Ratchet and Clank : Rift Apart – le messie tant attendu ?

Ratchet and Clank : Rift Apart

Ratchet and Clank est une série aujourd’hui bien connue de tous les amateurs du jeu vidéo. De ses débuts en 2002 au dernier épisode sorti en juin 2021, le statut du lombax et de son ami le robot aura bien changé. De petits jeux sympathiques avec pas mal d’idées, la série Ratchet and Clanck – et par extension Insomniac Games, développeur de la série – devient soudainement en ce début de nouvelle génération, le leader des ambitions de Sony et de sa nouvelle console, la Playstation 5. Un nouveau statut qu’il faut savoir porter avec brio. Un statut qui demande d’avoir les épaules assez fortes pour braver les premiers jours d’émotions et réussir à passer l’épreuve du temps. Ratchet and Clank assume-t-il ce nouveau statut ? Insomniac Games a-t-il réussi son pari de faire rentrer sa série définitivement dans la légende avec un épisode qui réconciliera tous types de public ? Rien n’est moins sûr.

Histoire :

L’histoire de ce Ratchet and Clank commence sur les chapeaux de roue. Les deux héros sont acclamés par la ville de Megalopolis. Ratchet doit d’ailleurs recevoir la clef de la ville pour tous les bons et loyaux services rendus. Malheureusement, le loufoque Dr. Nefarious vient semer la pagaille et parvient à s’emparer du Dimensionateur, une arme permettant d’ouvrir des failles dimensionnelles entre des univers parallèles. Après un combat anarchique, Ratchet et Clank se retrouvent séparés dans un univers parallèle où Nefarious domine le monde. Dans son malheur, Clank, blessé, est alors sauvé par le double dimensionnel de Ratchet, Rivet, une Lombax qui lutte depuis toujours contre l’infâme Nefarious de sa dimension. Réussiront-ils à déjouer les plans de Nefarious et à rentrer chez eux ?
Dans cette aventure de près de 10 heures, le rythme sera toujours soutenu. Il n’y aura quasiment pas de temps mort. Insomniac Games sait raconter son histoire et ne pas perdre trop de temps dans des fils narratifs un peu lourd. En somme, vous ne vous ennuierez quasiment jamais dans Rift Apart. Contrairement aux dernières productions de Naughty Dog, le nouveau studio de Sony fraîchement acquis en 2019 maîtrise son sujet sur ce point précis.
Malheureusement, si le rythme est soutenu, l’histoire en elle-même sent franchement le réchauffé. Si Rivet est un nouveau personnage plutôt bien intégré à cette nouvelle aventure, elle n’en demeure pas moins un skin marketing de Ratchet censé répondre au cahier des charges du moment. Son histoire personnelle est loin d’être intéressante. D’ailleurs, c’est un problème qui touche à peu près tous les personnages du jeu. Clank fait son complexe d’infériorité, Ratchet hésite à en savoir plus sur les Lombax, Rivet ne fait pas confiance aux robots à cause d’une histoire personnelle douloureuse. Il y a un petit côté déjà-vu un peu gênant. Et encore, on vous passe les passages « méfiance/confiance » quand les personnages se rencontrent… Finalement, seuls les seconds couteaux s’en sortent admirablement. Les saillies de Nefarious ou de Pierre Le Pirate feront mouche plus d’une fois. Leurs passages s’accompagnent souvent d’un sourire voire d’un rire devant les idioties racontées par ces deux personnages. Ces moments sont les bienvenues car ce Ratchet and Clank : Rift Apart s’avère moins drôle et percutant que ses prédécesseurs dans les échanges verbaux entre les différents protagonistes de l’histoire.
Cependant, si l’histoire est convenue, elle permettra aux joueurs de voyager dans des mondes extraordinaires et visuellement fantastiques.

On a voulu garder le suspense jusqu’au bout mais ce Ratchet and Clank 2021 est un orgasme visuel de tous les instants. Que ce soit sur Ardolis (la base des pirates), Savali ou encore même le prologue à Megalopolis, l’œil est perdu par tant de beautés et de vies affichées à l’écran. Il faut parfois prendre son temps pour admirer un panorama pour profiter pleinement du travail d’Insomniac Games. La plupart des décors fourmillent de détails ou de personnages difficiles à voir si on passe trop vite. Et que dire de l’animation hallucinante des personnages principaux ou même de personnages en arrière-plan. On se croirait presque dans un film d’animation interactif. Depuis la première Playstation, on les savait déjà fort sur l’animation mais Insomniac Games vient vraiment de pousser tous les curseurs à fond. Pour les adeptes des fractures à la rétine, ce Ratchet and Clank sera peut-être pour vous le déclic pour passer à cette nouvelle génération. De plus, Insomniac Games n’oublie pas les adeptes de l’école du framerate. Rift Apart possède trois types de modes visuels. Un mode appelé « Performance » (60 FPS sans Ray-Tracing mais avec une résolution haute), un mode « Fidélité » (30 FPS, 4K, Ray-Tracing) et le mode « RT Performance » (60 FPS, Ray-Tracing mais avec une résolution faible). Pour notre part, nous avons joué quasiment l’intégralité de l’aventure en mode « Performance » et le jeu est déjà sublime alors en 4K/RT, c’est le feu d’artifices dans vos yeux.

Passé l’attrait de sa plastique irréprochable ou presque, Ratchet and Clank : Rift Apart n’est au fond qu’une énième itération d’une série commencée en 2002. La formule ne bouge pas ou prou d’un iota depuis maintenant quelques épisodes. Vous avez un peu de plate-forme, quelques puzzles pas bien méchants et beaucoup de shoot. Vous rajoutez à cela quelques missions secondaires pas bien excitantes, quelques collectables à ramasser ainsi que des armures à trouver, vous avez dans ce Ratchet un jeu complet mais très classique dans son gameplay. Dès la première heure, le joueur verra toutes les boucles du gameplay proposées par le titre et qu’il devra répéter pendant 10 heures. Aucune surprise ne viendra perturber la routine imposée par Insomniac Games.
Cependant, il ne faut pas y voir malice de notre part. C’est facile à prendre en main, les armes sont funs à utiliser (on regrette la disparition du Groovitron ou du Pixéliseur dans cet opus), on s’ennuie peu mais on n’est jamais surpris par la proposition.
Il est vrai que, de temps en temps, un combat titille notre excitation de joueur comme celui contre un robot qui garde une boîte de nuit dans Nefarious City. Durant le combat, Rivet devra affronter le géant dans divers mondes à cause des failles dimensionnels incontrôlables. Sans temps en mort ou presque grâce au SSD de la PS5, Rivet traversera des mondes tout en tentant de terrasser son ennemi. C’est un combat épique où le rythme imposé donne réellement un côté jouissif au combat. Seulement voilà, c’est un peu le seul qui restera dans nos mémoires à la fin du jeu…

Pour ceux qui se demandent si la DualSense est mise à contribution pleinement pour cette exclusivité Sony, la réponse est oui. Les retours haptiques sont parfaitement intégrés au gameplay. Par exemple, avec certaines armes, la pression exercée sur les gâchettes ne déclenchera pas le même tir. Par exemple, l’Eradicateur – le fusil à pompe – a deux types de tir. Si vous appuyez à fond sur la touche R2, toutes les balles sortiront à la chaîne pour frapper l’ennemi. Avec une pression moindre sur la gâchette, seule la moitié du chargeur se videra. Autre exemple avec le Plasmo-Mitrail, selon la pression exercée, vous titrerez une seule balle très précise ou vous enverrez sur votre ennemi une pluie de balles moins précise mais qui touchera quiconque se trouvant dans la zone de shoot. Certes, ce n’est pas la feature de l’année mais il faut reconnaître que c’est diablement efficace quand on en a compris les mécaniques.

Pour conclure, Ratchet and Clank : Rift Apart est avant tout une vitrine technologique pour la Playstation 5. C’est le plus beau jeu disponible sur console actuellement, il n’y aucun doute. Pour le reste, on reste un peu sur notre faim. La série repose beaucoup trop sur ses acquis. Certes, Rift Apart est un bon jeu qui plaira aux nouveaux venus ou aux fans acharnés du Lombax mais pour les joueurs qui attendaient une expérience vidéoludique nouvelle, il faudra attendre encore un peu.

Note : 7/10

 

Catégories : action/aventure

Plateforme : Playstation 5

Voix : Français, Anglais et beaucoup d’autres

Langues : Anglais, Français et beaucoup d’autres

Taille : 42 Go

Date de publication11/06/ 2021

  Développeur : Insomniac Games

Éditeur : Sony Interactive Entertainment Europe

Disponible en boîte et téléchargement

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