Test Spiderman Remaster + Miles Morales : De vrais bons jeux de Super-Héros sur PS5

Ça faisait un moment que l’envie de partager quelques toiles avec l’homme araignée me trottait. La sortie de la PS5 fut pour moi l’occasion de tester non pas un, mais deux jeux de nouvelle génération : Le Spider-Man de la PlayStation 4 en version Remastered et le stand Alone Miles Morales, pour une grosse vingtaine d’heures de plaisir entre les bâtiments de New York. Et par souci de logique narrative,  j’ai enchainé les épisodes dans l’ordre, en commençant par Spider-Man Remastered.

Comme un air de déjà vu

Un peu de Batman Arkham City, un soupçon d’Assassin’s Creed, une touche d’Infamous, le titre d’Insomniac Games va clairement piocher dans diverses productions déjà bien connues pour créer ses propres mécaniques. Le héros, Spider-Man, a certes ses propres caractéristiques physiques, ses compétences spéciales, et un ton bien à lui dans les dialogues, impossible de ne pas voir transpirer les influences qui sont les siennes. Ainsi, les balades en villes rappellent celles du chevalier noir dans ses quartiers de Gotham, alors même que les diverses missions nous amèneront à traverser régulièrement toute la zone de part en part. Une fois dans la zone de mission, on retrouve encore ce côté Batman à New York tant dans la gestion des combats, de leur rythme, ou des tentatives d’approches furtives. Idem avec les intérieurs qui proposent régulièrement des affrontements contre des groupes d’adversaires qui, si vous jouez finement, ne feront que vous chercher tandis que vous les éliminerez un par un.

Côté ville, c’est une sublime New York vaste et multicouches que l’on parcourt évidemment sans véhicule, à coups de jets de toiles, et dans laquelle on découvre petit à petit missions secondaires et objets cachés grâce à une synchronisation de point de vue. Oui, comme dans Assassin’s Creed. Et alors que chacune de ces missions réussies vous apportera un peu de reconnaissance des New-Yorkais, vous glanerez aussi quelques points de compétences pour faire évoluer vos coups et vos pouvoirs, à la manière d’un Infamous. Spider-Man nous place donc en terrain connu, avec des mécaniques qui ne prennent pas grands risques, et avec pour principal signe de distinction sa propre ambiance, au service de son héros.

C’est cool comme Spiderman


Parce que oui, Spider-Man a beau ne pas jouer la carte de la nouveauté, il s’appuie sur des bases solides et sur une belle maîtrise du gameplay. Avec beaucoup de scripts et d’animations préchargées, l’homme araignée se laisse manipuler simplement et sait s’adapter aux situations ouvertes (balades entre immeubles, attaques de zones à ciel ouvert) comme aux lieux plus exigus, en offrant littéralement ses coups d’avance au joueur par le biais d’affichages à l’écran. De quoi donner parfois l’impression que l’on joue à un immense QTE, ne faisant qu’appuyer sur les touches conseillées. Sauf que ces indications sont plus ici pour rappeler la très large palette de coups de Spidey, et éviter de baser la réussite sur la mémoire du joueur plus que sur son rythme de jeu On a donc un peu l’impression d’être pris par la main, mais la sensation n’est pas désagréable et permet surtout de bien profiter du personnage, avec beaucoup de fluidité dans l’action. Et puis en termes de liberté, on peut profiter des larges zones extérieures, où les déplacements sont à la fois simples et subtils, de telle sorte que chacun y trouvera son compte dès le départ comme sur la durée.

Et puis l’ambiance d’un vrai Spiderman est bien présente dans les dialogues qui profitent à l’impertinence de l’homme araignée, dans les personnages secondaires que les fans reconnaîtront sans difficulté, et dans les situations rocambolesques dans lesquelles notre héros tombe régulièrement. Certes, on pourra reprocher la tiédeur d’un scénario très “déjà-vu”, son manque de véritable enjeu ou encore le côté insipide des nombreuses missions secondaires, mais malgré cette légèreté généralisée, l’ensemble se joue avec plaisir et l’on fait évoluer Spidey avec plaisir durant la dizaine d’heures que nécessite l’histoire de base, avec la possibilité de doubler la dose pour les collectionneurs.

La PS5, c’est beau

Un petit mot sur l’aspect technique de ce Remastered, qui profite de la 4K, du Ray Tracing, et d’un framerate à 30 ou 60 FPS selon le mode choisi. Si l’évolution est bien visible par rapport à la version PS4 à sa sortie, et que la 4K apporte beaucoup de finesse, le jeu des éclairages en Ray Tracing reste un cran en dessous de ce que le Miles Morales nous offre. Les bâtiments sont très jolis, les vitres deviennent de subtils miroirs, les contrastes ombres lumières profitent bien du HDR (pour peu que vous ayez le bon téléviseur), les textures sont visiblement rehaussées, mais les intérieurs et les objets vus de près ne profitent pas autant d’une mise à niveau que dans le nouvel épisode. Qu’à cela ne tienne, Spider-Man est, et reste une belle réalisation technique, et ce Remastered permet d’en profiter dans les meilleures conditions, avec en prime l’ajout de quelques sensations haptiques côté DualSense. 

Le son aurait mérité un traitement un peu plus poussé, particulièrement avec l’effet surround 3D activé, pour coller à la qualité de Miles Morales, mais là encore l’ensemble reste cohérent, agréable à l’écoute, avec des musiques de qualité et des voix réussies, en version anglaise comme française.

Miles Morales, un simple DLC ?


C’est un peu l’impression que l’on a durant la première moitié du jeu. En même temps, on partage la même ville, beaucoup d’assets, et des animations qui sont dans la continuité de l’épisode original, et ce malgré des déplacements assez atypiques côté Miles. Mais alors qu’une certaine lassitude s’installait chez moi (probablement pour avoir enchainé les deux l’un après l’autre, sans pause), les subtiles différences m’ont permis de reprendre du plaisir et d’éveiller ma curiosité. Il faut dire que l’approche de ce Spider-Man est un peu différente. Si la collectionite est encore de mise avec de nouveaux objectifs, l’action impose moins d’aller-retours, plus de cohérence, et surtout un scénario qui prend de nouvelles dimensions au fur et à mesure que l’on avance. Et puis le jeune Miles Morales a plus de caractère que ce cher Peter Parker, grâce à une écriture un poil plus complexe, mieux intégrée dans le monde moderne avec des dialogues qui, de mon point de vue, gagnent en richesse et en intérêt.

Le héros étoffe aussi son jeu avec une palette de coups renouvelée, des déplacements plus  organiques et une manière différente d’aborder les combats. Miles est d’ailleurs plus doué que Peter pour la mêlée, ce qui rend les enchainements encore plus fluides, et surtout plus impressionnants visuellement. Si vous ne jouez qu’à cet épisode, vous aurez beaucoup à apprendre durant les premières heures, notamment au niveau des combos, avec toujours ce soutien visuel façon QTE histoire de ne pas vous laisser sur le bas côté. Si au contraire vous sortez du premier épisode, l’adaptation se fera rapidement et de façon naturelle.

Au final, Miles Morales réussit à renouveler le plaisir de jouer l’homme araignée, en lui apportant de la consistance et une approche plus adolescente, ce qui lui va bien, avec un gameplay suffisamment renouvelé pour que l’on ait envie d’approfondir ses possibilités, que ce soit du côté de l’apprentissage des combos ou de l’ajout de gadgets en tous genres.

Techniquement au top ?

Sans être une révolution visuelle, on peut dire qu’Insomniac Games a réussi à faire une vraie différence visuelle entre l’épisode Remastered et ce Miles Morales. Simplement, cette différence n’est pas toujours visible et on voit bien que le niveau de qualité maximal n’est pas aussi constant qu’on l’aurait espéré. Attention, ce Spider-Man reste un très beau jeu, tout du long, mais il ne nous fait profiter de ses plus belles fulgurances qu’à de rares moments de grâce. Reste que l’on apprécie d’être face à un jeu terminé, quasiment dénué de bugs, et à la finition globale très appréciable. Vous êtes là pour vivre une histoire visuelle et sonore avec Spidey, et toutes les conditions sont réunies pour que ça se passe bien. 

Le son a d’ailleurs profité de quelques améliorations bienvenues. La spatialisation sonore est plus prononcée, les dialogues ressortent mieux, et le mixage global semble mieux réussi avec notamment une gestion des distances plus efficaces. En clair, fermez les yeux, vous êtes à New York.

Un must have de la PlayStation 5 ?

Très clairement, Miles Morales est un très bon titre qui vous divertira pendant un peu moins de dix heures sur son scénario principal, mais qui vous invitera aussi à la collection d’objets et à la personnalisation de son personnage, histoire de doubler le temps de jeu. Léger dans son approche, bien loin des Demon Souls, il accompagne le joueur dans une aventure sympathique, rythmée et accessible à tous. Que vous ayez fait l’épisode précédent ou non d’ailleurs. Et dans le second cas, nous ne pouvons que vous conseiller de passer par la version Ultimate du titre, vendue 79,99€ à son lancement, mais qui s’accompagne du Spider-Man en version Remastered.

Note : 9 /10

Test réalisé par Olive Roi Du Bocal

 

Catégories : Action

Plateformes : PS4 / PS5

PEGI : 16

Langues : Français, Anglais, Espagnol, Allemand

Taille : 70 GB

Date de publication : 12/11/2020

  Développeur : Insomniac Games

Éditeur : Sony

Disponible en téléchargement et en boîte

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