Heroes of Hammerwatch – Le test sur PC
Heroes of Hammerwatch
« Bienvenue à Outlook, petite bourgade tranquille où quasiment personne n’a de travail mais où vous pouvez leur en donner et ainsi vous améliorer avec diverses ressources, et voici la mine où vous pouvez collecter ces ressources. Bon courage. » Voici donc grossièrement résumé, le pitch du jeu, et a priori la seule histoire. Mais à quoi bon s’embarrasser d’histoire quand le but profond est de tuer les ennemis et récolter des ressources en masse ? Plongeons donc directement dans le cœur du jeu voulez vous.
Avant de vous lancer la première fois dans l’aventure vous devrez d’abord passer par une première étape : qu’allez vous jouer ? Serez vous un paladin, résistant mais faisant peu de dégâts, ou alors un mage, habile et dangereux à distance mais faible aux coups, ou encore un archer. Ce sera à vous de choisir votre classe de personnage en fonction de votre style de jeu de prédilection. Il est d’ailleurs à noter qu’augmenter vos classes procure des avantages certains sur tous vos autres personnages, par exemple tuer des boss avec le paladin vous octroie de l’armure passive à vous ainsi qu’à vos autres personnages. D’autres classes comme le gladiateur, le prêtre ou le voleur sont à débloquer en achetant les bâtiments nécessaires dans votre ville. Chaque classe dispose de deux compétences de base, mais vous pourrez en débloquer bien plus au fur et à mesure de votre progression dans le jeu. Il faudra augmenter chacune des classes individuellement et donc s’essayer à plusieurs expériences de jeu très différentes.
Bon, rentrons dans le cœur du sujet et soyons clair, on est ici sur un roguelite RPG. Autrement dit, vous allez mourir, beaucoup mourir, mais la mort ne sera pas une fin en soi puisque chacune de vos expéditions va vous permettre plusieurs choses. D’abord, engranger de l’expérience pour monter de niveau, de l’expérience qui vous est à jamais acquise sur votre personnage. Vous reviendrez donc à chaque fois plus fort au fur et à mesure des runs. De plus, durant votre périple, hors les objets récoltés que vous perdrez à votre mort et qui n’auront donc pas d’impact sur les runs futures, vous pourrez acquérir de l’or et surtout du minerai. Mais attention, tout l’or et minerai que vous détenez sur vous seront perdus lors de votre mort, il est donc nécessaire d’envoyer vos ressources à la ville avec les monte-charges disponibles en quantité limitée. Chose intéressante également, les monte-charges ne peuvent être utilisés qu’une unique fois et une taxe est appliquée sur l’or envoyé en fonction de la quantité que vous avez en ville.
Cela étant dit, comme dans quasiment tous les rogue-like, soit vous battez le boss de fin, soit vous mourez, et il n’y aura aucune transigeance du jeu à cette règle. Il est donc important de savoir quand utiliser les monte-charges et quand garder les ressources pour les dépenser chez des marchands à l’intérieur même des donjons, avec le risque de rendre l’âme les poches pleines.
Parlons maintenant un peu de votre ville. Elle est le centre névralgique du jeu, votre focus absolu car tout ce que vous récupérez dans vos expéditions sert à améliorer cette dernière. Et il y a une ressource qui sera cruciale pour ça, les minerais. Pour faire simple, vous ne pouvez rien faire dans votre ville sans minerai. C’est assez frappant finalement, que ce soit pour acheter de nouveaux marchands, les améliorer, débloquer des nouvelles classes ou bâtiments, ou améliorer votre ville, tout passe par les minerais, et évidemment il vous en faudra de plus en plus. S’en est à un point tel qu’une envie de sécuriser le moindre minerai a émergé en moi au fur et à mesure de mes parties successives, le manque de monte charge dans des niveaux me faisant peur quand j’avais ne serait-ce qu’un minerai. Je dois bien avouer que les runs perdues avec 10 à 20 minerais en main m’ont fait assez mal.
L’or quant à lui peut être dépensé chez différents marchands en ville, à la forge pour améliorer votre personnage, chez l’apothicaire pour augmenter l’efficacité de vos potions, ou alors chez le marchand général pour acheter des objets ou des clés pour votre prochaine run. Cela peut vous permettre de récupérer encore plus d’or lors de vos runs futures et d’alléger la taxe exorbitante, qui est au départ de 50% à 10.000 d’or en ville, il n’est donc pas bête d’utiliser l’or en ville et d’en avoir un minimum avant de repartir dans un nouveau périple.
Parlons enfin des donjons en eux-mêmes. La génération procédurale propre aux rogue-like rend chaque run différente et cela est très bien géré sur ce jeu, et je ne me suis jamais dit que je faisais deux fois le même parcours. Les donjons sont blindés d’ennemis qui ne manqueront pas de vous tomber dessus dès que vous aurez le malheur de croiser leur regard. Il n’est ainsi pas rare d’attirer des monstres sans faire exprès, reculer, tomber sur d’autres encore qui viennent à leur tour vous embêter et ainsi de suite jusqu’à mourir. Il est donc nécessaire de faire attention à vos déplacements, au risque de vous retrouver très vite dans une situation très périlleuse que le jeu ne laissera pas passer. Mais bon, c’est le principe d’un rogue like, tenter, échouer, mourir, recommencer jusqu’à ce que ça passe, que ce soit par l’expérience de jeu, ou par l’amélioration progressive de votre personnage.
Durant vos divers périples, hormis le monte charge, vous pourrez aussi trouver de temps en temps des fontaines, nécessaire pour vous soigner et recharger vos potions ou encore des marchands, vous vendant divers objets à des prix raisonnables et bien sur nombre de coffres protégés par de nombreux pièges ou non. D’ailleurs, le système d’objet est très bien ficelé, il existe 5 raretés avec chacune leur couleur caractéristique mais également des « sets » d’objets. En effet, certains objets font partie d’un set, c’est-à-dire un ensemble d’objets avec des dénominations spécifiques. Avoir plusieurs objets d’un même set conférera des avantages bonus en plus de leurs bonus de base, un peu à l’image des bonus d’ensemble sur Diablo. Par exemple, obtenir deux sphères de pouvoir déclenchera des nova mineures durant votre combo et ainsi de suite. Chaque set à des conditions spécifiques et il en existe de très nombreux dans le jeu donc à vous de les découvrir.
Dernier point et non des moindres, après votre victoire sur le boss de fin, il est possible de se lancer dans une New Game + avec votre personnage pour recommencer le jeu avec tous vos avantages actuels mais combattre un jeu un peu plus difficile, et il est possible de recommencer ça un nombre plus ou moins infini de fois pour corser de plus en plus la chose et la rendre encore plus palpitante.
Il est également possible de jouer avec des amis jusqu’à 4 joueurs en ligne et donc de profiter tous ensemble de grandes sessions de jeu. Attention toutefois, la partie s’adapte au joueur qui héberge la run, j’ai ainsi pu débloquer des compétences et amélioration dans la ville d’un ami alors que je n’y avais pas accès dans ma partie et inversement, il ne pouvait pas débloquer grand chose pour l’aider dans ma ville. Le combat en multi se passe à peu près comme en solo, chacun loot ses propres objets, l’or et le minerai sont récoltés sur tout le monde en même temps, mais chacun les dépense individuellement et les envoie dans sa propre ville via le monte charge. Si un allié meurt il est toujours possible de le ressusciter, mais alors votre âme devient liée à la sienne à la vie à la mort, si l’un de vous deux meurt à partir de ce moment-là, vous mourrez tous les deux ce qui signifie la fin de la partie instantanée en duo.
La patte graphique a de quoi rebuter certains de prime abord. C’est vrai qu’à l’heure de la next gen, de la Cyberpunk et de la 4k, des graphismes pixel c’est presque démodé. Mais l’univers fourmille d’idées de game design et de petites idées très intéressantes, comme par exemple un bouton caché derrière des fougères et des décors somptueux. Petit point négatif cependant, la visibilité est parfois compliquée à gérer car il est difficile de se rendre compte de tous les ennemis à l’écran et de tous les projectiles qui vous arrivent dessus, il m’est ainsi souvent arrivé de mourir d’un coup, sans vraiment comprendre pourquoi. La musique se laisse quand à elle écouter et change en fonction de la zone, la musique de la prison se fait assez austère pour coller au lieu et les effets sonores sont assez bien dosés pour que ce ne soit pas la panique auditive dès que vous êtes entourés de monstres.
Heroes of Hammerwatch marie extrêmement bien les genres du Rogue Like et du RPG en proposant un système de progression assez novateur. Il m’est régulièrement arrivé, pendant l’écriture de ce test de relancer une partie tellement j’ai accroché sur le jeu qui propose un contenu absolument dantesque, que ce soit par le nombre de classes disponible qu’il est possible d’entraîner ou par la rejouabilité et les infinis new game + voire même par les 3 DLC qui proposent eux aussi un contenu extrêmement fourni. On peut regretter néanmoins le fait qu’il n’y ait pour l’heure actuelle aucune traduction française et pas vraiment de scénario, mais c’est très peu de défauts pour un jeu de cette qualité.
Note : 9/10
Test réalisé par Archibald, merci à l’éditeur pour la copie fournie.
Catégories : Rogue-Lite, RPG, Action-Aventure
Plateformes : Windows (Steam), Ps4, Switch, XboxOne
PEGI : 3
Langues : Anglais, pas de Français
Taille : 303.66 MB
Date de publication : 01/03/2018
Développeur : Crackshell
Éditeur : Crackshell, Surefire.Games
Disponible en téléchargement