Chorus – Le test sur PC – Dans l’espace, personne ne vous entendra kiffer

Bon, je vous préviens, tout au long du test je vais faire excessivement référence à un jeu qui s’appelle Everspace,  tout simplement car Chorus, c’est Everspace avec un mode histoire. De ce fait, j’autorise toutes celles et ceux qui ont aimé les deux Everspace à se barrer d’ici et à vivre leur rêve avec Chorus. Quant aux autres, restez un peu avec moi, ici, et je vais vous raconter pourquoi ce titre est une bouffée de vide frais dans un contexte de sorties vidéoludiques sans grosses prises de risques.

 

Le poids des mots, le choc de la sono

Dès l’intro, le jeu vous inflige un triple mawashi-geri à la carotide sans crier gare. Hans Zimmer ne va tout de même pas aller se rhabiller, mais presque. Le thème musical est pour moi immense, car il va plus loin que les nappes un peu bateau que l’on retrouve dans n’importe quel space opera indie du marché. Il est composé par un monsieur qui s’appelle Pedro Macedo Camacho, que je ne connaissais pas et dont nous allons nous souvenir car son travail est simplement remarquable. Tout le long du jeu, d’ailleurs, ses compositions se révèlent indispensables au charme qui se dégage du titre. Mais nous allons y revenir, car la bande-son est un des éléments clés pour comprendre Chorus.

 

L’héroïne, Nara, que vous allez suivre dans un enchaînement improbable de problèmes

 

It’s a trap !

Comme je vous l’ai dit, Chorus vous montre dès l’intro qu’il y aura un scénar’ et qu’il sera bien bossé. C’est bien, car c’est ce que je reprochais à Everspace justement (ref. n°1). Je trouvais dommage que le shoot arcade spatial se coltine à du rogue-like un peu bâclé. Vous incarnez une pilote, ex-lieutenant d’un empire du Mal qui, s’étant repentie, se retourne grâce à ses nouveaux amis rebelles contre son ancien employeur grâce à des pouvoirs télékinétiques mystérieux. Toute ressemblance avec une autre saga SF est complètement fortuite, bien entendu. Le jeu est plutôt bavard et riche en cinématiques, mais ce n’est pas barbant et cela permet de se plonger dans l’univers et de s’y attacher.

 

Regardez-moi ces petits réacteurs chromés jantes alliage de toute beauté

 

T’enquilles et Laverdure

Une fois sorti du mode tutoriel, vous vous retrouvez plongé avec votre vaisseau dans une sorte de monde ouvert où vous pouvez choisir de ne faire que les quêtes principales ou de batifoler autour de quêtes secondaires relativement intéressantes et variées pour ce genre de jeu. Ah oui, j’ai oublié de mentionner que vous alliez toucher à un shooter spatial au gameplay quasi identique à celui d’ Everspace (ref. n°2) . N’espérez pas sortir votre plus beau HOTAS pour manier votre carlingue. Ici c’est manette ou souris, ou rien. Le maniement est très propre, à ce sujet, le vaisseau se commande au doigt et à l’œil d’ailleurs. Vous pouvez améliorer votre châssis entre les missions grâce à vos crédits durement gagnés, au niveau des boucliers, de la vitesse ou de l’armement.

 

Des missions spéciales vous permettront de tester de l’armement plus lourd

 

Raide baronne

Là ou Chorus s’éloigne d’Everspace (ref n°3), c’est tout d’abord au niveau des armes. Celles-ci sont très faciles à interchanger. D’une pression sur la croix directionnelle, vous sélectionnez la gatling, les lasers ou les missiles, ce qui a un intérêt stratégique puisque les ennemis sont vulnérables à tel ou tel type de munition. Vous passez donc une partie des combats à changer d’armement et ce qui pourrait paraître gavant au départ se révèle terriblement jouissif.

Jouissif également, sans trop gâcher le plaisir de la découverte, le système de rites, qui transforme un jeu qui aurait pu n’être qu’un énième shooter 3d en véritable œuvre d’art du dogfight arcade. Au fur et à mesure que vous débloquerez des pouvoirs, vous pourrez par exemple strafer dans les airs pour vous retourner contre celui qui vous tient en joue ou encore vous téléporter pile poil derrière le fuselage l’ennemi que vous prenez en chasse. Hérésie ! hurlent déjà les papys grabataires qui usaient leurs joysticks en 98 sur Combat Flight Sim. Malgré tout, ces super pouvoirs de pilote ne rendent pourtant pas Chorus ennuyeux ou trop simple, bien au contraire. La faute à une difficulté dosée à la perfection.

 

Je ne peux pas vous montrer une capture des combats, j’étais trop en transe pour appuyer sur F12. Du coup je vous cale une photo de cinématique

 

Le silence éternel de ces espaces infinis m’excite

C’est vite fait : si vous commencez à dormir sur votre manche, en moins de deux secondes, vous êtes mort. C’est punitif, mais ça ne rend pas le jeu frustrant car si vous jouez bien, vous éclatez tout le monde. Et c’est justement là le génie de Chorus : celui d’avoir donné au joueur un maximum d’armes très fun, mais aussi aux ennemis les moyens de vous faire du mal.

Les armes d’ailleurs sont excellentes. Elles bénéficient d’un sound design à tomber par terre, tout comme les vaisseaux et les voix. Je décrivais un peu plus tôt le travail fourni sur la musique, qui procure des thèmes épiques lorsque la situation devient grave, mais l’ensemble des bruitages bénéficie du même travail. C’est juste grandiose. N’importe quel fan de space opera sera aux anges. L’immersion, du même coup, est totale, et on se prend d’affection pour le monde qu’ont créé les allemands de Fishlabs.

 

J’espère qu’on vivra assez longtemps pour connaître les portails de vitesse subluminique

 

Pourtant, que la ferraille est belle

Niveau graphisme, c’est très propre, largement au niveau d’Everspace (ref. n°4) . De jolis effets de lumière ont été prévus, notamment quand vous tirez un missile sur des silos en aluminium. ça a l’air anecdotique comme ça, mais c’est dans ce genre de petits détails qu’on voit le boulot effectué. Par ailleurs, Chorus ne comporte pratiquement pas de ralentissements. C’est plutôt un bon point quand on sait que les combats constituent plus de 80% du jeu. Peut-être que les planètes et les différents systèmes sont un peu moins jolis que ceux d’Everspace (ref. n.°5), mais on se consolera avec la possibilité d’emprunter des couloirs d’hyper-vitesse comme dans Freelancer, un jeu que personne ne connaît et pourtant qui m’est cher. Eh oui, la solitude du testeur s’apparente à la solitude du chasseur de primes intersidéral.

 

Du gameplay à la musique, tout contribue à donner à Chorus un style, à forger sa légende ex nihilo, et c’est ça qui est beau. Dans le contexte d’une économie ludique industrielle ou les suites se succèdent aux suites, ou la plupart des  jeux vidéos visibles sur le marché sont développés par des actionnaires qui préfèrent capitaliser sur ce qui marche plutôt que d’expérimenter, Chorus nous livre une interprétation personnelle du space opera qui aurait pu être un vaste échec, mais qui s’en tire avec toute la gloire du petit nouveau qui bat les anciens à plate couture. Je ne dis pas que Chorus a tout inventé. Bien sûr, il s’inspire d’expériences comme Star Wars, Destiny ou encore son grand cousin Everspace (ref. n°6 ), mais le joueur peut ressentir dès les premières minutes le travail des développeurs et surtout, la vision qu’ils ont voulu transmettre dans leur jeu. Et cette vision, c’est tout simplement la volonté de faire concorder tous les éléments d’un jeu vidéo, à savoir graphismes et direction artistique, sound design, musique et les incorporer au gameplay comme si c’étaient des blancs d’oeufs dans un gâteau : invisibles, insensibles, mais produisant une harmonie sans laquelle le dessert ne serait que passable. Chorus a été développé avec de petits moyens, mais Chorus est grand, et maintenant, j’ai compris pourquoi il s’appelle Chorus. L’harmonie…

Note : 8,5/10

 

Test réalisé par Tardigrade sur une version de test Steam.

Catégorie : Shooter spatial scénarisé

Plateformes : PC, PS4, PS5, Xbox One, Series S et X, Stadia

Langues : Français (sous-titres), allemand, anglais, espagnol, (11 langues)

Espace disque recommandé : 40 Go

Date de publication: 3 décembre 2021 sur Steam

Développeur : Fishlabs

Éditeur : Deep Silver

Disponible en téléchargement

 

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