Inkulinati – notre Test enluminé sur PC

 

Des jeux comme ça, on aimerait en voir plus souvent. En pourtant, bande de sagouins, je sais que vous allez descendre directement en bas voir la note, et je vais devoir nuancer d’emblée mes propos. Je vais vous parler d’un jeu qui a pris mon esprit, mais pas mon âme. D’un jeu, qui m’a rappelé de bons et comiques souvenirs, mais qui m’a un peu fait bâiller, au bout de quelques heures. D’un jeu avec un nom imprononçable, limite salace. Je vais vous parler d’Inkulinati.

Je ne vais pas vous cacher que j’avais déjà entendu parler de ce jeu, sur des trailers Xbox ou quelque chose de ce genre. C’est bien entendu la patte graphique d’Inkulinati qui met tout le monde au parfum, avec son style fait d’enluminures médiévales et ses grosses mains réalistes qui viennent dessiner en temps réel les personnages, toutes droit sorti des Monty Python. Mais si, vous savez, à l’époque, les Anglais adoraient dessiner des anus en rang d’oignon dont des trompettes en sortaient en sonnant le clairon, avec de petits évêques tout mignons qui vous traitaient d’hérétique. Ah, c’était le bon temps…

Inkulinati - cinematic

J’ai bien aimé la petite cinématique « a la Command & Conquer » qui ne sert à rien

En bien, voyez-vous, c’est cette joyeuse ambiance qu’Inkulinati a décidé de reprendre. Pas dans le politiquement incorrect et psychédéliquement sous acide, mais tout de même, l’influence « type gaudriole » est bien là, et on retrouve bien des ânes pétomanes qui se foutent sur la tronche avec des healers en forme de curé. Mais, c’est bien beau tout ça, c’est quoi le genre du jeu, me direz-vous ? Ohhh, que vous êtes procéduriers…

Grosso modo, si l’on devait décrire le gameplay à un millenial n’ayant aucune conscience du fun que l’on pouvait avoir dans les années 70, je dirais que c’est une sorte de X-COM en 2D. Oui, vous avez bien lu, à l’heure de la VR et des IA plus intelligentes que ton prof de compta, les développeurs ont choisi de nous enlever une dimension de la réalité, carrément, comme ça, pouf ! Et le pire, c’est que ça marche plutôt pas mal…

Inkulinati - big hand

Le parti pris graphique du jeu est irréprochable

C’est plutôt logique d’ailleurs. Vous êtes dans un livre du Moyen-Âge, vous contrôlez un Meistre qui dessine de petits personnages rigolos sur un plan 2D et qui vont se battre avec d’autres troupes ennemies. Vous disposez sans surprise de trois types d’unités complémentaires : l’épéiste, plutôt tanky, l’archer pouvant attaquer à distance et le lancier qui a la faculté sublime d’attaque la ligne d’en-dessous. Ben oui, parce que c’est un livre, le champ de bataille.

Et justement, la petite subtilité du gameplay, c’est que si vous tombez du livre, vous avez perdu. Cette idée rend Inkulinati vraiment très intéressant, puisque chaque unité dispose de la faculté « bouter ». En gros, elle pousse son adversaire pour la faire tomber du rebord. Cela vous forcera donc à faire très attention à l’endroit où vous placerez votre héros, mais aussi à ne pas coller vos unités les unes aux autres, puisque lorsque vous boutez une unité qui ne dispose pas de place derrière elle, elle glisse avec effroi jusqu’au bas-fonds. Terrifiant, non ?

Inkulinati - rogue

La progression rogue-lite est une vraie bonne idée

Les combats sont donc le fil rouge du jeu. La progression se fait sinon sur la mode du rogue-lite, arrivée en 2013 ( oui, je la fais remonter à la sortie de Rogue Legacy, frappez-moi) et pas prête de partir, selon moi. C’est plutôt sympa de gagner de l’encre supplémentaire (la ressource du jeu) et des unités de plus en plus fortes. Les niveaux deviennent de plus en plus ardus et vous allez vous péter la tête. Heureusement, les évènements aléatoires en combat et les plumes qui vous permettent de recommencer un niveau parviennent à limiter la frustration de l’échec. Si vous êtes nul, c’est de votre faute, mais le jeu ne vous enfonce pas son gros doigt papal dans le visage en vous traitant d’hérétique, et ça, c’est bien.

Alors pourquoi cette note, injuste, maléfique, antisyndicale, qui va mettre nombre de développeurs à la rue et va me valoir une brassée de la part de Mid ? Le jeu a tout ce qu’il faut, il est traduit en français, la bande-son est impeccable, bref, pour ce qu’il propose, il est parfait. Cette note, vous l’aurez compris, c’est donc ma honte, c’est mon humanité. Je la porte sur ma nudité comme la feuille de vigne que portaient nos ancêtres. Au bout d’une demi-douzaines d’heures, je m’y suis ennuyé. Je vais donc, de ce pas, aller porter mon cilice et me fouetter comme il se doit, pour expier ma faiblesse d’avoir bâillé devant Inkulinati.

 

 

 

En résumé, Inkulinati fait tout ce qu’il avait annoncé, et il le fait bien. Toute la checklist d’un jeu devant être proposé sur le Xbox Game Pass a été cochée, le cahier des charges est rempli. Le jeu peut également se targuer d’être l’un des tactical les plus originaux qui soient sur le marché. Pourtant, malgré son contenu généreux, il ne peut pas prétendre à vous accrocher des centaines d’heures sans vous arracher le moindre bâillement, la faute à une idée de base qui montre assez vite ses limites.

7/10

Test réalisé par Tardigrade sur une version offerte par l’éditeur

Catégories : X-Com ayant fait un enfant avec un moine copiste

Plateformes : PC, Mac, Xbox (Switch après l’early access)

PEGI :Tous publics

Langues : Plein, dont le français

Taille : 5 Go

Date de publication : 31/12/2023

  Développeur : Yaza Games

Éditeur : Daedalic Entertainment

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