Test PC : Card Shark – Sylvain Mirouf simulator

CARD SHARK

Attention : vous allez lire le test d’un blaireau. Oui, le genre de personne qui ne regarde que les vidéos, images et trailers de lancement et qui ne se renseigne pas sur le contenu d’un jeu avant de le tester. C’est pour cela que je m’imaginais jouer à des vrais jeux de cartes comme la belotte, le tarot ou le pouilleux déshabilleur avant de mettre les mains sur Card Shark. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le jeu de Devolver m’a un peu surpris.

Card Shark – Le trailer de lancement


 

Pour contextualiser Card Shark, disons que vous êtes un orphelin muet dans le sud de la France. Vous rencontrez un comte qui va se proposer de changer votre vie (ce qu’il va faire d’ailleurs) mais les évènements vont rapidement s’aggraver et vous vous retrouvez fugitif à cause d’une sombre histoire de meurtre.

C’est le prétexte à un grand voyage dans tout le Sud en passant par des villes comme Toulouse, Aix ou Marseille, et vous rencontrerez des personnages historiques. La direction artistique est tout simplement magnifique et l’écriture est assez réussie. Voilà pour les bons points.

Là où cela se gâte, c’est au niveau du gameplay. Contrairement aux apparences et aux graphismes enjôleurs, ce n’est pas un jeu „chill“. Au contraire, il est extrêmement punitif. Le coeur du jeu est un long apprentissage de techniques de triche aux cartes, sous formes de mini-jeux à la Wario Ware, avec dans les deux premières heures un sentiment grisant de faire partie des rares magiciens de la table à savoir tricher.

En passant, le choix de votre contrôleur de jeu est déterminant pour bien jouer. Personnellement, j’ai commencé avec une manette Xbox One, mais je suis très rapidement passé à la 8bitDo tant il vous faudra des manipulations précises et rapide (donc une bonne croix directionnelle). Il vous faudra un timing extrêmement précis, avec le stress du chrono, et si vous faites la moindre erreur, sur une série de 2 ou 3 tours de passe-passe, c’est fini pour vous. Soit vous perdez votre mise dans le meilleur des cas, soit vous mourez et c’est repartir pour X tours.

Waaa… Comment on fait déjà ???

Sachant cela, il est à noter que Card Shark n’est pas fait pour tout le monde. Effectivement, les premières heures de jeu et le tutoriel de base sont plutôt agréables et vous donnent une belle impression de réussite. Cependant, dès que vous passez à Aix-en-Provence ou en Corse, ça se complique énormément et la tentation de „rage désinstaller“ le jeu est de plus en plus forte.

La faute à un gameplay assez répétitif (oui, si vous pensiez jouer à un vrai jeu de cartes comme moi, préparez-vous à demander votre premier remboursement Steam) qui ne récompensera que la mémoire et la dextérité à des sortes de mini-jeux assez peu réalistes. Cela vous arrivera souvent de mourir, mais malheureusement, la mort n’est pas prétexte à une progression comme dans les jeux „Die and Retry“. Elle est une sanction à des manipulations ratées, sous le coup du stress ou d’un oubli.

Avant la moindre partie, je me fais pipi dessus

Petit conseil avant de commencer le jeu : il faut absolument que vous mémorisiez la moindre triche que vous apprendrez. En effet, elle vous servira pour plus tard dans le jeu, et je me suis retrouvé par exemple dans un tuto au bout de 3, 4 heures de jeu, ayant oublié comment on faisait un „mélange à une carte“ avec distribution variable (oui, on peut accorder à Card Shark une certaine technicité). Je suis tout simplement resté bloqué et je n’ai pas pu continuer le jeu ! Si vous trouvez une situation de gameplay plus frustrante que cela, dites-m’en plus, je suis preneur.

L’idée de départ est bonne, les graphismes sont clairement inspirés, mais on a là l’exemple parfait d’un jeu fait pour être streamé et non joué. Un peu à l’image d’un Potion Craft, c’est un jeu OVNI qu’on fera une fois (si on y parvient) et qu’on ne réinstallera probablement jamais. Card Shark a le mérite d’être un des premiers jeux de triche aux cartes jamais conçu, sous formes de mini-jeux assez élaborés faisant travailler la mémoire et la dextérité, mais à moins d’être un ancien croupier comme BestMarmotte, je ne vois pas trop à quel genre de joueur ce jeu peut être destiné. Avec son gameplay punitif et l’impossibilité de se faire réexpliquer les règles plus tard dans la progression, on peut passer d’une expérience enjôleuse à de la pure frustration.

 

5/10

 

Test réalisé par Tardigrade, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

Catégories : « Je n’aime pas vraiment les jeux de cartes, mais j’aime abuser des gens »

Plateformes : PC, Nintendo Switch

PEGI : 12

Langues : Textes en Français

Date de publication : 02/06/2022

Développeur et Éditeur : Nerial / Devolver

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