The Great War : Western Front – La Grande Guerre sur PC
The Great War : Western Front
Quand on parle jeux–vidéo et jeux de guerre, on pense systématiquement à la Seconde Guerre Mondiale, tant cette époque a produit dans l’industrie une foison de titres dont certains des plus emblématiques, comme Medal of Honor ou Wolfenstein. La Première Guerre Mondiale aura beaucoup moins été utilisée comme support, même si certaines exceptions demeurent, comme Valiant Hearts (Ubisoft) et Battlefield 1 (Dice – 13 millions de copies vendues !), l’un étant davantage versé dans la réflexion et la narration, l’autre dans la pure action sur le champ de bataille à l’instar de tous ses frères de la série.
La Diagonale, le No–Man’s Land… Le Front de l’Ouest.
Parlons gameplay, puisque c’est le cœur de n’importe quel titre. Deux temps forts se complètent : le premier, au tour par tour, touche l’organisation stratégique du front, qui s’étend de la Belgique, au Nord–Nord–Ouest, à la Suisse, au Sud–Est. Le front va évoluer de gauche ou de droite tout au long des campagnes et des succès qui permettront de grapiller du terrain à l’adversaire, qu’on choisisse de jouer du coté des Alliés (en gros, la France, l’Empire Britannique et leurs alliés) ou du côté des Empires centraux (l’Allemagne et l’Autriche–Hongrie). L’intégralité du terrain est constituée d’hexagones, correspondant à une ville majeure (où des batailles historiques ont eu lieu pour la grande majorité), et le but du jeu est de récupérer le maximum de ces hexagones pour repousser la ligne de front. Chaque hexagone peut être occupé par des troupes : infanterie, blindés, aviation, et disposer dans
certains cas de points de recrutement (comme les capitales des pays). Plus il y a de troupes et d’infrastructures, plus l’hexagone dispose « d’étoiles », qui témoignent de la puissance du secteur. Pour capturer un hexagone, il convient de détruire toutes les armées et les infrastructures de la zone, jusqu’à réduire les étoiles à zéro… ce qui peut prendre un temps et des ressources considérables.
On flanque à gauche, on attaque à la grenade à droite… pourvu qu’on avance !
Chaque tour permet de déplacer des armées entre deux cases, de planifier des actions d’espionnage ou de contre espionnage, de lancer des productions selon les richesses disponibles et le moral du pays. On peut enfin dépenser des points de recherche pour améliorer l’une des six branches technologiques à disposition. Le deuxième temps fort est lui–même divisé en deux parties. Il s’agit de la bataille à proprement dit, sachant qu’on peut choisir la résolution automatique de chaque bataille. Si on veut mener nos troupes
nous–même, la première phase va consister au placement desdites troupes sur le terrain, en utilisant toutes nos ressources disponibles sur l’hexagone « attaquant », à l’installation de tranchées, de défenses, de ballons d’observations, en bref de tout ce qui peut servir tactiquement à remporter la victoire.
Une fois la préparation terminée, on passe à la deuxième phase, qui est la bataille proprement dite, où il faudra généralement capturer des points de contrôles et le QG central de l’adversaire, ou empêcher celui–ci de faire la même chose. Cette deuxième phase se déroule en temps réel, avec pause active possible, et est contrainte par un chronomètre, avant la fin duquel les objectifs doivent être rempli.
L’arbre de compétences est très large et offre de belles opportunités de rejouabilité
La subtilité de cette phase va avoir une influence considérable sur les fameuses « étoiles » des hexagones et sur le moral des troupes. Tout en haut de l’écran de jeu, au niveau du chronomètre, on voit à quel point on est proche de la Victoire Totale : c’est évidemment cette victoire qu’il faut aller chercher avant la fin du chrono, et c’est cette victoire là qui va avoir le plus d’influence sur le moral de nos troupes comme celles de l’adversaire. Cependant, cette victoire n’est pas à rechercher « à tout prix », puisque trop de morts et trop de dégâts en échange d’une victoire totale sera, sur le long terme, plus cher payé qu’une victoire partielle ou qu’une capitulation, pourvu qu’on fasse les bons choix sur le champ de bataille. Chaque tour donne l’occasion de déplacer autant de troupes que l’on souhaite (une fois chaque unité), d’engager autant de batailles que l’on veut, et de dépenser un des points de recherche gagné. Attention toutefois, certaines technologies demandent plusieurs points de recherche et devront donc nous contraindre à patienter plusieurs tours pour les débloquer, et les déployer sur le champ de bataille. Une promesse du titre (confirmée dans le tutoriel) était la permanence du terrain : détruisez le champ de bataille attitré à tel hexagone à coup d’obus, les trous seront là encore quelques tours plus tard. Cette promesse est en partie non tenue, alors que l’intérêt était pertinent !
On va cueillir ces boches avant même qu’ils ne se mettent à l’abri derrière ces maisons...
Malgré les nouveautés apportées par l’arbre de recherche à déployer sur le terrain, le titre souffre d’une certaine répétitivité dans l’exécution : on détermine la meilleure zone à attaquer ou la plus délicate à défendre, on déplace les troupes, on attaque ou on attend de devoir défendre, on balance la sauce avec l’artillerie et on finit le travail avec l’infanterie.
Certes les missions aériennes au cours des batailles vont apporter un peu de piment, certes l’utilisation des premiers chars vont pouvoir presque radicalement inverser le cours d’un combat, mais ils restent assez anecdotiques, surtout avant 1917, soit pendant deux tiers de la chronologie courverte.
Dans la série des points négatifs, le titre semble graphiquement daté, et la précision du zoom sur le champ de bataille n’est ni folichonne, ni intéressante tant l’action est brouillonne dans le détail. On pourra expliquer cette lacune par la volonté du titre de proposer une expérience de stratégie avant tout, et on la comprend : aucune culpabilité à envoyer des centaines de sections à l’assaut d’une tranchée se faire découper par une mitrailleuse bien placée. Pas de place à l’émotion, et c’est précisément ce qu’ont dû vivre les généraux de l’époque, aussi horrible que cela puisse sembler avec le recul à l’heure actuelle.
Les chars ne sont pas discrets, mais sont très efficaces contre l’infanterie qui sortirait trop vite des tranchées
Jouer en multi donne l’occasion de mesurer les stratégies apprises pendant les campagnes contre d’autres joueurs : plus de pause active pour prendre le temps de réfléchir à l’action suivante, on est dans le concret et l’équipe d’en face ne rigole jamais ! Difficile de bien noter Western Front pour les points positifs, et mal le noter du fait des points négatifs : on va changer d’approche. Ce jeu est fait pour certaines personnes et pas d’autres. Si vous cherchez un jeu relax, avec peu d’informations à maîtriser, qui soit fun, rapide à prendre en main, qui gratifie peu ou prou vos décisions, passez très vite votre chemin.
A l’inverse, si vous êtes un grand fanatique d’Histoire, si vous aimez les jeux–encyclopédie, si vous êtes un maître ès stratégie, dans la lignée de l’exigence demandée par des jeux de la famille Paradox par exemple, et que vous êtes très résistant à la frustration, il est possible que Western Front vous convienne.
Les victoires totales sont rares, mais quand elles se produisent, c’est que la tactique paie !
Un titre très sympathique, qui présente son lot de défauts, mais qui délivre en grande partie le résultat attendu. A ne pas mettre entre toutes les mains cependant.
– whackangel
Catégories : Stratégie, Tactique, Historique
Plateforme : PC
Langues : Français disponible – Voix et sous–titres
Taille : 13Gb
Date de publication : 30 mars 2023
Développeur : Petroglyph
Editeur : Frontier Foundry
Disponible sur Steam :
https://store.steampowered.com/app/2109370/The_Great_War_Western_Front/