Telle est l’histoire des Mémoires du jeu vidéo japonais.
Le format de ce livre rompt avec les standards de nombreux ouvrages issus de Third Editions puisque nous arpentons des pages qui alternent entre les témoignages et des paragraphes qui donnent du contexte, des indications et des précisions aux propos du développeur qui s’exprime.
Surprenant au départ, ce format s’avère idéal pour donner du rythme à notre lecture et rendre l’ensemble particulièrement vivant. Nous avons à la fois la sensation d’être là, en face des développeurs, à la fois soutenus par ce qu’on pourrait assimiler à une voix-off dans un documentaire. Le résultat est fascinant, Les mémoires du jeu vidéo japonais nous livre une lecture intime tout en étant instructive sur l’histoire du jeu vidéo en général et la manière dont le Japon a saisi le secteur, pour en devenir finalement le symbole et le représentant le plus emblématique à travers le monde. Un must have pour quiconque recherche une lecture passionnante et riche, capable de développer ses connaissances sur les origines et le parcours du secteur du jeu vidéo au Japon.
Les auteurs
John Szczepaniak
Alex Wiltshire
Collection : Retrogaming
Pages : 196
Format : 17 x 24 cm
Couverture : Souple – Illustration de Sourya
Disponible en édition classique au prix de 24,90€ et en édition Fisrt Print à 29,90€ ainsi qu’au format numérique