Blair Witch – Le test sur Playstation 4

Catégories : Aventure, Survival horror

Plateformes : PS4, Xbox One, PC

PEGI : 16

Langues : Audio : Anglais ; Textes : Français, allemand, russe, anglais, italien, polonais, espagnol

Taille : 10,66 GB

Date de publication : 30 août 2019 sur PC et Xbox One / 3 décembre 2019 sur PS4

  Développeur : Bloober Team

Éditeur : Bloober Team, Lionsgate Games

Disponible en téléchargement et en boîte

 

Il y a maintenant une vingtaine d’années sortait le film Le Projet Blair Witch. Réalisé avec un budget ridicule de 60 000$, ce dernier avait surfé sur les débuts d’internet pour créer la légende de la forêt de Black Hills et ce avant même sa sortie. Il aura marqué sa génération en lançant la mode du ‘found footage’, littéralement “enregistrement trouvé”. A l’époque où se démocratisaient les caméscopes, le long métrage bénéficie d’une sensation de réalisme troublante qui contribuera grandement à son succès. Filmé caméra à l’épaule, il alterne prises de vue à la première personne et dialogues face caméra, donnant un résultat semblable à un documentaire amateur.

C’est ce film culte que le studio polonais Bloober (à qui l’on doit notamment Layers of Fear et Observer) a décidé de dépoussiérer pour en faire une adaptation vidéoludique. 

Le pitch de départ est simple, deux ans après la disparition des protagonistes du film, un jeune garçon disparaît à son tour dans la forêt maudite. Vous incarnez Ellis, un flic au passé sombre et troublé, accompagné de son fidèle Bullet, un courageux berger allemand. Alors qu’une battue est en place pour retrouver le jeune Peter, vous vous joignez tardivement à l’enquête et pénétrez à votre tour dans les bois lugubres et menaçants.

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Après une courte vidéo d’introduction, vous voilà donc aux abords de la forêt de Black Hills, prêt à sonder ses plus noirs secrets afin de retrouver Peter. Avant ça il vous faudra choisir l’apparence de votre chien (grâce au “Good Boy pack” intégré au jeu en version PS4), la couleur de son pelage, de ses yeux et de son collier. Une fois paré, vous retrouvez les véhicules des enquêteurs et comprenez que vous êtes le dernier sur les lieux, la recherche ayant déjà commencé. En fouillant les alentours, vous pourrez vous familiariser avec les actions possibles dans le jeu. Elles sont relativement simples et limitées : elles consistent à lire les documents trouvés, parfois ouvrir un coffre ou une portière de voiture ainsi que ramasser certains objets. Après ça, c’est donc seul que vous pénétrez dans les bois. Vous aurez vite fait de remarquer que le jeu est à la première personne, ce qui ne manquera pas de vous rappeler le même type de prises de vue que le film.

Une autre particularité réside dans les interactions possibles avec Bullet. Il vous sera d’une aide précieuse en fouillant et en vous rapportant ses trouvailles. Il sera également possible de lui faire sentir des objets trouvés afin qu’il suive leur piste. Vous lui donnerez aussi différents ordres (rester près de vous, chercher, ne pas bouger, le caresser ou le réprimander). Sa dernière qualité n’est pas des moindres, elle vous permettra de repérer les esprits malveillants de la forêt. Votre arme pour les affronter ? Votre lampe torche ! Et heureusement, parce que vous comprendrez rapidement que vous n’êtes pas particulièrement équipé. Un téléphone portable (qui dispose même de quelques jeux intégrés, si toutefois vous vous ennuyez dans les bois…), un talkie-walkie, une lampe, et un caméscope que vous trouverez en début de partie. C’est d’ailleurs ce dernier qui offre un des aspects les plus intéressants du jeu. En effet, vous serez amenés à trouver des cassettes vidéo grâce auxquelles vous pourrez altérer la réalité. Par exemple, rembobiner et mettre en pause la vidéo à un instant donné permettra d’ouvrir une porte qui était auparavant fermée.

Une fois tout cela assimilé, préparez vous parce que vous allez marcher… beaucoup… Vous vous rendrez vite compte que de nombreuses fois, rien ne vous indique la route à emprunter, et plusieurs chemins s’offriront a vous. Vous ferez de nombreux aller-retours, et si comme moi vous n’avez pas vraiment le sens de l’orientation, vous tournerez beaucoup en rond ! Ce qui au départ rend l’aspect “enquête” et “recherches” assez réaliste devient vite pénible et répétitif, surtout lors de longues séquences où vous errerez dans les bois et qu’il ne se passe absolument rien. Vous pourrez en profiter pour chercher les photos et les statuettes éparpillées, dommage cependant de pas pouvoir savoir où vous en êtes de votre collecte.

Les quelques entités mal intentionnées sont trop peu présentes, je n’en ai pour ma part rencontré que 4 ou 5 sur tout le jeu. On note d’ailleurs que les mouvements de caméra sont incroyablement lents sur les phases de combat, ce qui les rend désagréables et inutilement compliquées à certains moments. Vous apprécierez néanmoins de revenir à l’instant précis précédant votre échec lorsque les forces occultes auront raison de vous.

Et comme si ce n’était pas assez,  Ellis fait des crises d’angoisses accompagnées de black-out qui vous feront vous demander s’il perd la boule ou si l’espace-temps est chamboulé dans cette satanée forêt. Vous aurez cependant le droit durant ces séquences à quelques flashbacks permettant de mieux comprendre son personnage. Toutefois, ils ne m’ont pas particulièrement convaincue.

Heureusement, la fin du jeu vient sauver un parcours morne et sans surprise : les deux derniers chapitres étant enfin à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre. Quelques jumpscares, de grosses révélations qui vous laissent avec plus de questions que de réponses et une bonne ambiance pesante. Seul bémol de ce final, il apparaît comme TRÈS répétitif au bout d’un moment (attention, le mieux est l’ennemi du bien…).

Parlons d’abord de la bonne surprise du jeu : le son. Les bruitages sont très réalistes et participent grandement à l’immersion. La bande son est réussie, elle n’est pas omniprésente et sait s’effacer pour laisser un silence bien angoissant lorsque c’est nécessaire. Même si elle n’a rien de très original, elle est efficace et utilisée de manière intelligente. Les déclenchements intempestifs de votre talkie par exemple, lors d’une avancée un peu stressante ou la sonnerie du téléphone sont très bien amenés pour apporter une vraie touche de réalisme au jeu. Les battements de coeur d’Ellis lorsqu’il perd le contrôle rendent l’expérience d’autant plus immersive.

La où ça pèche un peu, c’est sur l’aspect graphique. D’abord, visuellement, Blair Witch n’a clairement rien d’exceptionnel. Bon ok, vous êtes dans la forêt, et du coup, ça n’offre pas vraiment une grande diversité en termes de décors, mais tout est terne, sans grande originalité et sans éléments nous indiquant clairement que nous ne sommes pas dans n’importe quel bois. Quelques chutes de frame-rates lors des mouvements de caméra viennent aussi perturber le confort de jeu. Quant aux rares éléments qui ne sont pas des arbres ou des pierres, ils ne sont pas particulièrement beaux. Toutefois, mention spéciale au personnage du fou dangereux de Black Hills, franchement réussi.

Si vous cherchez un jeu qui fait peur, passez votre chemin car ce n’est pas Blair Witch qui vous donnera le grand frisson. Il échoue malheureusement, là où, dans le même genre, Outlast avait réussi, avec des graphismes pourtant moins bons. L’anxiété fait peu à peu place à l’agacement, laissant un goût d’inachevé. C’est finalement l’ambiance sonore qui viendra vous sauver de l’ennui. 

La trame de fond n’a rien d’original non plus et le personnage que l’on incarne n’est pas vraiment attachant. Il ne se passe rien pendant les trois quart du jeu, qui a une durée de vie d’environ 6/7 heures. Le bon final ne suffit malheureusement pas à rehausser le niveau du titre, qui, bien qu’armé de quelques bons mécanismes de gameplay, ne surprend pas et laisse au final assez indifférent. 

Les fans du film pourront toutefois apprécier les quelques clins d’œil disséminés ici et là. 

Pas vraiment mauvais, mais loin d’être bon, il ne convaincra sans doute que les plus grands froussards, dans le noir, un soir d’orage, seuls sous la couette. Après tout, ce qui fait sourire certains peut en effrayer d’autres…

Test réalisé par Absynthyx sur un exemplaire offert par Koch Media

Merci à eux !

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