Le test de System Shock : La nostalgie fonctionne ?
Quiconque a passé une partie des années 1990 dans l’univers du jeu vidéo connait au moins de nom System Shock, le premier titre d’une série née en 1994 de la patte de Doug Church, qui faisait partie des premières équipes de développement chez Electronics Arts. On y incarnait un pirate informatique forcé à piraté SHODAN, une intelligence artificielle contrôlant une station spatiale, aventure guillerette au cours de laquelle rien ne se passe comme prévu. System Shock premier du nom est un des Doom-like les plus célèbres des années 1990, il a connu plusieurs suites, et le remake du titre-phare était attendu depuis 2016.
Petit tour d’horizon de cette refonte par les équipes de Nightdive Studio, des habitués du genre pour avoir travaillé sur Doom 64 et Quake. Avec un petit Kickstarter de 1.35M$ et une équipe bien déterminée, Nightdive a malgré tout connu quelques péripéties dans le développement du titre, dont une interruption entre 2017 et 2020. Le suspense aura duré quelques années, voyons si l’attente valait le coup !
Un pirate informatique en 2023, c’est très commun. En 1994, c’était super badass !
On incarne donc un pirate informatique qui, s’étant fait prendre la main dans le sac par Trioptimum lors d’une tentative de hack, se voit offrir la possibilité d’une rémission. La station spatiale Citadel est aux mains de SHODAN, une intelligence artificielle redoutable, qu’il faut pirater et éteindre, pour permettre à TriOptimum de faire le ménage dans les systèmes informatiques. Le jeu n’aurait aucun sens si on refusait, donc nous voilà à arpenter les uns après les autres les neuf niveaux de Citadel.
Et comme dans tout bon FPS qui se respecte, il va falloir trouver des mobs sur lesquels tirer : SHODAN a tellement corrompu la station que ses habitants se sont transformés en mutants, bien décidés à nous empêcher d’atteindre notre objectif.
Le titre est extrêmement fidèle au matériau d’origine : savant mélange de tir, d’exploration, de casse-têtes et de phase de « hack », entendre ici des séquences où on doit débloquer un système informatique dans une simulation très psychédélique tout en désactivant les défenses dudit système.
Je me balade dans le réseau, la sortie n’est pas simple à trouver !
L’aspect RPG du titre se retrouve surtout dans l’importance de gérer son inventaire, ses armes et la répartition de certaines compétences, particularités qui n’existent pas dans des purs FPS comme Doom ou Quake. On notera à ce titre quelque chose de très agaçant, à savoir le manque d’information sur l’objet qu’on s’apprête à ramasser (est-il utile ou pas du tout), la lecture et la manipulation dans l’inventaire étant assez lourde. On passera ainsi un certain temps à supprimer des pièces prises au hasard de notre parcours, sans pouvoir d’un coup d’œil déterminer s’il s’agit de pièces intéressantes (à l’exception d’objets comme les passes ou les armes proprement dites) ou de détritus, sachant qu’il y en a absolument partout !
Si Nightdive Studio est réputé pour la qualité de ses portages, le travail fait sur le titre va renforcer cette réputation tant l’équilibre entre ce que le nouveau moteur Unity apporte et la touche pixelisée de nostalgie graphique est réussi ; rien à redire de ce côté-là. C’est davantage dans l’action, dans le ressenti des armes et des combats qu’on peut regretter un effet mou, voire aucun effet du tout, ce qui fait perdre en adrénaline ce qu’on gagne en émerveillement oculaire. Dommage !
Les armes de CàC sont très drôles, mais n’apportent aucun plaisir au contact avec les mutants
Bien que System Shock soit « à l’ancienne », c’est-à-dire en couloir sans vraiment de choix narratifs qui pourraient avoir une influence sur la fin, comme c’est la grande mode ces dernières années, les différentes options de difficulté disponibles au lancement d’une partie offrent une certaine rejouabilité et une expérience de jeu qui va varier de 6 heures en speedrun facile, à une trentaine d’heure en difficile, de quoi satisfaire les plus exigeants d’entre les joueurs.
Un mot également sur le travail de Jonathan Perso à la musique, dont les compositions électro-futuristes collent aussi bien aux phases d’action « IRL » qu’aux moments d’explorations et de piratages informatiques, là encore, les amateurs du genre sont servis !
L’inventaire, c’est franchement le bazar !
Le plaisir de la nostalgie, de la direction artistique et du fun caractéristique de ces jeux des années 90 sont bien au rendez-vous. Même si System Shock n’est pas dépourvu de quelques petits défauts, ceux-ci sont largement surpassés par la satisfaction qu’on trouve à parcourir la citadelle et à défier SHODAN, antagoniste emblématique que chacun se doit de connaître ! La mission est accomplie, et la Terre est sauvée !
Merci à Plaion pour sa confiance.
– whackangel
Catégories : FPS, RPG, Remake
Plateforme : PC, à venir sur PS4, PS5, XboxOne et XboxSeries
Langues : audio en anglais, interface et sous-titres français
Taille : 10Gb
Date de publication : 30 mai 2023
Développeur : Nightdive Studio
Editeur : Prime Matter (Plaion)
Disponible sur Steam : https://store.steampowered.com/app/482400/System_Shock/