DiRT 5 : Une suite décevante ? – Le test sur Xbox Series X

DiRT 5

Catégories : Course

Plateformes : PC, PlayStation 4,  PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S

PEGI : 3

Langues : Textes et Voix en Français

Taille : Environ 70 Go sur next-gen

Date de publication : 10/11/2020

  Développeur : Codemasters

Éditeur : Codemasters

En 2007, Codemasters offrait aux fans de rallye un certain Colin McRae : DiRT qui, au vu de son succès, donnera naissance à trois suites ainsi qu’à deux spin-off axés simulation. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur la cinquième itération de cette série phare du jeu de course automobile puisque DiRT 5 est maintenant disponible sur de nombreuses plateformes, dont les consoles next-gen PlayStation 5 et Xbox Series X|S.

DiRT 5 – Le trailer de lancement

Tout comme les autres DiRT, ce nouvel opus propose aux joueurs de prendre les commandes de nombreux véhicules de rallye, allant des plus modernes, aux plus iconiques, pour rouler dans la boue ou dans la neige à toute vitesse et prendre des virages en épingle tout en enclenchant le frein à main. La recette n’a donc pas spécialement changé, sauf que le virage Arcade déjà entrepris par DiRT 2 est une fois de plus accentué avec ce cinquième épisode qui se déroule dorénavant en plein milieu d’un festival rappelant bien évidemment la saga MotorStorm du côté de chez Sony ou Forza Horizon pour Microsoft. Avec cette nouvelle dimension, le titre de Codemasters se veut donc plus fun, plus barré, plus accessible aussi, et surtout plus coloré en arborant par exemple des menus au design fluorescent ou des voitures qui brillent de mille feux.

UNE CONDUITE QUI MANQUE DE PANACHE

Le nouveau parti pris de DiRT 5 est bel et bien assumé donc, l’aspect coloré de la production est parfaitement retranscrit et le côté accessible l’est tout autant. D’ailleurs, cela se ressent indéniablement dans la conduite des différents véhicules. Avec cette nouvelle direction, le pilotage est accessible au plus grand nombre, puisque ce cinquième opus propose même au plus mauvais d’entre vous d’emprunter un virage extérieur/intérieur tout en driftant avec classe et en frôlant la barrière de sécurité, et ce, sans même égratigner votre magnifique carrosserie. À noter qu’il est également inutile de redouter les changements de textures du terrain, puisque rouler sur l’asphalte ou encore sur une montagne de boue ne changera rien à votre façon de piloter. Même si ce nouveau parti pris peut convenir au plus grand nombre, les fans de la première heure, eux, se retrouveront un peu trop vite sur le banc de touche. Ces derniers vont prendre leur marque un peu trop rapidement et vont passer la ligne d’arrivée de la première épreuve avec plusieurs secondes d’avance sur le second concurrent. De notre côté, nous avons mis la difficulté du mode Carrière au maximum et malgré cela, nous nous retrouvons constamment sur la première place du podium. Pour avoir un peu de répondant donc, les joueurs habitués au genre vont obligatoirement devoir se tourner vers la partie multijoueur du jeu.

Parfois l’accessibilité a du bon, et permet même d’apporter bien plus de fun à certaines productions. Au vu de la direction artistique choisie par DiRT 5, c’était donc dans la volonté de Codemasters de rendre la recette vieille depuis plus de dix ans bien plus fun qu’autrefois. Malheureusement, cela n’est vrai que sur le papier, puisqu’enfin de compte DiRT 5, malgré la dimension fortement arcade du titre, propose également certains codes que ne renierait pas une simulation automobile. De ce fait, DiRT 5 roule entre deux voies et ne sait jamais laquelle emprunter vraiment. La sensation de vitesse n’est jamais mirobolante, les dégâts sur les véhicules sont quasi inexistants (alors que DiRT premier du nom proposait même de se tuer après un virage mal négocié), et les adversaires ne sont pas spécialement agressifs et suivent une ligne sur la route plus ou moins prédéfinie. Restent alors les drifts qui amènent un peu de dynamisme à cet ensemble certes efficace, mais un brin paresseux, et surtout très décevant.

UN CONTENU PLUS QUE CONSÉQUENT

Mais DiRT 5 se rattrape en proposant notamment un contenu plus que généreux. En plus d’offrir une longue Carrière aux objectifs variés (malheureusement animée par James Pumphrey et Nolan Sykes, deux voix particulièrement insupportables), le titre vous permet de visiter du pays à travers 10 étapes différentes (USA côte ouest / USA côte est, Afrique du Sud, Népal, Norvège, Maroc, Italie, Grèce, Chine ou encore Brésil) et de parcourir 41 épreuves sans compter les différentes variétés proposées par ces dernières (circuit inversé, météo dynamique et cycle jour/nuit). De ce côté-là, DiRT 5 se montre donc plus généreux que la plupart de ces concurrents, surtout qu’il propose également un mode Gymkhana qui propose aux pilotes en herbe de marquer un maximum de points dans le temps impartie en effectuant des figures (drift, saut, donut).

Cerise sur le gâteau, DiRT 5 propose également un mode Playgrounds, qui à la manière d’un Trackmania, propose aux joueurs de créer leurs propres épreuves (chronométrées ou Freestyle). Un ajout plus que réussi qui, bizarrement, demande plus de dextérité au niveau du pilotage et renforce également l’aspect festival du titre, un aspect en fin de compte un peu trop délaissé par le mode Carrière du jeu. De là à dire que ce Playgrounds est la meilleure proposition de ce nouvel opus, il y a qu’un pas que l’on ne franchira pas. On aurait cependant apprécié que Codemasters s’attarde un peu plus sur ce mode de jeu en proposant notamment plus de diversité dans les éléments de constructions disponibles. Même si nous ne doutons pas de la créativité des créateurs pour nous surprendre de jour en jour avec des levels-design étonnants, rapidement, une lassitude visuelle va venir gâcher l’expérience du joueur. En l’état actuel, même si le tout est sacrément efficace, ça manque d’environnements, de possibilités et de variétés de textures.

NEXT-GEN OR NOT NEXT-GEN ?

Nous imaginons que vous vous posez la question suivante : « est-ce que DiRT 5 est une claque visuelle ? ». Arrêtons de faire durer le suspense, la réponse est non. Cependant, le titre tourne parfaitement que ce soit dans le mode 4K 60 fps, ou le mode 120 fps, tout du moins sur Xbox Series X, notre version de test. Le tout est parfaitement fluide et ne souffre d’aucun ralentissement même quand de multiples effets s’affichent à l’écran, parce que oui, si le titre surprend, c’est bien par la profusion de ses effets spéciaux. En parcourant les terres arides de l’Arizona, celles glacées de la Norvège ou encore les carrières italiennes, le joueur, en plus d’un dépaysement certain, sera submergé par une multitude d’effets spéciaux en tout genre, allant de la projection de boue, en passant par des feux d’artifice au loin, des lancés de fumigènes ou des éclaboussures d’eau ! Le spectacle est donc au rendez-vous.

DiRT 5 – Les features des versions next-gen

Cependant, on aurait aimé un peu plus d’application techniquement parlant de la part de Codemasters puisque next-gen oblige, on s’attendait à ce que le titre soit propre à tout point de vue. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Même si on est surpris par les différents effets et la diversité des environnements proposée, on est également surpris, cette fois-ci négativement, par le clipping omniprésent (surtout dans les décors de nuit), les textures baveuses, les feuilles d’arbre qui flottent dans le ciel en suivant une courbe étrange, les lumières qui scintillent ou encore l’absence de sillon dans la boue lorsque nos concurrents ou nous-mêmes roulons à toute vitesse. On regarde un peu en arrière, soit en 2007, date de lancement de la PlayStation 3, et on se rend compte que MotorStorm premier du nom faisait déjà mieux. En un mot donc : déception !

 

 

Tout comme GRID de 2019, DiRT 5 troque la nervosité et les dégâts du premier opus pour laisser place à de la conduite pure. Une conduite qui prône le genre Arcade tout en empruntant ici et là des codes utilisés par les simulations automobiles. De ce fait, DiRT 5 est un mash-up hybride entre deux genres et trouve difficilement ses marques. Après cinq épisodes, dont certains plus qu’excellents, on aurait apprécié une meilleure prise identitaire de la part de cette série qui cabotine dans la boue depuis maintenant plus de dix ans. Plutôt que de simples touches de couleurs fluorescentes rappelant la direction fun que souhaite emprunter la saga depuis le second volet, on aurait justement aimé que cette franchise affirme enfin sa propre recette miracle en s’appuyant peut-être davantage sur son mode Playgrounds particulièrement réussi.

 

6/10

 

Test réalisé par Jerome Joffard, merci à l’éditeur pour la copie fournie.

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