Rollercoaster Tycoon 3 : Complete Edition – Le test sur Nintendo Switch

Rollercoaster Tycoon 3 : Complete Edition

Catégories : Gestion

Plateformes : Switch, Steam (Windows, Linux, Mac OS), IOS

PEGI : 3

Langues : Textes en Francais

Taille : 2,7 GB (Switch)

Date de publication : 24/09/2020

  Développeur : Frontier Developments / Q-LOC (portage)

Éditeur : Frontier Foundry

Disponible en téléchargement

 

Test effectué sur une version finale du jeu disponible sur le Nintendo Eshop

Lorsque j’ai appris qu’un « nouveau » jeu de gestion de parc d’attractions allait sortir sur Switch (n’ayant pas joué à Rollercoaster Tycoon Aventures), j’étais plutôt impatient, me rappelant mes premiers pas sur le précurseur « Theme Park », et toutes les folies que Bullfrog nous ont apportés par la suite dans les jeux « Theme ». Plus sage et plus complet/complexe, sortait peu de temps après la série Rollercoaster Tycoon de Chris Sawyer. Une réédition de Rollercoaster Tycoon 3 est donc plutôt une bonne nouvelle, sachant que le développement de cet épisode avait été fait à l’époque par le studio Frontier Developments et adapté par le studio spécialiste des portages, Q-LOC. De plus, cette version est agrémentée de ses deux dlcs sortis à l’époque, Délires aquatiques ! et Distractions sauvages ! pour sortir sous la forme d’un Rollercoaster Tycoon 3 : Complete edition.

A savoir, Rollercoaster Tycoon 3 (et avant lui Theme Park World) était le premier jeu de la série en 3D et apportait la fameuse coaster cam, qui permettait de prendre la place des visiteurs du parc pour tester les attractions à leur place. Vive les sensations fortes en vue à la première personne dans les grands huit les plus fous. Bien entendu, celle-ci est toujours présente dans sa version remasterisée pour notre plus grand plaisir. En gardant cependant en tête que le jeu a été développé à la base pour PC, est ce que la version Switch sera capable d’être à la hauteur sans le combo clavier/souris ? C’est ici que nous allons le découvrir.

Plusieurs modes de jeux sont présents dès le début avec le traditionnel mode Bac à sable qui permet de partir de zéro, pour créer votre parc d’attractions depuis le début, et le mode Scénario qui lui nous emmène sur des parcs déjà construits avec des objectifs à atteindre selon divers critères variés, et 3 niveaux de progression à chaque fois. Maintenir un nombre de visiteurs donnés, ou des revenus dépassant un certain montant, sont quelques-uns des objectifs du jeu, pour atteindre les différents paliers d’un scénario. Tous les scénarios ne sont pas accessibles dès le début mais se débloquent au fur et à mesure, lorsque vous atteindrez les objectifs de ceux présents au départ. Sachant que 18 scénarios sont disponibles pour les parcs de Rollercoaster Tycoon 3 (nommé aussi dans ce test RCT3) auxquels s’ajoutent 21 scénarios supplémentaires provenant des deux extensions incluses dans le jeu, ce qui permet une bonne durée de vie, sachant qu’en moyenne un scénario se termine à 100% en jouant au minimum une bonne heure. Pour les néophytes ne connaissant pas la série, rassurez vous, car le jeu fourmille de didacticiels, proposés à chaque fois que vous découvrirez un nouveau menu, sachant qu’ils peuvent également être désactivés si nécessaire.

Votre rôle en tant que gestionnaire de parc est de gérer l’intégralité de celui-ci, et à ce jeu-là RCT3 est rempli de menus et de possibilités. Au-delà de la création des allées et des files d’attente, vous devrez choisir l’emplacement de vos manèges, de vos stands de nourriture et boutiques diverses, ainsi que de la décoration du parc. Une fois ces bases posées, vous pourrez entrer dans les détails avec la possibilité de tester vos attractions et de gérer leur niveau de sensation pour permettre aux visiteurs de venir dépenser un maximum d’argent. Chaque bâtiment dispose en effet d’une multitude d’options, permettant de fixer le tarif d’un manège, le contenu d’un hamburger, le temps d’attente, le choix des goodies d’une boutique, etc… On pourra aussi consulter les avis des visiteurs pour s’adapter à leurs attentes et augmenter encore plus la fréquentation et le profit qui en découle. Enfin, on pourra également personnaliser visuellement chaque élément, en choisissant les couleurs des attractions (avec des changements pas toujours très visibles en passant), et des files d’attentes.

Le jeu vous demandera également de gérer votre personnel et vos finances, en vous permettant d’embaucher des agents de maintenance, des mascottes, des gardiens, et choisir jusqu’à leur rémunération, leur niveau de formation, et les licencier s’ils sont trop oisifs dans le parc.

Au niveau des éléments de décor, les possibilités sont également assez poussées, avec un choix très large que ce soit de la végétation, des murs, toits, et façades des bâtiments, ainsi que des bancs, lampadaires, et d’autres pièces de décoration comme des statues ou des objets thématiques. Et si cela ne suffit pas, on pourra même jouer avec la terraformation pour modifier notre parc. Là-dessus rien à redire le jeu est vraiment très complet.

Les extensions apportent un peu de fraicheur aux attractions plutôt classiques en ajoutant d’un côté de nouvelles attractions basées sur l’eau, avec des attractions aquatiques et autres espaces de jeux d’eau, ainsi que d’espaces plus classiques comme des simples piscines modulables à souhait. On trouvera dans la seconde extension, des attractions animalières plus semblables à ce que l’on peut voir dans un parc animalier : des spectacles d’animaux, des enclos à visiter, et des parcours en jeep pour admirer la faune de votre parc.

Petit bémol cependant, tous les éléments de ces extensions sont disponibles en permanence, et cela rajoute de la complexité dans les menus, alors qu’il est difficile de voir comment intégrer un spectacle de lions ou une piscine en plein milieu d’un parc rempli de coasters et de manèges à sensations. Il aurait pu être judicieux de nous proposer ces éléments dans un menu séparé, sauf dans le mode bac à sable évidement.  De plus, certains scénarios partent sur une thématique assez forte, comme Halloween par exemple, et certaines des attractions n’y sont pas adaptées visuellement, ce que je trouve assez dommageable.

L’autre point faible du jeu est clairement un gros point négatif pour moi, l’interface qui a été pourtant prévue spécialement sur la Switch sans pour autant être « réfléchie » pour elle. Les menus, et sous menus, à gérer en laissant enfoncé L ou R, puis se déplacer avec le stick pour choisir une sous-catégorie, puis valider avec le bouton A ou revenir en arrière avec B, pour ensuite entrer dans un nouveau sous menu… Plus la nécessité de parfois devoir revenir en arrière dans les menus pour accéder aux détails d’une attraction. De même sur certaines fenêtres du jeu, on doit se déplacer sur une option avec les touches fléchées, en appuyant x fois pour arriver au bon endroit. Complétement aberrant sur une console comportant un écran tactile ou des joycons qui pourraient être utilisés comme une souris, voir même du stylet. On perd du coup un temps fou pour accéder à certaines options, et pour ma part cela a vraiment réduit mon plaisir de jeu.

Et encore, je n’ai pas parlé de cette maniabilité fastidieuse dans un point primordial pour moi, la création des chemins, files d’attente et des circuits des coasters. Car en effet le jeu permet de créer manuellement le tracé complet de vos grands-huits, mais on galère tellement à le faire, que j’ai plus souvent utilisé des tracés pré-établis plutôt que de perdre du temps sur l’interface. C’est au point où j’étais parfois perdu et je supprimais des éléments du circuit que je ne pensais pas avoir sélectionné, ce dont je me suis rendu compte seulement plus tard, m’obligeant à refaire certaines parties à l’aveugle. Idem pour les chemins, qui demandent parfois d’être élevés ou abaissés pour se mettre au niveau d’une file d’attente, ce qui nécessite une manipulation assez complexe a l’aide de plusieurs touches sur la console, sans parfois arriver au résultat escompté, faute à une portion du sol inclinée non visible au premier abord. Croyez-moi, perdre du temps sur ce genre de détail, ça coupe vraiment l’envie et le fun que devrait apporter le jeu.

Graphiquement, cette version remaster est assez paresseuse, et apporte juste le minimum syndical avec une résolution correcte et un anti-aliasing qui corrige les défauts de l’âge du jeu. Cependant, une fois que l’on zoome un peu trop, ou en mode à la 1er personne, on voit que le jeu accuse le coup et est loin des standards que l’on peut attendre en 2020. Ce qui passait très bien en 2004 passe beaucoup moins bien en 2020, et je suis certain que la Switch est capable de mieux sur ce point.

En dehors de quelques attractions où l’on peut définir une musique dans une liste de quelques titres présélectionnés, le jeu ne s’encombre d’aucune musique dans les parties. Au niveau sonore, on reste dans le strict minimum, le brouhaha des visiteurs et le bruit des attractions qui fonctionnent serviront de simple fond. A savoir que le niveau de détail des sons change selon notre niveau de zoom, et l’on entendra aucun son dans le mode le plus éloigné, sauf les quelques bips d’avertissement d’événements en cours de partie.

On se retrouve donc avec un jeu très poussé dans la personnalisation, mais avec une interface mal pensée pour la Switch. Il va de soit que le jeu sortant aussi sur Steam, ces défauts seront bien sûr à relativiser, même si on pourrait éventuellement utiliser une manette sur PC pour y jouer – chose que je ne recommanderais pas du tout.

Le jeu certes est proposé à un tarif plutôt raisonnable mais je comprends mal l’intérêt d’avoir apporté ce remaster tel quel sur la Switch. Dans le genre, il semble que Rollercoaster Tycoon Adventures avait déjà tenté l’aventure sans vraiment de succès en adaptant les versions mobile à la Switch, ce qui aurait pu être une bonne idée, en conservant les atouts de RCT3 testé ici. Finalement, un mix entre la maniabilité de Rollercoaster Tycoon Adventures et la complexité de Rollercoaster Tycoon 3 aurait pu donner le jeu de gestion de parcs d’attractions ultime. A réserver aux amateurs du genre prêts à faire concession des défauts, qui pourront malgré tout apprécier ce jeu. Je reste personnellement sur une petite déception.

6/10

Test réalisé par Ombr6, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

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