Fairy Tail – Le test sur Nintendo Switch

Fairy Tail

Catégories : J-RPG

Plateformes : Switch, PS4, PC

PEGI : 12

Langues : Textes en français disponibles

Taille : 6213 MB

Date de publication : 30/07/2020

  Développeur : Gust

Éditeur : Koei Tecmo

Disponible en téléchargement et en boîte

 

Que nous en ayons lu tous les volumes et visionné tous les épisodes de l’animé, ou que nous n’en connaissions que le nom et le protagoniste tatoué aux cheveux roses – et aux abdos en béton – la licence Fairy Tail fait partie des sagas les plus emblématiques de l’univers Manga. Il était ainsi prévisible que la guilde de Natsu rejoigne un jour ou l’autre nos machines et c’est le studio Gust – notamment connu pour la série « Atelier » – qui s’est attelé au développement d’un titre qui, inévitablement, allait être très attendu par les fans.

En qualité de non initiée, j’attendais essentiellement de cet opus qu’il me procure les sensations liées aux combats au tour par tour que j’affectionne tant, d’une part pour leur dimension stratégique, d’autre part pour leurs attaques spéciales qui donnent cette satisfaction toute particulière liées à leur puissance dévastatrice. Mais j’attendais également de découvrir plus en détail l’univers de Fairy Tail, et si de ce côté je considère l’objectif atteint, les connaisseurs ne vont pas manquer de constater que le scénario prend quelques libertés chronologiques, en passant à la trappe des pans de l’histoire.

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Le jeu débute ainsi par un combat qu’on devine important puisqu’il s’agit d’un affrontement qui se déroule à la fin d’une partie des aventures de la Guilde Fairy Tail – combat contre Hadès pour les connaisseurs – et dont les néophytes ne détiennent pas les  tenants et aboutissants. J’ai cru quelques instants qu’il pouvait s’agir d’évènements futurs qu’on nous laissait apercevoir avant d’effectuer un flash-back qui nous amènerait à réellement débuter l’histoire proposée – comme dans Trails of Cold Steel III – mais que nenni, il s’agissait bien du début de nos pérégrinations à la tête d’une guilde qui allait avoir besoin de se refaire après une longue interruption de ses activités.

Fairy Tail Game va ainsi proposer deux pans principaux ayant la même finalité, à savoir permettre au groupe de combattants de rejoindre la tête du classement des guildes. Afin d’atteindre cet objectif, Natsu va ainsi se faire accompagner par une sélection de personnages différents, 5 au maximum, pour remporter des combats et remplir des quêtes, et ainsi gagner de l’expérience, de la notoriété et de l’argent – le nerf de la guerre évidemment – tandis que l’amélioration de leur QG et de ses différents postes (magasin, laboratoire, bar, tableau des missions) va permettre également de grappiller des places au classement. De plus, des améliorations diverses (stats en particulier) sont possibles en cédant quelques joyaux et en rapportant un objet précis. En plus de monter dans le classement, les activités permettent  de faire évoluer le rang de la guilde jusqu’au niveau S et d’obtenir des récompenses liées.

Si les premières missions sont vite bouclées et pas franchement transcendantes, plus le rang de la guilde évolue plus elles deviennent digne d’intérêt, notamment par le biais de combats qui donnent de plus en plus de fil à retordre. En matière d’affrontements, une des particularités de Fairy tail Game réside dans le ciblage des ennemis, qui varie selon le type d’attaque choisi parmi un panel dont dispose chaque membre de la guilde (réparties entre attaques physiques et magiques). Ainsi, une attaque peut cibler un unique ennemi, tandis qu’une autre va permettre de retirer des points de vie à plusieurs adversaires en même temps, selon un système de quadrillage – cf photo ci-dessous – avec l’avantage de voir apparaître les faiblesses de l’ennemi durant la phase de choix.

Si l’utilisation d’une attaque magique augmente le niveau d’une jauge de coopération qui va – évidemment – permettre de distribuer moult coups,  ceux encaissés permettent quant à eux de remplir une jauge dite d’éveil, qui octroie récupération de Points de Magie et Vie, mais aussi d’asséner de potentiels dommages réservés à ce mode d’attaque. Enfin, pour clore la section des attaques magiques, il en existe une particulièrement puissante – qui peut se poser là sans crier gare, sans intervention de la part du joueur – et provoquer d’importants dégâts sur les adversaires.

Mais qu’en-est-il de l’histoire et du développement des personnages dans tout ça ? Comme je le disais plus haut, les équipes en charge du jeu ont fait le choix de ne pas proposer un premier opus qui débute au même moment que le manga ou l’animé, ni de suivre la chronologie de ces derniers. Il est aisément imaginable que certains connaisseurs vont déplorer cet état de fait, tandis que les néophytes ne vont pas particulièrement être gênés, même s’il implique logiquement des manquements pour ceux qui auraient souhaité palier à leur méconnaissance de l’histoire. A mon sens, c’est un choix qui évite aux amateurs d’avoir la sensation d’un strict copier/coller de ce qu’ils ont déjà vu / lu, mais qui a aussi le désavantage de briser les rêves de ceux qui auraient aimé parcourir toute l’histoire durant plusieurs épisodes d’une série de jeux vidéo.

Afin de distiller les éléments de l’histoire des personnages, des scènes vont ponctuer l’exploration et les quêtes et présenter le second avantage de renforcer les liens entre les membres de la guilde, ce qui a une influence sur le nombre des attaques coopératives. Ces scènes restent un peu superficielles dans leur contenu, mais ont le mérite de ne pas traîner en longueur et d’éviter partiellement le côté verbeux parfois reproché aux JRPG – du moins par une partie des amateurs du genre – tout en préservant un certain rythme dans la progression. Comptez ainsi deux douzaines d’heures pour aller au bout d’une aventure principale dont le maintien du rythme est favorisé par la facilité des déplacements dans les zones d’intérêt grâce au voyage instantané, et sachant que le temps de jeu peut être allongé par un contenu post game généreux si vous visez le rang maximal et l’accomplissement des quêtes qui deviendront accessibles une fois l’histoire bouclée.

Si les protagonistes n’ont reçu aucune modification qui puisse dénaturer l’essence de la licence Fairy Tail, il est possible de noter que le jeu présente une faiblesse en matière de précision et de fluidité de l’image. Les contours en cell shading manquent de régularité et l’ensemble des graphismes souffre d’aliasing. Notez que ce test a été réalisé sur Switch et que n’ayant pas eu en main le titre sur une autre plateforme, nous ne sommes pas en mesure d’effectuer un comparatif. Une mention aux angles de caméra et aux postures des personnages lors des combats qui portent la marque de fabrique du studio Gust, qui n’est pas sans faire penser plus particulièrement à l’expérience du dernier Atelier Ryza sorti en Europe.

Quoi qu’il en soit, Fairy Tail game s’adresse bien entendu aux fans qui devraient être ravis de retrouver leurs personnages favoris, mais aussi aux amateurs de skins qui pourront leur faire essayer – et adopter – des tenues différentes au domicile de la dénommée Lucy.

Du côté de nos oreilles, la bande son reprend les musiques emblématiques de la série d’animés, agrémentée de sons divers spécifiques au jeu et il ne fait aucun doute que ceux qui apprécient ces morceaux y trouveront leur compte. A titre personnel, j’admets avoir vite baissé le volume lors des séquences d’exploration, accompagnées par une sonorité un peu trop entêtante à mon goût.

Koei Tecmo et le studio Gust avaient la lourde tache de parvenir à satisfaire les attentes du plus grand nombre avec ce titre. Il va sans dire que s’attaquer à une licence aussi vaste et emblématique que Fairy Tail nécessite concessions et compromis afin d’atteindre cet objectif, sachant en parallèle que réussir à produire un jeu consensuel reste un but complexe à atteindre. Aussi, il est évident que parmi les connaisseurs, les coupes dans l’histoire qui ont été faites risquent de faire grincer des dents, tandis que d’autres vont plus s’attacher au gameplay et au respect de l’univers du manga. Vu de ma fenêtre de néophyte, l’ambiance, le dynamisme et les touches d’humour ont fait que le jeu a marqué des points, alors que, malgré la solidité d’un gameplay bien ancré dans le genre JRPG et se mariant bien à l’univers de Fairy Tail, un manque de profondeur dans le développement des personnages a créé un certain manque. Ceci dit, sans devenir un incontournable de sa catégorie, le titre n’en reste pas moins agréable à parcourir, fun et empreint de la légèreté qu’on retrouve dans les productions de Gust. Un bon JRPG auquel qu’on aurait souhaité voir atteindre à minima le « très bon » ou même l’excellence.

Test réalisé par Midnailah, merci à Koch Media pour la copie fournie.

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