Empires In Ruins – La preview sur PC
Catégories : Tower Defense / 4X
Plateformes : PC (Steam)
PEGI : 16+
Langue : Anglais
Taille : 2Go
Date de publication : Accès anticipé ouvert le 4 février 2020
Développeur : Hammer&Ravens
Éditeur : Hammer&Ravens
Disponible en téléchargement
Cette preview est rédigée après une dizaine d’heures de jeu sur PC-clavier-souris. Les spoils présents sont mineurs et traitent principalement d’éléments de gameplay.
Le studio balte Hammer&Ravens nous propose aujourd’hui, parmi les centaines de titres disponibles en accès anticipé, une tentative audacieuse de mélange de genres : Tower Defense et 4X – du moins, c’est ce qu’ils prétendent.
Je ne pense pas être le seul à me méfier des accès anticipés dont Steam s’est fait une spécialité (DayZ restant à jamais une blessure forte dans mon petit cœur de joueur !), mais pouvoir apprécier une démarche qui tente d’être originale ne se refuse pas.
Le début de la campagne est très confus.
Il serait d’ailleurs plus correct de dire que le titre est un 4X qui s’agrémente de phase Tower Defense : on incarne un indigne chef militaire, davantage à la recherche de la prochaine bouteille d’alcool que de l’honneur dû à sa fonction, dans un énième pays imaginaire à une époque moyenâgeuse : son objectif est de mater les rébellions qui déstabilisent le pays et assoir une domination militaire et économique sur les régions voisines. On retrouve donc la base des 4X à savoir explorer, étendre, exploiter et vaincre nos adversaires.
Quelques aides de camps nous assistent plus ou moins efficacement dans le travail : si l’un, dédié à la recherche technologique, est évidemment essentiel à la progression, les deux autres ne sont là que pour faire avancer l’intrigue et permettre au joueur de prendre part à des dialogues assez drôles, pour peu qu’on aime l’humour cru du personnage principal.
La Gestion est d’entrée de jeu très fortement développée, ce qui est assez déstabilisant tant il faut penser à un nombre important de détails dès les premières minutes de la campagne : production de ressources (or, bois, pierre, fer) dans la région compte-tenu des limites technologiques, répartition des gardes et des soldats, gestion de l’impôt, satisfaction de la population, construction de bâtiments ; tous ces sujets n’ont à ce jour pas ou peu de tutoriels pour accompagner le joueur à comprendre les mécaniques du jeu.
Qui n’a jamais rêvé de traiter d’étron son collaborateur ?
Le 4X est donc le versant « Gestion » du titre, quand le Tower Defense intervient sur le versant « Action » ; et de l’action, il y en a : non content de chercher à conquérir les régions limitrophes à celles sous notre contrôle, nous devons aussi contrôler et faire cesser les menaces de rébellions en interne. Comme Empires in Ruins voit sa face « Gestion » fonctionner au tour par tour, vous pouvez vite vous retrouver à devoir gérer plusieurs sessions de Tower Defense dans un même tour.
Une bataille se présente toujours de la même manière : on découvre le champ de bataille, notre « fort » à défendre à tout prix, et le cheminement possible des ennemis qui arriveront par phases de plus en plus grandes et de plus en plus agressives : à nous de positionner stratégiquement (c’est le mot !) nos tours de défense le long des différents chemins pouvant être empruntés par ces vagues d’ennemis, pour les décimer avant qu’ils n’atteignent le fort – la bataille étant totalement perdue si le fort est détruit.
Il faut noter ici une évolution bienvenue du concept de Tower Defense que je n’avais jamais vue : les tours que l’on dispose sont bien évidemment limitées en nombre selon les ressources à disposition, mais d’une part nous pouvons bâtir sur le champ de bataille des postes permettant d’augmenter plus vite nos ressources disponibles pendant le combat, et d’autre part il faudra compter sur des ouvriers pour construire ces tours et ces différents bâtiments. Ces ouvriers sont par ailleurs « limités » dans leurs actions (ils ne peuvent bâtir ou réparer qu’un édifice à la fois avant de devoir retourner au fort, il n’y a donc plus d’immédiateté dans la construction par rapport à un Tower Defense classique) mais ces ouvriers sont également soumis au feu ennemi : si vous envoyez l’un d’eux construire une nouvelle tour pendant un assaut, son chemin risque de croiser celui des ennemis, ce qui le tuera (il repopera au fort rapidement, mais sans avoir pu accomplir sa tâche).
Les réparations coutent très vite cher !
Si le comportement des ennemis est suffisamment chaotique pour obliger le joueur à bien considérer le temps qui lui reste pour organiser les prochaines vagues et pallier chaque problème (les ennemis se permettent régulièrement des raccourcis entre les chemins tout tracés, ce qui peut causer une certaine panique !), ils deviennent très vite agressifs envers nos tours qu’il faudra constamment surveiller. Parfois, construire deux ou trois tours supplémentaires reviendra moins cher et sera plus efficace en force de frappe, que de réparer sans arrêt la même qui n’a pas assez de puissance de feu à elle seule. Bien que « l’expérience » des tours soit prévue (on voit un petit ^ jaune à gauche des tours prêtes à changer de niveau), le jeu ne prévoit pas encore ce changement de niveau. On peut par contre, à tout moment, améliorer les dégâts ou le rayon de frappe, ce qui peut parfois changer la donne ; mais rien n’est jamais gratuit.
Le panel des recherches est très large et couvre absolument tous les sujets du jeu : seul bémol, c’est extrêmement long. Les constructions de bâtiments en mode Gestion (pour les régions sous notre contrôle) sont également longues mais aussi punitives, quoique ce soit logique : puisque le bâtiment est une « priorité », tous les bénéfices économiques de la région sont mis à zéro au bénéfice de ce bâtiment, ce qui revient à dire que pendant ce temps, vous n’augmenterez pas votre trésor de guerre.
Les différentes recherches disponibles concernent tous les aspects du jeu, coté Gestion et coté baston.
L’aspect graphique du jeu est daté, mais possède une touche qui lui est propre, et variée selon que l’on se situe en Gestion ou en Combat – les combats disposent d’ailleurs d’un niveau de zoom important pour mieux suivre certaines actions, même si cela reste peu utile dans le feu de l’action.
Mon impression générale est très mitigée à propos de ce titre : je valide le principe du mélange des genres qui est en fin de compte tout à fait logique et naturel, j’apprécie beaucoup le ton du récit et son général gueulard qui ne manque pas d’insulter tout le monde, du noble représentant du roi jusqu’à ses plus proches collaborateurs, mais je ne peux pas m’habituer à cette impression de fouillis généralisé : les menus qui se superposent les uns sur les autres, les indications absolument pas claires (les développeurs semblent en être conscients et promettent d’y travailler), la musique certes drôle au début mais vite parasite, confirment bien que le jeu est en statut Beta. Je trouve, personnellement, qu’il ne vaut pas le prix réclamé par Steam pour pouvoir y poser sa souris et son clavier, mais je serais très content qu’une petite communauté d’aficionados de 4X ou de Tower Defense contribuent à l’amélioration de ce titre pour aboutir à un jeu très plaisant.
Une victoire presque parfaite…
Préview réalisée par whackangel sur une version offerte par le studio.
Merci à eux !