Lecture – Metal Gear Solid : Une Œuvre Culte de Hideo Kojima – Third Editions

La maison Third Editions propose des ouvrages ayant différentes vocations, les uns s’adressant plus particulièrement aux connaisseurs du sujet traité, les autres capables de parler à un public plus large, allant du néophyte au plus grand fan. Cette critique de Metal Gear Solid : Une Œuvre Culte de Hideo Kojima vous est présentée par C2ric, qui pose un regard quasiment vierge sur la saga.

Metal Gear Solid : Une Œuvre Culte de Hideo Kojima

J’ai voulu me pencher sur ce livre, car je ne connais absolument rien de la licence de Kojima.
Effectivement ayant plus joué sur Dreamcast (grâce au fameux Bleemcast) au premier épisode qu’à n’importe quel autre depuis, je dois bien avouer que je fais parti de ceux qui se sont écartés des productions Kojima assez rapidement.

Ce livre paru chez Third Editions est justement l’occasion de combler une partie du retard. Si ce n’est pas manette en mains, c’est au moins le moment d’en découvrir plus sur cette sage culte et son géniteur tout aussi culte.


Adepte des bouquins Third Editions depuis quelques années je dois dire que je me suis retrouvé assez déçu de ce livre.

Effectivement s’il contient certaines choses intéressantes pour moi (mais j’y reviendrai après), j’ai trouvé le livre assez ennuyeux malgré son écriture de qualité. En effet, j’ai trop eu la sensation de lire une très longue page Wikipédia.
Alors certes c’est intéressant, mais tout est ici trop lisse pour titiller l’attention. Et quel dommage car pour un newbee comme moi je pense qu’il manque quelque chose pour capter de l’intérêt.

Niveau contenu ce livre écrit à trois mains reste pourtant bien achalandé et c’est ce qui le sauve, du moins pour quelqu’un qui n’y connait rien ou très peu. Nul doute qu’un amateur de la licence ou quelqu’un qui suit un peu Kojima ne découvrira ici rien de sensationnel.

Au nombre de 8, les chapitres scindent le bouquin en plusieurs parties mettant en avant studio Konami, Hideo Kojima, les jeux ou bien encore la musique.

 

Les deux premières parties sont assez courtes et si on peut regretter le peu de pages consacrées à Hideo dans la partie qui lui est réservée, c’est parce que l’on en découvrira plus sur sa personnalité par la suite, au fil des pages des chapitres suivants.

D’ailleurs ces chapitres ont été pour moi l’occasion parfaite de découvrir l’univers de la licence. Mais je retiendrai surtout le chapitre qui traite de l’univers de la saga. Il retrace sur une centaine de pages l’histoire fictive créée et façonnée par Hideo Kojima et ses équipes. Nul doute qu’il faut un moins ça pour comprendre la fiction montée de toute pièce et sortie de l’imaginaire du Producteur/Développeur. Aucun doute l’homme sait surprendre (peut-être un peu trop par moment), sait utiliser les tenants et aboutissants des films d’espionnages, mais également du double jeu, et même du triple jeu, jusqu’à l’écœurement peut-être. On découvre aussi que Hideo a des thématiques bien encrées dans sa culture personnelle et qu’il s’intéresse à beaucoup de choses. Génétique, nucléaire, politique, sciences, transmissions… Tout y passe ! On peut évidemment y voir des messages concernant la guerre, les hommes politiques…
On ne peut qu’admirer l’auteur et ses talents d’écriture. En découvrant ce dont parle Metal Gear Solid durant le demi siècle traité j’ai forcément pensé au style Tom Clancy. Ici également on peut affilier les deux hommes pour leur perfectionnisme et cette volonté d’intéresser les joueurs à l’Histoire et tout ce qui à trait à la géopolitique. Jouer c’est bien, mais ce genre de jeux nous pousse à voir plus large et ou plus loin.
On se demande d’où peut venir un tel talent créatif. D’ailleurs on ne parle pas trop de la jeunesse de Kojima dans le chapitre qui lui est consacré, ça aurait peut-être pu être intéressant.

De The Boss à la fin de Snake vous saurez ainsi tout ce qui fait de Metal Gear une histoire, que dis-je une saga pas comme les autres. Je ne sais pas si cela à mériterait un film (ou plusieurs même), mais il y a clairement de la matière à donner vie autrement à cette série autrement qu’en jeu vidéo.

Comme dit plus haut, si c’est surtout cette partie qui m’a le plus intéressé, elle se veut malheureusement bien lisse et on a le sentiment de se retrouver avec un résumé qui manque de chaleur. Dommage.

Les deux chapitres suivant s’attaquent aux jeux vidéo eux-mêmes. On y découvre des analyses personnelles des auteurs mais également ce qu’a apporté Kojima dans l’avancement des titres. Notamment ce qui change dans le gameplay, l’arrivée de nouvelles technologies (la 3D évidemment) dans la conception même du jeu etc…
Les auteurs n’oublieront pas de parler des titres MGS qui sont classés parmi les hors séries.


Je n’allais pas oublier de parler du chapitre 3, un chapitre très intéressant également (bien qu’un peu court) qui traite de la genèse des jeux. La différence avec le chapitre 5 peut paraître minime mais pourtant ici est traité un sujet assez différent puisqu’il nous parle de la manière dont Kojima est impliqué dans la conception du jeu. De Metal Gear MSX au licenciement de Kojima par Konami (Kojima-Gate), les auteurs nous expliquent pourquoi tout à finalement mené à la création de Kojima Productions.

Avant de conclure, les auteurs nous proposent un décryptage qui se veut être une analyse de l’univers façonné par Kojima. La vie et l’œuvre de Kojima ne font qu’un, Kojima s’y décrit à travers ses personnages, l’homme est le champion du teasing et un expert en cinématographie… Enfin vous voyez le topo. C’est intéressant, mais ici il nous est impossible d’avoir notre propre avis tant les auteurs nous dirigent vers leurs pensées.
Enfin, un tout petit chapitre de 5 pages nous parle de l’importance de la musique dans la série.


Univers incroyablement riche, la saga de Hideo Kojima, est ici présentée comme étant très complexe. Heureusement comme toute chose elle peut être expliquée de façon plus simple ou plus légère.
Comme je l’ai dit plus haut, Kojima par Metal Gear et Metal Gear Solid nous propose via des histoires originales totalement fictives à nous intéresser à des faits historiques (Baies des Cochons par exemple). Le tout doit ainsi naturellement pousser le joueur à se poser les bonnes questions, à découvrir par lui-même ce qu’il s’est passé pour de vrai le tout sous un prisme géopolitique nettement plus vaste que l’on peut se l’imaginer.

Le livre m’a permis de certes découvrir le talent de Kojima, la taille démentielle de l’œuvre, mais ne m’a pas attiré plus que ça pour passer le cap et prendre une manette et vivre l’aventure en compagnie de Snake, The Boss ou d’autres.


Après avoir lu ce livre je me demande a qui il est vraiment destiné ? Malgré toutes ses qualités, ce travail de recherche effectué, ces analyses intéressantes et enfin cette accessibilité évidente je n’arrive toujours pas à savoir.
Surement pas aux fans qui connaissent sans doute toutes les anecdotes présentes et l’histoire de Snake, mais certainement pas non plus à ceux qui portent peu d’intérêt à la licence.
Ne restent que les gamers de mon genre, un peu curieux face à une licence connue de tous mais totalement ignorée à une époque où on avait autre chose à faire.

Description de l’ouvrage par Third Editions

La série des Metal Gear figure incontestablement au panthéon des grandes sagas du jeu vidéo. Voilà vingt-cinq ans que l’oeuvre de Hideo Kojima nous tient en haleine, grâce à son scénario complexe et très travaillé. Véritable fer de lance du genre des jeux d’infiltration, Metal Gear ressemble à son auteur et nous dévoile un contenu varié, un univers riche, des personnages parmi les plus emblématiques du média jeu vidéo, ainsi qu’un sens poussé du détail et des trouvailles stupéfiantes. Retrouvez dans cet ouvrage un panorama complet de la saga culte de Hideo Kojima, qui en explore toutes les facettes : la genèse de chaque épisode et les anecdotes liées au développement, l’étude du scénario, et enfin l’analyse des mécaniques de jeu et de ses thématiques.

Les auteurs

Nicolas Courcier

Mehdi EL KANAFI

Denis Brusseaux

Caractéristiques

Pages : 264
Format : 16cm x 24cm
Couverture : Cartonnée

Critique également disponible sur Raoul Ze Cat

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