Disaster Report 4 : Summer Memories – Le test sur Nintendo Switch
Disaster Report 4 : Summer Memories
Catégories : Aventure
Plateformes : Switch, PS4
Date de sortie : 07/04/2020
PEGI : 18
Langues : Japonais/Anglais, textes en anglais
Taille : 14,5 GO
Développeur : Granzella
Editeur : NIS America
Disaster Report n’est autre que le quatrième rejeton de la série « Zettai Zetsumei Toshi » plus connue chez nous sous le nom de SOS The Final Escape. A l’origine, la série qui fait ses débuts en 2002 sur Playstation 2, faisait la part belle à la survie dans une île du Pacifique en proie à de terribles catastrophe naturelles.
Disaster Report 4, malgré un développement chaotique, se veut être dans une droite lignée avec ses prédécesseurs mais, comme nous le constaterons, il n’a gardé que de « Disaster » sa technique et un gameplay affreusement daté.
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Disaster Report 4 ne vous met pas dans la peau d’un personnage bien défini. Avant même que l’aventure commence, vous avez la possibilité – un peu limitée – de modeler l’avatar qui traversera avec vous cet enfer. Il peut être un homme ou une femme, avoir les cheveux courts ou longs etc etc. Après cela, vous vous retrouverez rapidement dans l’action lorsque le bus dans lequel vous étiez est pris dans un gigantesque tremblement de terre. L’accident est inévitable mais vous réussissez à vous en sortir sans trop de blessures. Seul hic, c’est que la ville ne peut pas en dire autant. Des immeubles se sont écroulés, des incendies se déclarent un peu partout. La mort rôde à chaque coin de rue quand de nouveaux tremblements de terre surviennent. Votre but est de réussir à vous en sortir vivant en traversant ces innombrables décombres.
Dès le départ, Disaster Report 4 s’éloigne quelque peu de ses prédécesseurs en basant une bonne partie de l’aventure sur d’innombrables choix multiples. Avant même que la catastrophe arrive, vous pouvez déjà décider si votre personnage vient à Tokyo pour travailler ou trouver un emploi. Ou s’il vient de la ville d’â côté ou d’une région plus éloignée. Plus tard, les choix seront évidemment moraux. Aurez-vous envie d’aider cette professeure à retrouver ses élèves ou préférez-vous profiter de la pagaille ambiante pour la draguer un peu ? Tout au long de l’aventure, vous allez avoir des tonnes de lignes de réponses. On se dit alors que cette multiplicité de choix entraîne probablement une multiplicité de possibilités. Vous aurez bien tort.
Dans Disaster Report 4, vos choix n’ont quasiment aucune influence sur l’histoire. Les lignes de dialogues changeront mais la finalité reste la même.
Et c’est bien dommage car le jeu se veut être une sorte de voyage initiatique dans lequel vous rencontrez des personnages qui auront chacun leur histoire à vous raconter, mais sur lesquels vous n’aurez que très peu d’influence. Malgré cela, il y a quelques moments de grâce. Par exemple, cette jeune femme que vous avez sauvée sous les décombres du métro et qui vous raconte l’histoire de son petit ami avec qui elle avait rendez-vous quelques minutes avant la catastrophe. Le dialogue rempli de tristesse est presque touchant. Malheureusement, ces moments sont trop rares et plombés par des échanges lourdingues.
Globalement, il y a un problème d’écriture dans Disaster Report 4 qui ne donne pas envie de s’attacher aux différents protagonistes croisés. Dans un premier temps, les situations racontées sont assez banales pour un jeu catastrophe. Vous aurez le droit à des bébés à sauver de la déshydratation ou de la fièvre, des loubards qui tenteront de violer une femme, d’un commerçant qui profitera de la crise pour vendre aux plus offrants des produits de premières nécessités aux survivants. Enfin bref, Disaster Report 4 coche toutes les cases des jeux/films catastrophe que vous avez pu voir ces dernières années. Dans un second et dernier temps, malgré les tremblements de terre, les inondations, les incendies et autres calamités, il règne finalement un calme olympien dans les rues meurtries de la ville japonaise. Certains pensent à arriver à l’heure au travail, d’autres s’inquiètent que leur restaurant puisse fermer quelques jours et la plupart des passants déambulent tranquillement dans la rue comme si de rien n’était. L’urgence de la situation en prend un certain coup.
L’un des problèmes majeurs du titre reste surtout son game design venu d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Tout est absolument daté dans Disaster Report 4. Les contrôles pour diriger, faire accroupir le personnage sont rigides. Quant à la caméra, elle est parfois dans les fraises lors de moments qui se déroulent dans des endroits exigus. Je ne parle même pas du passage où vous contrôlez une barque au milieu de décombres flottants. C’est lent, imprécis, inintéressant à jouer. En bref, un véritable calvaire. Et je n’ose évoquer cette séquence où vous devez vous échapper aux malfrats qui vous ont fait prisonnier dans le métro tokyoïte en jouant au Solid Snake de pacotille. Et c’est tout le temps comme cela. Au final, ce qui est le plus navrant est que la survie est quasi inexistante dans Disaster Report 4. Par exemple, vous avez une jauge de stress qui peut atténuer votre barre de vie. Pour calmer votre stress, il vous suffit de vous reposer dans un des points de sauvegarde. Cependant, le stress n’a quasiment aucune influence sur votre manière de jouer. Vous pouvez rester une ou deux avec le stress à fond sans que cela n’ait un grand impact sur votre personnage. Et il en est de même pour tout ce qui concerne la gestion de la soif, de la faim et d’autres besoins naturels.
Tout dans Disaster Report 4 transpire le vieux et notamment son level design. Pendant plusieurs heures, vous ne ferez que traverser des petites zones sinistrées très similaires et assez pauvres visuellement. Souvent, il suffira de rentrer dans un bâtiment prêt à s’écrouler pour en sortir de l’autre côté et continuer ainsi son aventure… Rien de très excitant.
Quand on dit que Disaster Report 4 est un jeu daté, ce n’est pas pour être méchant. Il l’est réellement quand vous vous attardez sur l’aspect technique du jeu. Objectivement, nous avons presque l’impression de jouer à un jeu PS2.
Les personnages ont des problèmes de texture notamment en ce qui concerne les cheveux. Parfois, il y a une sorte de flou ambiant pour camoufler la misère visuelle. Visuellement, il n’y a pas que les personnages qui font preuve d’un bâclage, il y a également les effets liés aux différentes catastrophes qui s’abattront sur vous. Lorsque les bâtiments s’écrouleront, vous constaterez que les effets de poussière viennent d’un autre temps. Il en est de même pour le feu, ainsi que l’eau qui ne ressemble pas à grand-chose. C’est un peu dommage quand l’un des intérêts du jeu repose sur les effets naturels.
Techniquement, Disaster Repport 4 a énormément de problèmes d’optimisation. Le titre a des chutes de frame rate vertigineuses en jeu et même pendant certaines cinématiques… De plus, il y a des micro temps de chargement dans les transitions entre les phases de jeu et les cinématiques. Entre chaque « chapitre » du jeu, il y a également des temps de chargement très longs. Vous l’aurez compris, la technique est complètement bâclée dans Disaster Report 4. Certes, la version Switch sur laquelle le test est effectuée doit être « l’inferior version » mais pour avoir vu le jeu tourner sur PS4, le gap technique ne se sent absolument pas. La version PS4 semble être un poil plus propre et avoir un peu moins de chutes de frame rate. Pour le reste, c’est la même pauvreté visuelle et technique.
En somme, on aurait eu envie d’aimer Disaster Report 4 dont le principe de jeu est assez peu vu en Occident et ne serait-ce que pour soutenir NIS America et Koch Media qui sortent ce type de jeu chez nous. Mais rien ne va dans Disaster 4, de l’écriture à la technique, tout est daté et vieillot. On s’ennuie ferme à traverser ces décors monotones, ternes, en plus des personnages caricaturaux à l’extrême, surtout quand l’aspect survie passe complètement à la trappe.
A la limite, nous aurions préféré avoir la sortie en Occident de City Shrouded in Shadow, un jeu de survie, où vous incarnez des personnages échappant à des Kaiju (Godzilla, King Gidorah, Gamera) et autres (Evangelion, Ultraman) qui mettent à feu et à sang la ville. Au moins, nous aurions pu nous amuser de l’audace de ces cross-over à défaut d’avoir un véritable jeu.
3/10
Test réalisé par Gwoka, merci à Nis America et Koch Media pour la copie fournie.
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