American Arcadia – le test sur PC

American Arcadia – La grande évasion

Depuis Limbo, Brothers, Inside ou encore Gris, les walking sim comme on les appelle assez nonchalamment deviennent monnaie courante, mais chaque nouvelle itération se doit d’apporter sa pierre à l’édifice. Derrière les énigmes que l’on s’attend à résoudre dans ce type de jeu, une bonne idée de gameplay ou un propos scénaristique original doit figurer au menu d’une nouvelle sortie. C’est ici le cas avec American Arcadia. Pour celles et ceux qui n’auraient jamais vu le film « The Truman Show » de Peter Weir avec le formidable Jim Carrey, foncez le voir, vous n’avez rien à faire devant ce test pour le moment. Pour les autres, restez un peu ici, vous allez découvrir une pépite qui vous donnera sensiblement envie de revoir le chef d’oeuvre dont nous venons de parler.

American Arcadia – Trailer

I’M ONLY TRUMAN, AFTER ALL

Vous vous souvenez certainement du propos assez incroyable du film. Truman, le protagoniste, est enfermé dans un dôme géant et sa vie est diffusée en direct au reste du monde, façon télé-réalité. Le souci, c’est que Truman est né dans le dôme, il ne sais donc pas que sa vie tout entière est une vaste mise en scène. Sauf qu’un jour, à force de vivre tout le temps les mêmes évènements et en étant témoin d’accidents de plateau, il s’en aperçoit. Voilà le pitch en quelques mots.

Dans American Arcadia, c’est un peu pareil, à la différence près que Trevor, le héros du jeu, est un personnage plutôt insignifiant de l’émission. Il va donc se faire évincer du show par la prod’, mais c’est sans compter sur une hackeuse de talent qui va l’aider de l’extérieur afin de lui permettre de s’échapper.

LA BALADE DE JIM

Le propos du jeu est donc assez fou, puisqu’il permet à la manière d’un It takes two, d’explorer avec deux personnages asymétriques les coulisses du dôme. Le lore est fouillé et les bonnes idées fusent. Il y a dans ce jeu un petit côté Bioshock également, avec l’exploration d’une dystopie montrant tout ce que l’esprit humain et la société du spectacle peuvent avoir de chtarbé.

Mais la comparaison avec ces classiques du jeu vidéo s’arrête là. American Arcadia dispose d’une écriture bien à lui, faisant souvent sourire, effrayante dans l’excès mais sans jamais tomber dans le sombre. Tout comme la direction artistique très au point, colorée à l’image de la mode sixties dont elle s’inspire, avec des lieux gigantesques qui montrent en même temps à quel point le conglomérat médiatique qu’il faudra fuir peut être puissant.

SANS NEZ TROP, J’ME TIRE

Vous vivrez donc une course poursuite assez prenante, sans temps de chargement et avec un scénario très bien ficelé distillé au travers des répliques nombreuses des acteurs du jeu. Car oui, maintenant les walking sim sont doublés comme des films hollywoodiens et ça, c’est très très bien.

Graphiquement, le jeu est propre, très propre même. Il tourne sous l’Unreal Engine et cela se voit. Les animations sont détaillées et les environnements sont fins. Après, il faut aimer la patte minimaliste, notamment avec des visages type Lego sans nez, mais on s’y habitue facilement, et avec les bons doublages, les personnages deviennent attachants.

LES MEDIAS DE MASSE AMASSENT A COUPS DE MASSE

C’est aussi le sens du détail qui en impose, avec des clins d’oeil partout, un background très bien pensé et un univers cohérent. Je vais arrêter là avec les superlatifs, car on va croire que je ne suis plus objectif, mais croyez-moi, l’ensemble coche pas mal de cases.

Niveau énigmes, c’est faisable (à part les dernières), même pour un type comme moi qui est nul, nul et re-nul derrière. D’ailleurs, les énigmes je n’aime pas ça. C’est fait pour les aliens qui ont aspiré un être humain à Roswell et qui se font passer pour l’un d’entre nous. Et qui, accessoirement, jouent à Opus Magnum ou à Shenzen I/O pour se « détendre ».

American Arcadia est un très bon walking sim. Ceux que le genre révulse ne vont pas y trouver leur compte, mais ceux-là doivent juste trouver le moyen de mettre de la poésie dans leur existence, et j’ai bien peur que votre serviteur ne puisse les y aider. En revanche, celles et ceux qui apprécient le genre et qui ont tout torché depuis Limbo feraient bien de mettre la main sur ce succulent produit culturel qui revisite de la plus belle façon un classique du cinéma d’auteur.

8/10

Test réalisé par Tardigrade, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

Catégories : Walking Sim

Plateformes : PC

PEGI : Mature 17+ (ah oui,quand même !)

Langues : Voix anglaises, Textes en Français, Jurons en Espagnol

Date de publication : 15/11/2023

  Développeur et Éditeur : Out of the Blue Games / Raw Fury