Le test de Persona 5 Strikers sur PS4 et PS5 – Une véritable suite

Persona 5 Strikers


Le début de ce test a été réalisée sur Playstation 4, puis sur PS5 dans un second temps. Aucun problème technique  lié à un défaut de compatibilité n’a été rencontré durant les sessions réalisées sur Playstation 5. Les potentielles données de votre partie sur PS4 et sauvegardées dans le Cloud Playstation peuvent être facilement téléchargées sur votre PS5, et inversement.


Nous sommes en avril 2017, Persona 5 arrive en Europe et en Amérique du Nord, 7 mois après sa sortie dans l’archipel nippon. Le succès de cet opus va littéralement exploser hors du Japon suite à la mouture Royal arrivée le 31 mars 2020, notamment grâce à sa localisation française accueillie comme le messie dans les pays francophones, mais aussi et surtout grâce à l’arrivée de Joker, le protagoniste emblématique de ce cinquième épisode, dans le roster de Super Smash Bros Ultimate en avril 2019. Ce fut l’étincelle qui alluma ce qui devint le feu de la hype pour Persona 5.

De mon côté, Persona 5 Royal a été une des expériences les plus captivantes de 2020, je dirais même de mon parcours dans l’univers des JRPG depuis une petite trentaine d’années, catégorie de jeu vidéo que j’affectionne particulièrement. Aussi, après 200 heures passées aux côtés des Phantom Thieves, on peut dire que j’attendais avec fébrilité une potentielle arrivée de Persona 5 Scramble : The Phantom Strikers (le titre d’origine du jeu) en Europe. Inutile de vous préciser quelle fut ma réaction quand l’opus, rebaptisé Persona 5 Strikers, a été daté en Europe.

Nous voici donc aujourd’hui prêts à découvrir de quoi il en retourne, aux commandes des Voleurs Fantômes, le groupe de personnages qui va cette fois-ci évoluer dans une autre catégorie de jeu vidéo, le Mûso. Joker et ses amis font leur grand retour dans nos chaumières occidentales, dans une version une nouvelle fois localisée en français.

6 minutes pour découvrir Persona 5 Strikers en vidéo

 


Qu’est-ce qu’une Persona ?

La persona est l’élément fondateur du gameplay de la série. Il s’agit d’une créature liée à certains personnages du jeu et qui les accompagnent au combat. Il est possible d’invoquer sa Persona et de lui demander de réaliser différentes attaques, d’accorder des bonus à son propriétaire ou à ses alliés, ou bien d’infliger des malus aux ennemis. Chaque Persona a ses propres stats, magies, attaques et compétences.


 

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Que les choses soient dites d’emblée, certes Persona 5 Strikers est un Mûso, avec tout ce que ça implique concernant les mécaniques de combat (combos, attaques spéciales etc) mais c’est aussi un véritable Persona en matière de narration et de scénario. Strikers est la suite directe de Persona 5 et elle va entraîner ses héros dans de nouvelles aventures au cœur du Metaverse, ce monde parallèle étrange qui contient une représentation des pires travers de l’humanité. Vous qui souhaitez vous préserver de tout spoiler, vous pouvez continuer à lire ce test sans crainte, absolument aucun élément du scénario ne sera dévoilé, en dehors de quelques points succincts de la mise en place de l’histoire. D’ailleurs, les voici : L’équipe des Phantom Thieves va se retrouver, leur idée de départ étant de passer leurs vacances ensemble. Mais, il y a toujours un mais, leur destin de sauveurs de l’humanité va les rattraper, ils vont devoir à nouveau explorer le Metaverse et lutter contre une nouvelle menace.

La première bonne surprise se trouve dans la place qui est donnée à l’histoire. Souvent anecdotique dans les Mûso, le scénario a ici une place prépondérante et il s’articule autour des mêmes éléments que ceux de Persona 5. Nous retrouvons ainsi plusieurs phases, qui vont des échanges par messages des protagonistes à l’exploration des divers lieux – dont de nombreuses nouveautés ! – en passant par des discussions entre eux ayant lieu au sein de leur QG, ou dans d’autres endroits qu’ils sont amenés à arpenter. Strikers conserve ainsi l’aspect verbeux de Persona 5, mais dans une moindre mesure. Les évènements s’enchaînent plus vite, ce qui n’est pas surprenant quand on aborde un genre – le Mûso – qui se veut dynamique, mais qui est aussi bien plus court qu’un JRPG. Autre caractéristique incontournable du Mûso, il est possible d’incarner un personnage au choix parmi un panel de plusieurs protagonistes, notamment lors des combats. Persona 5 Strikers ne déroge pas à la règle, nous pouvons ainsi être aux commandes de n’importe lequel des Phantom Thieves, passer de l’un à l’autre à la volée et, différence importante entre son aîné et cette suite, il n’y a pas de game over si la barre de vie de Joker est réduite à néant.

Ici, ce ne sont pas plus d’une centaine d’heures qui nous attendent mais environ 40. Quarante heures durant lesquelles le groupe va devoir alterner entre des phases d’exploration et “d’enquête” afin de comprendre la nature de cette nouvelle menace, mais aussi afin de trouver comment intervenir dans le metaverse afin de remettre quelques individus dans le droit chemin, à l’image de ce qu’ils pouvaient déjà faire dans les Palais ou le Mementos de Persona 5. Notez cependant que si la structure de ces phases reprend bon nombre d’éléments du jeu d’origine, il ne s’agit pas pour autant d’un copier / coller : il existe quelques différences qui sont loin de briser l’ADN de Persona 5 et permettent d’apporter un brin de nouveauté à l’ensemble.

Ces nombreuses et relativement longues phases d’exploration qui se déroulent à la fois dans le monde “réel” du jeu ainsi que le Metaverse, sont ponctuées de combats nerveux, parfois exigeants tant vos points de vie fondent comme neige au soleil si vous manquez de rapidité ou suite à un mauvais calcul, mais qui ont le génie de reprendre une majorité des éléments qui composaient les affrontements au tour par tour de son prédécesseur, pour un rendu qui devrait titiller la fibre déjà nostalgique des fans. Ainsi, les Personae sont intégrées aux combats, à l’image de ce que Omega Force a pu faire dans Hyrule Warriors : L’Ère du Fleau avec l’utilisation des modules de la tablette Sheikah. Ici figure la touche semi temps réel des affrontements, le choix de la Persona et de la compétence qui vont être utilisées figeant l’action, vous laissant ainsi le temps d’adapter l’option choisie en fonction des circonstances. D’autres éléments de combat emblématiques sont également présents, tout comme un système de liens revisité, de l’équipement à dégoter, des objets à utiliser et la célèbre Velvet Room, le tout en plus de quelques nouveautés, mais je n’en dirai pas plus afin de conserver une part de découverte qui me paraît nécessaire pour savourer Strikers comme il se doit.

Quoi qu’il en soit, demeure une dimension stratégique notable : Les affrontements peuvent rapidement pencher en notre défaveur faute d’anticipation et d’adaptation, tandis qu’ils demandent en parallèle de faire preuve de vivacité d’esprit, certains moments des combats nécessitant d’agir vite afin de ne pas laisser passer sa chance de réaliser une action infligeant un supplément de dégâts.

40 secondes d’aperçu du gameplay

En parlant de savourer le jeu, les mélomanes vont être servis, car la bande son, que ce soit dans les bruitages ou les musiques, reprend celle de Persona 5, avec en plus la possibilité de choisir le morceau qui va accompagner les combats. Certes le choix est restreint, mais c’est toujours un bonus appréciable. Tout amateur du jeu vous le dira, la qualité des musiques de la licence participe à sa bonne réputation, à tel point que des spin-off axés sur cet élément ont vu le jour au fil de son existence (Persona 3: Dancing in Moonlight, Persona 5: Dancing in Starlight). Par contre, si la direction artistique n’a évidemment pas changé, j’apporte un bémol sur l’aspect technique de la réalisation, un cran en dessous en matière de qualité graphique. Elle est inégale durant l’intégralité de l’expérience et même si elle n’entache pas l’expérience, on en attendait un peu plus.

 

For Real ?!

Très certainement comme certains d’entre vous,  j’étais partagée entre l’envie, l’attente fébrile de cette suite de Persona 5, et la crainte d’une potentielle déception liée à un manque de développement du scénario, compte tenu du fait que le genre choisi pour Strikers, le Mûso, est réputé pour privilégier quantité d’affrontements frénétiques, face à quantité d’ennemis. Aussi, la plus belle surprise que m’a réservé cet opus, c’est d’être un Persona à part entière, avec ce qu’il faut en matière d’histoire et d’émotion, même si les thèmes abordés cette fois-ci n’ont pas le même effet de surprise et d’inconnu pour ceux qui connaissent Persona 5. Nous sommes face à un opus qui aurait simplement choisi un autre style de combat que le tour par tour, tout en intégrant judicieusement les éléments qui sont les fondements de Persona 5, parfois avec une modification afin de les adapter au genre.

Si vous êtes un grand amateur de la licence, de tour par tour et bien moins de Mûso, je vous conseille tout de même de vous lancer dans Persona Strikers, la narration et le développement du scénario étant finalement très présents au fil de ces 40 heures. Quant à ceux qui n’auraient pas commencé ou terminé Persona 5 / Royal, autant certains points font clairement sentir que la volonté des développeurs est de leur rendre Strikers accessible malgré tout, autant il est incontestable que le plaisir sera décuplé lorsque chaque détail aura un sens pour vous et fera ressurgir moult souvenirs. Pour conclure, je dirais que sans avoir le même impact que Persona 5, Strikers n’en est pas moins un excellent titre, je dirais même une suite incontournable, en mesure de vous replonger avec grand plaisir dans les aventures des Phantom Thieves !


8.5 / 10

Test réalisé par Midnailah, merci à Koch Media pour la copie fournie.


Catégories : RPG, Mûso

Plateformes : PS4 compatible PS5, Switch, PC

PEGI : 16

Langues : Audio Anglais ou Japonais, textes disponibles en Français

Taille : environ 12 GB

Date de publication : 23/02/2021

  Développeur : Omega Force

Éditeur : Sega Europe

Disponible en téléchargement et en boîte

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