Dusk Diver – Le test sur Playstation 4

Catégories : Action-RPG, Beat Them All

Plateformes : PS4, Switch, PC

PEGI : 12

Langues : Textes en anglais, chinois, japonais, coréen – Audio chinois ou japonais

Taille : 3,64 MB

Date de publication : 25/10/2019

  Développeur : JFI Games, Justdan International

Éditeur : PQube

Disponible en téléchargement ou en boîte

 

Alors que Yumo et son amie Yusha, passent une journée des plus banales, faisant ce que font tous les jeunes de Taipei dans le quartier Taïwanais de Ximending, un évènement extraordinaire va venir chambouler leurs plans (entendez par là l’exploration des étalages qui proposent moult boustifaille). Dans le genre inhabituel et phénoménal, l’évènement en question ne fait pas dans la demi-mesure : Les deux jeunes filles se retrouvent projetées dans une dimension parallèle nommée Youshanding, où Yumo se trouve subitement investie de pouvoirs, à affronter des créatures hostiles, accompagnée par un certain Leo. Il s’agit là du point de départ des aventures de Yumo, qui va passer d’une dimension à l’autre afin de lutter contre ce qui menace son monde.

A l’instar de The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel III récemment testé, nous débutons l’aventure avant la mise en place du contexte décrit ci-dessus, lors d’une scène qui se situe à un point plus avancé de l’histoire. La comparaison entre les deux titres va cependant s’arrêter ici, Dusk Diver est effectivement lui aussi un RPG, mais déploie un aspect Beat Them All (assumé ?) et certaines similitudes avec la licence Persona. Le studio Taïwanais Jera Game Studio signe son tout premier titre qui, s’il semble de prime abord avoir plus d’une corde à son arc pour séduire le public occidental, va s’avérer maladroit sur plusieurs points.

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Autant être clair, Dusk Diver est avant tout un très bon Beat Them All, mais aussi un RPG qui manque d’une pincée d’envergure. Dès les premiers instants, on sent tout le potentiel du titre en matière de combat, avec les classiques attaques rapides mais moins punitives, auxquelles s’ajoutent les attaques plus lentes mais bien plus incisives. Mais surtout, élément indissociable de tout jeu de cette catégorie, le dash dont dispose la protagoniste que nous incarnons laisse une bonne sensation. En matière de Beat Them All, l’esquive, c’est la vie et dans le cas présent on se rapproche de l’amplitude de celle de notre chère Bayonetta (la badassitude en moins), en plus de cette capacité à ralentir le temps lorsque le dash est réalisé dans le bon timing. On reste cependant loin de la rapidité et de la légèreté incomparable dont le héros de Furi est capable, le Dash de Yumo se rapproche plus de celui de Death dans Darksiders II, avec cependant plus de rigidité dans le mouvement que le cavalier de l’apocalypse.

Si le dash est un point essentiel, les combos ne sont pas moins important en matière de Beat Them All. Après des débuts timides où il faudra se contenter d’un duo de mouvements possibles, notre héroïne malgré elle va acquérir de nouveaux moyens de rosser ses adversaires. Au fil de sa progression, Yumo va également bénéficier de l’aide des Gardiens, des divinités qui vont venir étoffer sa team et lui apporter leur aide lors des combats. Lorsqu’elle les invoque, ils frappent les ennemis durant un certain laps de temps, leur infligeant des coups qui diffèrent selon le combo de Yumo en cours, tout en influant sur le spécial de la jeune fille. La jauge dédiée remplie, Yumo peut produire la classique mais néanmoins puissante attaque spéciale, celle qui a pour habitude de faire baisser drastiquement les points de vie de l’ennemi. Vous l’aurez compris, si les mécaniques ne révolutionnent pas le genre, elles sont cependant bien huilées et Dusk Diver s’avère particulièrement efficace.

Venons-en maintenant à l’aspect jeu de rôle de l’affaire. Ici rien de bien neuf sous le soleil, le quartier de Ximending est le point névralgique de l’aventure, dans lequel tous les éléments inhérents au genre vont pouvoir se déployer, que ce soit les quêtes annexes, l’amélioration des statistiques grâce aux points de compétence, l’achat / revente etc. Et puis il y a la nourriture, dont l’importance est notable, le nerf de la guerre si je puis dire. Elle sera essentielle pour l’ensemble des caractéristiques de Yumo et de son groupe. Entre l’affinité, les bonus provisoires obtenus en mangeant certains aliments (hello Fire Emblem Three Houses) et les points d’amitié acquis qui nous lient aux Gardiens, il va être indispensable d’avoir l’estomac bien plein. A l’instar d’un Persona et ses Social Links, l’affinité entre Yumo et ses compagnons va augmenter au fil des combats réalisés ensemble et va permettre d’acquérir des techniques puissantes en coopération.

Après avoir dépeint un tableau sans défaut majeur, qu’est-ce-qui fait que Dusk Diver a manqué le coche avec sa partie RPG ? On ne peut pas reprocher au studio de ne pas avoir pensé à un contenu postgame, avec des éléments déblocables, un nouveau Gardien, la possibilité de monter les personnages au level max, ses missions à refaire avec un cran de difficulté supérieur… l’occasion de doubler le temps de jeu nécessaire pour celui qui veut boucler toutes les propositions du titre. Ce sont plutôt divers éléments qui, isolés, ne sont pas véritablement repoussants, mais dont l’union finit par laisser un goût de trop peu, à commencer par la trame scénaristique et les personnages qui restent exploités de manière trop superficielle. En outre, si le chara-design est particulièrement propre et intéressant, certaines zones peuvent laisser un sentiment de trop peu, en plus des ennemis qui souffrent d’un manque de diversité. Ceux qui sont habitués aux RPG vastes et riches vont se sentir à l’étroit dans un hub trop limité qui implique une certaine redondance, accentuée par certaines missions répétitives mais malheureusement indispensables.

En définitive, pourrait-on reprocher à Dusk Diver d’avoir privilégié le travail sur ses combats au détriment d’un contenu plus varié et abouti sur son pan RPG ?

Avec Dusk Diver, Jera Game nous livre son tout premier jeu, précédemment passé par une période en accès anticipé sur Steam. On ne peut pas nier que le studio a réalisé un opus digne d’intérêt clairement inspiré par la sublime Bayonetta ou encore par la licence Persona, tout en proposant une virée dans un Taipei fidèlement reproduit et une identité qui lui est propre. Ceci-dit, annoncé comme étant un Action-RPG, on peut avoir le sentiment que les développeurs n’ont pas assumé la dimension Beat Them All de leur titre, qui semble finalement fort présente et a bénéficié d’un soin tout particulier. Après avoir arpenté l’univers pendant plusieurs heures, il est possible de dire que Dusk Diver est un titre plutôt plaisant, qui ne parvient cependant pas à maintenir l’engouement de départ sur la durée, à moins de mettre de côté cette dimension RPG trop superficielle pour les uns ou imparfaite pour les autres. Quoi qu’il en soit, Jera Game Studio tient là une licence qui a du potentiel et qui pourrait, pourquoi pas, revenir dans un nouvel opus débarrassé des défauts de son aîné, pour peu que l’équipe ait l’envie, les idées et qu’on lui en donne les moyens.

Test réalisé par Midnailah sur une version offerte par l’éditeur.

Merci à eux !

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