Resident Evil 3 – Le test sur Playstation 4
Resident Evil 3
Catégories : Action, Aventure
Plateformes : PS4, Xbox One, PC
PEGI : 18
Langues : Français
Taille : 45,2 GB
Date de publication : 03/04/2020
Développeur et éditeur : Capcom
Disponible en téléchargement ou en boîte
La nouvelle de l’arrivée d’un remake de Resident Evil 3 avait de quoi créer bien des attentes, autant du côté des adeptes de la licence de Capcom et de l’opus original sorti en 1999, que du côté de ceux qui voyaient là l’opportunité de découvrir un titre culte, mettant en scène Jill Valentine et le non moins célèbre Nemesis. Ces attentes étaient d’autant plus élevées que le remake de Resident Evil 2 sorti en 2019 s’est immédiatement positionné comme une réussite, autant dans ses graphismes que dans le gameplay et la relecture de son histoire, permettant ainsi d’espérer que RE3 soit dans la même veine.
Soyons clair, je n’ai jamais mis un orteil dans le RE3 d’origine, j’aborde ce remake avec un regard neuf. Ce test a donc été conçu de mon point de vue de néophyte, qui a cependant eu l’occasion de réaliser également le test de RE2, épisode qui sera donc mon point de repère. Partant de ce postulat, je m’adresse ici aux fans et puristes afin de mettre à plat un point précis et ne plus y revenir par la suite : Ce remake se voit amputé de certains passages ou éléments gores, que quelques ajouts de contenu ne semblent pas compenser aux yeux des connaisseurs. Subsiste ainsi une question : l’expérience globale proposée par Capcom est-elle à la hauteur de celle du remake de Resident Evil 2 ?
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L’histoire et le contexte en vidéo
Le moins que l’on puisse dire, c’est que nos débuts dans RE3 sont très, très prometteurs. La mise en place du contexte est habile et pose l’ambiance, avec une Jill Valentine torturée par des cauchemars et une première rencontre mouvementée avec un Nemesis qui fait froid dans le dos, tandis que l’ensemble des ressentis est fort bien servi par des graphismes et textures détaillés, y compris sur Playstation 4 standard. La bande son et les dialogues en français, tout deux de qualité, retranscrivent parfaitement l’atmosphère oppressante accentuée par les zones de progression confinées. D’entrée de jeu, l’angoisse et le stress sont palpables.
La prise en main de la jeune femme est similaire à celle des personnages de RE2 Remake, on sent immédiatement que la base est la même, avec cette sorte de lourdeur dans les déplacements qui restent en parallèle très fluides, entendez par là sans saccades. Cette lourdeur demande un temps d’adaptation, afin d’être en mesure de jauger efficacement les possibilités de fuite et d’esquive de Jill, cette dernière étant accessible d’une simple pression sur une gâchette de la manette.
Fuir et esquiver vont être des éléments à manier avec dextérité, autant pour venir à bout des humains infectés qui sont diablement coriaces – il faut bien souvent les cribler de balles pour qu’ils se décident à rendre l’âme – que pour terrasser les ennemis à quatre pattes, particulièrement rapides. « Courage, fuyons ! » s’avère régulièrement être la meilleure méthode à adopter afin de se placer dans une zone où le monstre à tuer n’aura qu’une petite ouverture pour vous agresser et ainsi à la fois réduire son champ d’attaque et faciliter la visée de Jill.
Quelques minutes de gameplay
En parlant de visée, l’arsenal de base composé d’une arme de poing, d’un fusil et d’un couteau, va se voir notamment agrémenté de nouvelles armes à feu tout au long de notre dangereuse excursion. Quant à l’utilisation du couteau, elle demande elle aussi à être apprivoisée. Combien de fois dans mes débuts j’ai tenté de poignarder un zombie au corps-à-corps et subi un échec total, mon coup de couteau étant sans effet tandis que le monstre parvenait à mordre Jill, provoquant une grande frustration en moi. Globalement, dans les rencontres avec des morts-vivants – attention à ceux qui, l’air de rien, sont allongés au sol – les notions de distance et de vitesse de déplacement peuvent poser quelques problèmes le temps de les appréhender.
Il existe également une possibilité d’amélioration des armes par le biais d’éléments obtenus lors de nos rencontres avec le Nemesis. D’autres ressources et objets vont être disséminés sur notre trajet, comme des sacs qui permettent d’augmenter la capacité de notre inventaire, des munitions ou de quoi en fabriquer, des soins et autres plantes aux effets divers… en plus de collectables qui donnent des informations et agrémentent ainsi le lore.
Tout ceci étant posé, venons-en à l’aspect subjectif de l’affaire : mon ressenti. Totalement emballée par la cinématique d’introduction et mes premiers pas dans l’aventure, il y a eu une certaine baisse de régime dans un second temps, puis un retour de pression dans la dernière phase du jeu et un point final à la hauteur, qui m’a cependant laissé une impression de trop peu tant le temps passé dans cet opus est court, trop court : une grosse poignée d’heures seulement. Il est légitime de penser que c’est un choix de l’éditeur qui a tablé sur l’introduction de Resident Evil Resistance pour prolonger / compenser la durée de vie de RE3. A mon sens, il s’agit d’une option qui aurait pu être valable si RER était un réel prolongement du remake sur lequel il se base, mais il s’avère que l’expérience manque d’âme.
Resident Evil Resistance, une idée séduisante qui manque de charisme
Ma référence en matière de jeux d’horreur asymétrique est sans conteste Dead by Daylight, le titre qui met aux prises quatre survivants et un tueur au choix parmi un roster terrifique. Le principe du genre est de choisir d’incarner soit un des survivants, soit le tueur, lors de parties en ligne. Comme leur nom l’indique, les survivants doivent éviter d’être massacrés et parvenir à s’enfuir de la map, tandis que le tueur doit réussir à éliminer ses quatre proies. Resident Evil Resistance reprend ce même principe, à la différence que le tueur n’est nul autre que le Nemesis et qu’il peut rester en retrait dans une pièce, observer les images issues des différentes caméras disséminées sur la map, afin de placer à distance des pièges et des monstres qui vont attaquer les survivants.
Il semblerait que l’inspiration ait été puisée du côté de DbD afin d’élaborer le casting des proies, reprenant les profils types de celles que l’on peut trouver dans le jeu développé par Behaviour Interactive, avec cependant un ajout qui marque une différence : Les personnages sont dotés de la parole et lancent ponctuellement des phrases préétablies en fonction des circonstances.
Si l’idée de départ est bonne – survivre au Nemesis en coopération, ou encore plus fort, incarner LE méchant, le rêve de certains fans – dans la pratique RER se révèle encore un peu fade et cliché, tout en manquant cruellement d’équilibre. En effet, contrairement à Dead by Daylight qui offre un véritable 4 vs 1 – des survivants avec des capacités et en surnombre, mais un tueur solo qui dispose de compétences pour parvenir à ses fins – Resident Evil Resistance met en scène un Nemesis surpuissant, envoyant allègrement moult créatures afin de décimer des survivants qui ne vont rien comprendre à ce qui leur arrive, et ce malgré leurs perks respectives séduisantes et des ressources disséminées dans les lieux.
Ceci dit, Resistance n’a pas de défaut qui ne soit pas corrigeable. Cette catégorie de jeu permet d’implémenter de nouveaux survivants et bien sûr il est toujours possible d’équilibrer l’expérience, en ajoutant par exemple des objets au potentiel offensif supérieur, comme des armes plus puissantes, ou bien plus de kits de soin, ou encore s’assurer que le matchmaking soit adapté etc. En bref, je ne fais pas une croix sur Resistance car le principe est bon, mais j’attends de voir si des changements vont être apportés, afin de donner un peu plus d’âme à cette proposition qui a du potentiel.
A l’issue de ces quelques heures passées à Racoon City, Resident Evil 3 se positionne un cran en dessous de son prédécesseur, Resident Evil 2 sorti en 2019. Si le moteur graphique est toujours à la hauteur, une durée de vie trop courte et un parti pris moins gore amoindrissent le plaisir d’arpenter les ruelles sombres et les bâtiments. Ces lieux nous réservent cependant plusieurs occasions de pousser un cri et d’avoir le cœur qui s’emballe, en plus des pointes de stress lors des rencontres avec le Nemesis, toujours très efficaces en matière de pression et d’angoisse. Malgré des inégalités dans le rythme et la tension des séquences, RE3 n’en reste pas moins un très bon titre qui procure des sensations fortes.
Quant à Resistance, il s’agit d’une proposition alléchante qui manque encore d’équilibre et qui va devoir se trouver pour maintenir l’intérêt et l’envie.
8/10
Test réalisé par Midnailah, merci à Capcom et Warning Up pour la copie fournie.