My Brother Rabbit – Le test sur Nintendo Switch
Catégories : Aventure, Puzzle
Plateformes : Switch, Playstation 4, Xbox One, Steam
Langues : Textes en français ou Allemand, Russe, Anglais, Italien, Polonais, Turc, Espagnol
Taille : 1,12 GB
Date de publication : 21/09/2018
Développeur : Artifex Mundi
Éditeur : Artifex Mundi
Prix : 14,99€ en téléchargement sur Playstation
ou sur Switch
Artifex Mundi est un studio spécialisé dans les Point’n Click, qui est à l’origine de plusieurs séries de qualité telles que Enigmatis et Nightmares of the Deep, mais aussi des titres comme Persian Nights.
La force du studio est de proposer des titres possédant non seulement un univers unique mais aussi une direction artistique offrant des visuels qui fourmillent de détails et une palette de couleurs particulièrement variée. Le style Artifex Mundi est reconnaissable, vous savez immédiatement que vous avez un jeu issu de cette équipe entre les mains.
My Brother Rabbit rompt avec le style bien connu qui nous est proposé habituellement. Nous restons dans le domaine du Point’n Click, mais visuellement les développeurs ont pris une direction assez différente. Nous allons voir qu’en découvrant My Brother Rabbit, il devient très vite évident que le studio s’est mouillé en nous proposant un titre qui les fait sortir de leur zone de confort, avec un réel souhait d’apporter un vent de renouveau, que ce soit sur le fond ou sur la forme.
Jusqu’à présent, les titres d’Artifex Mundi nous ont plongés dans des univers teintés de fantastique ou de surnaturel. Avec My Brother Rabbit, nous changeons de cap. L’histoire nous emmène à bord du voyage imaginaire d’un frère et d’une sœur. La petite fille tombe brusquement malade, ce qui va mener cette famille dans un parcours médical que les deux enfants vont vivre en utilisant l’imagination comme arme contre la maladie. Nous incarnons le lapin en peluche appartenant à la petite fille, qui symbolise son frère aîné.
Avec My Brother Rabbit, le tour de force du studio Artifex Mundi a été de parvenir à garder son style tout en apportant de la nouveauté. Nous sommes toujours face à un système de zones qui vont comporter des points d’intérêt sur lesquels il va falloir pointer votre curseur et réaliser diverses actions. Vous devrez ainsi retrouver des objets dans les lieux et décors, les placer sur d’autres éléments afin de débloquer un accès ou provoquer un effet qui va vous permettre de récupérer un nouvel objet. Différents puzzles vont être également de la partie, que ce soit sous forme de casse-tête à résoudre, ou bien encore de déterminer dans quel ordre vous devez effectuer vos actions pour débloquer la suite.
On notera qu’une plus grande place est faite à votre capacité d’analyse. Si dans les précédentes séries du studio le fait de trouver des objets ne revêtait pas une difficulté élevée, ici il faudra faire preuve d’un bon sens de l’observation, sans lequel vous risquez parfois de tourner et virer sans succès. On notera également que les différents casse-têtes ont fait l’objet d’une réelle recherche pour apporter de la fraîcheur et de la nouveauté à la forme tout en reprenant la plupart des mécaniques bien connues du studio. Mais il y a également un travail de fond qui apporte de nouvelles mécaniques, pour une difficulté globale un cran au dessus de ce à quoi Artifex Mundi nous avait habitué, de par l’absence de système d’indice tel qu’il existe dans leurs autres séries. A mon sens, un bon calcul de la part de l’équipe de développement : My Brother Rabbit est un jeu calme, une difficulté trop peu dosée aurait été un vecteur d’ennui néfaste à l’expérience.
Le titre est composée de 5 tableaux eux-mêmes décomposés en zones. Vous ne pourrez quitter chaque lieu que lorsque vous aurez réussi toutes les épreuves des zones qui le composent et ainsi avancer dans l’histoire de ces deux enfants. Rien n’est linéaire, une série d’objets à trouver ne pourra être complétée qu’en effectuant des allers-retours dans les différentes zones qui composent le tableau, étant donné que les actions à réaliser et les items vont être éparpillés. Au début du jeu et entre chaque grand lieu, des cinématiques dessinées à la main vont constituer la trame scénaristique, en mettant en scène les différents personnages rencontrés. Ce sera tout d’abord ce couple de parents et ce grand frère dont la petite sœur tombe malade, puis les médecins et le personnel de l’hôpital etc, le tout sans dialogues : tout est suggéré par les dessins. Les phases de jeu se déroulent sans texte, la plupart du temps vous devez comprendre ce qui est attendu par le biais de bulles comportant des images. Déroutant au départ, on s’habitue au principe qui à le mérite de stimuler l’analyse et la réflexion.
Vous avez également des fenêtres qui vont s’ouvrir en haut de votre écran, elles vous indiquent quelles séries d’objets vous devez trouver et le nombre requis pour chacune d’entre elles. Une fois qu’une série est complétée et l’action qui lui est liée réalisée, la fenêtre dédiée disparaît de votre écran.
Le test ayant été réalisé sur Switch, il a été possible de comparer le mode tablette au mode TV. Si pour ma part j’ai préféré la lisibilité offerte par un grand écran, mais vous allez peut-être privilégier la précision des graphismes du format nomade, malgré l’absence d’un mode tactile qui aurait été le bienvenu.
En tout, vous explorez une vingtaine de niveaux pour une durée de vie avoisinant les 3 heures. Ce qui peut paraître court s’avère au contraire bien dosé, afin d’éviter une lassitude qui viendrait sans conteste car, même si la variété des énigmes est à souligner, My Brother Rabbit reste avant tout un jeu de puzzle au scénario peu développé, genre qui implique de ne pas faire trop long si on veut intéresser le joueur de bout en bout.
Comme exposé auparavant, la direction artistique du titre a été envisagée différemment par l’équipe. Les graphismes sont moins riches de détails et ont un côté dessin animé qui n’était pas présent auparavant. Là encore, cela a été bien pensé, cette traversée dans l’imaginaire des enfants ne pouvait se faire que sous cette forme, pour une cohérence entre l’univers proposé et le rendu visuel.
Par contre, ce qui est marquant, ce sont ces trésors d’imagination dont ont fait preuve les développeurs pour les éléments qui composent les backgrounds et tout l’ensemble du jeu. Entre métaphore et poésie, c’est un carton plein pour la créativité qui transpire de l’univers de My Brother Rabbit.
La bande son est une réussite également. Les musiques sont douces et accompagnent à merveille les phases de jeu. Lors de certaines énigmes, vous devez trouver et positionner des objets sur un même tableau afin d’actionner un mécanisme. Chaque élément ajouté va apporter une note de musique, pour finalement donner une mélodie qui va accompagner le résultat ainsi obtenu. L’effet est fort sympathique, quoi que pouvant parfois s’apparenter à une joyeuse cacophonie.
My Brother Rabbit nous emmène dans un voyage fort agréable, une mine d’idées originales dans un univers qui va faire appel à votre sens de l’observation, mais aussi à votre imagination. Un moment posé et calme, qui va cependant nécessiter toute votre concentration et vous mettre parfois en difficulté. Si vous recherchez de la détente ou à voyager dans un univers emprunt de douceur, vous êtes au bon endroit. Pour une expérience au scénario plus étoffé et le nombre d’heures de jeu qui va avec, il faudra vous rabattre sur un autre titre du studio polonais.
Pour conclure, même si l’histoire ne représente qu’une part du titre, elle nous livre cependant un message de fraternité, mais nous rappelle également que l’imaginaire a un pouvoir inégalable : celui de nous aider à supporter les situations difficiles, en nous permettant de nous évader. Finalement, on peut tout simplement transposer cela à l’univers du jeu vidéo non ?
Test réalisé par Midnailah sur une version offerte par Artifex Mundi
Merci à eux !