A Hat in Time – Le test sur Nintendo Switch
Catégories : Plateforme, Aventure, Action
Plateforme : Switch
PEGI : 7
Langues : Audio anglais ; Textes Français, Allemand, Anglais, Espagnol, Italien, Japonais, Coréen, Chinois
Taille : 23,4 GB
Date de publication : 08/11/2019
Développeur : Gears for Breakfast
Éditeur : Just For Games
Disponible en téléchargement ou en boîte
Déjà sorti en 2017 sur les autres supports, A Hat in Time des développeurs de Gears for Breakfast sort enfin sur Nintendo Switch, la console peut-être phare des jeux de plateforme.
Le titre de nos amis danois s’était fait remarquer en 2013 avec un kickstarter réussi (300 000 dollars réunis) puis en 2017, lors de sa sortie, par son côté « plateformer old school » s’inspirant de jeux comme Mario 64 et disposant d’un humour bien senti. Sans être le jeu de l’année, et malgré des défauts, A Hat in Time s’était imposé comme un palliatif plus que correct pour les amoureux de Mario et autres Banjo and Kazooie.
Deux ans après, A Hat in Time vaut-il toujours le coup ? La réponse dans les lignes suivantes.
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A Hat in Time cest l’histoire d’une étrange petite fille portant un chapeau haut-de-forme, voyageant seule dans l’espace à bord d’un gigantesque vaisseau. La journée s’annonçait radieuse avant qu’un sbire de la Mafia Cuistot lui fasse perdre sa cargaison, des Fragments Temporels (sortes de sabliers). Pour pouvoir repartir, « Hat Girl » devra retrouver les Fragments Temporels disséminés sur des planètes voisines peu accueillantes.
Ne tournons pas autour du pot, le jeu de Gears for Breakfast ne transcendera pas le monde des jeux de plate-forme par son scénario mais ce n’est pas là qu’on l’attend. Nous l’attendons surtout sur son gameplay.
A la manière d’un Super Mario Odyssey, « Hat Girl » parcourt plusieurs mondes, quatre au total, plus ou moins ouvert, à la recherche des Fragments Temporels. L’occasion pour la facétieuse jeune fille d’exploiter ses talents d’acrobate afin de monter sur tous les endroits possibles et inimaginables, et ainsi récupérer la précieuse cargaison perdue. Saut, double saut, « wall jump » font partie de la panoplie de base du joueur. « Hat Girl » se contrôle plutôt bien même si son inertie particulière demandera un petit temps d’adaptation. Néanmoins, ce qui agacera surtout les puristes adeptes de ce type de jeu, est la caméra qui ne suit pas parfaitement l’héroïne. Il n’est pas rare, dans les endroits exigus, d’avoir une caméra qui ne sait plus où se placer. C’est frustrant surtout quand certains passages réclament de la précision. D’ailleurs, précision n’est pas vraiment ce qui caractérise les sauts dans A Hat in Time. Il arrive souvent de tomber à côté, ceci étant dû à une gestion de la distance peu évidente, surtout lorsque l’on doit atterrir sur des plateformes mouvantes. Il arrivera de recommencer des passages des dizaines de fois en raison de ces sauts imprécis. Le Moulin dans le quatrième monde est l’exemple parfait d’une crise de rage aiguë après un énième saut raté et d’une caméra capricieuse. C’est dommage surtout quand Gears for Breakfast fait référence à des jeux comme Mario, ou Banjo-Kazooie.
Cependant, A Hat in Time ne se résume pas uniquement à des sauts. Si on surnomme la fille « Hat Girl », c’est que ses chapeaux lui donnent des pouvoirs. Par exemple, le chapeau de sorcière permettra de fabriquer des fioles explosives pour les lancer sur des décors destructibles ou des ennemis. Pour ce faire, il faudra récupérer sur les différents niveaux des pelotes de laines pour les confectionner. Vous aurez également la possibilité d’ajouter des pouvoirs à votre personnages. Il est en effet possible d’acheter des badges à un étrange personnage grâce à la monnaie que vous trouverez également dans les niveaux. Ces badges peuvent vous permettre, par exemple, de terrasser d’un seul coup un ennemi ou d’éviter une chute mortelle en utilisant votre parapluie automatique pour ralentir la chute.
Oui, A Hat in Time a le syndrome « Mario Odyssey » avec ses innombrables items à récupérer dans tous les recoins de chaque monde. Les complétionnistes adoreront, les autres passeront rapidement leur chemin pour finir la quête principale.
Heureusement, les mondes proposés donnent envie de s’y attarder. Entre le monde des Bois Oniriques et son ambiance à la « Coraline » d’Henry Selick, celui dédié au cinéma (le meilleur !) et celui de la Mafia Cuistot, il y en aura pour tous les goûts. L’humour est omniprésent et fait souvent mouche. On regrettera seulement le monde de la Montagne bien trop classique dans son level design à notre goût.
Le point fort du jeu est probablement les combats de boss. Ils sont peu nombreux mais demandent un peu de maîtrise car les patterns varient et il faudra beaucoup de coups pour réussir à les vaincre. Ce challenge, dans un jeu plutôt facile, procure un sentiment de satisfaction chez le joueur notamment face au boss « Les Toilettes de la Mort ». Un combat où il faudra esquiver, courir, frapper, s’accrocher avec son grappin et j’en passe et des meilleurs. Toute la panoplie du personnage est merveilleusement bien utilisée. Et c’est le cas pour à peu près tous les boss. Contrairement à un Super Mario Odyssey (encore lui !), les boss ne sont pas uniquement des punching balls que l’on assomme en trois pauvres coups.
Ne l’oublions pas, A Hat in Time reste le jeu d’un studio indépendant. Cela se ressent dans la partie technique du jeu. Si la DA est rarement prise à défaut, c’est loin d’être le cas pour les graphismes. Malheureusement, ce n’est pas très beau. On a parfois l’impression de jouer à un jeu Wii. La distance d’affichage est faible, le flou/brouillard est omniprésent pour cacher, tel un Silent Hill, la misère des décors en arrière-plan. Et malgré cela, le jeu rame parfois dans certains environnements un peu trop chargés. Cependant, durant notre test, cela est arrivé peu de fois.
Mais là où le bât blesse, c’est sur les temps de chargement. Ils sont affreusement longs. Avant même d’arriver sur le menu de démarrage, il y a un temps de chargement qui doit durer presque une minute. A tel point que nous avons pensé que le jeu buguait. Et même en jeu ou après chaque mort, ils restent bien trop longs. A ce niveau-là, le portage sur Switch n’est vraiment pas un succès.
Heureusement, comme le dit le célèbre adage « La musique peut adoucir les mœurs ». Sur ce point, A Hat in Time est un petit régal pour les oreilles. Sans être révolutionnaires, les compositions de Pascal Michael Stiefel collent parfaitement à l’ambiance générale du jeu. Tantôt jazzy comme « Mafia HQ », tantôt métal comme « Your contract has expired » (musique du boss de fin des Bois Oniriques), tantôt épique pour souligner la grande aventure qui s’annonce, il n’y aucune fausse note. De plus, elles restent assez variées pour éviter la lassitude. Cela fait du bien de voir un jeu indépendant avoir un peu d’ambition sur le plan musical.
En somme, A Hat in Time reste un jeu de plateforme très classique en restant dans la lignée d’un Mario 64. Ce n’est jamais déplaisant même parfois grisant grâce à une DA sublime, des idées de level design ingénieux, des combats de boss dignes de ce nom et une musique entraînante.
Néanmoins, malgré sa courte durée de vie (8-10 heures en ligne droite), le sentiment d’avoir déjà joué au jeu de Gears for Breakfast des centaines de fois se fait rapidement sentir. On en retiendra ainsi une aventure classique sur le fond et agréable sur la forme.
Test réalisé par Gwoka sur une version offerte par Just For Games.
Merci à eux !