SNK 40th Anniversary Collection – Le test sur Playstation 4
Catégories : Compilation rétro-gaming
Plateformes : PS4, Switch
PEGI : 12+
Langues : Français, Allemand, Japonais, Anglais, Italien, Espagnol
Taille : 1,36 GB
Date de publication : 22/03/2019
Développeur : SNK Digital Eclipse
Éditeur : NIS America
Disponible en téléchargement et en boîte
Lorsque l’on m’a proposé de réaliser ce test, mes yeux se sont écarquillés en repensant aux nombreuses heures passées devant Art of Fighting, Fatal Fury, King of Fighters ou encore Magician Lord.…Mais avant de connaître ses jours de gloire grâce à leur NeoGeo mise sur le marché en 1990, la team SNK est à l’origine de bien d’autres licences sorties depuis 1978. C’est cette période que le développeur souhaite mettre en lumière pour souffler ses 40 bougies.
Après avoir connu une exclusivité temporaire sur la console hybride de Nintendo (NDLR: Sortie le 16/11/2018), Snk 40th Anniversary Collection pointe le bout de son nez sur la PS4, DLC déjà inclus. A l’instar de la version Switch , le développeur vous propose ce voyage dans le temps au travers de 25 jeux sur les 70 sortis sur cette période. Le choix n’a donc pas dû être simple. Il y a bien sûr les plus connus comme la série des Ikari Warriors, en passant par le « cultissime » Crystalis ou encore Athena (Asamiya) dont le personnage principal rappellera sans doute aux fans une combattante jouable dès la version 94’ de la célèbre série des King of Fighters. D’autres titres, moins marquants sont aussi présents comme le très vintage Munch Mobile ou encore Paddle Mania, le précurseur du futur Windjammers. Il est toujours plaisant et à la fois assez anachronique de se pencher sur un nouveau titre quand celui-ci contient une partie de l’Histoire vidéoludique.
A peine le titre lancé, une envie soudaine me vient de brancher mon stick arcade pour mieux m’immerger dans l’ambiance JV du passé. Effectivement, les sensations sont vites retrouvées, la difficulté aussi d’ailleurs. J’avais oublié à quel point les jeux d’avant demandaient du skill (NDLR: niveau de jeu), de la patience et de la persévérance. Je suis donc tombé de haut. Quelques minutes plus tard, les vieux réflexes retrouvés, les bases reviennent vite.
La maniabilité a pris un sacré coup de vieux quand même ! La rigidité avec la quelle vous déplacez vos personnages ou vos vaisseaux ajoute sans doute de la difficulté qui pourra en laisser plus d’un sur le carreau. Amateurs de challenges, vous ne serez pas déçus. Néanmoins, pour simplifier votre expérience de jeu et pour ne pas perdre la moitié des joueurs non avertis en route, SNK a habilement intégré un système de rewind (NDLR: retour en arrière). Comprenez dans cet anglicisme que si malheur vous arrive durant votre progression, vous pourrez, d’une simple pression sur la touche L1 revenir en arrière et ainsi ne pas vous prendre ce maudit projectile qui a couté la vie à votre héros. Il est à noter qu’en comparaison avec ce que propose la NES et la SNES Classic Mini, cette option n’est pas limitée dans le temps. Ainsi, si vous le souhaitez vous pouvez revenir jusqu’à la première seconde de votre partie. Par contre, une fois la manœuvre effectuée il ne vous est pas possible de l’annuler. Vous reprendrez uniquement à l’endroit où vous relâcherez la gâchette.
Si malgré cette aide, vous n’y arrivez toujours pas, SNK a prévu pour la majeure partie de ces jeux une possibilité de lancer la mouture console (version NES) qui est quand même beaucoup moins difficile et punitive.
Dans chacune d’entre elles, en appuyant sur carré, vous avez accès à quelques aides supplémentaires en fonction du jeu: invincibilité, nombre de vies, de continues, choix du niveau de difficulté….
Vous pouvez également sauvegarder à tout moment votre avancée, via un savestate afin de ne pas rager à devoir reprendre depuis le début en cas d’échec ou d’interruption. Le modernisme a du bon même s’il entache la réelle difficulté que ces jeux nous offraient à l’époque.
Le Gameplay n’est vraiment pas au top, comme sur les supports de jeux vidéo des années 80 finalement. Que cela soit les shooters, horizontaux, verticaux, les beat them all, les jeux de plateformes ou autre RPG, jusqu’à 4 joueurs peuvent participer ou s’affronter en fonction des titres. Il est à noter que selon les besoins de chacun, les touches des manettes sont entièrement paramétrables dans les options. Ainsi, vous constaterez qu’essayer ces jeux au stick peut nuire à la jouabilité, notamment dans la version arcade. Ceux-ci se pratiquaient à l’origine avec un gauche et un droit sur le panel. Dans ce cas, vous serez moins limité en utilisant votre manette et ses deux protubérances analogiques.
On peut regretter que, contrairement à la version Switch, il ne soit pas possible de jouer dans le mode vertical de certains titres comme Alpha Mission, ce qui rend l’immersion plus prononcée sur la console de Nintendo.
Lorsque je me lance, c’est avec émerveillement et presque la larme à l’œil que je jette mon dévolu sur Ikari Warriors, premier du nom. Ce jeu me rappelle tant mon Amstrad CPC 6128 sur lequel, gamin, je passais déjà des heures. SNK a donc parfaitement répondu aux attentes des fans comme moi. Les 25 titres sont servis dans une interface claire et bien illustrée. Les jaquettes changent en fonction de la version que vous choisissez, arcade ou console. Il en va de même si vous appuyez sur le bouton triangle, la version du jeu passe ainsi de US à JAP, les titres des jeux changent, eux aussi selon leur origine.
Ces options ne sont pas les seules. Dès la page d’accueil, vous avez le choix entre 3 possibilités : lancer une partie avec le mode Arcade, faire un petit tour dans le Musée rempli de dessins, croquis et autres artworks. Pour les plus curieux et avides de connaissances vidéoludiques, vous allez apprendre beaucoup de choses. Quelques anecdotes vous y attendent.
On vous offre également la possibilité d’écouter l’intégralité des musiques de tous les jeux présents. Enfin, dans les options, on vous laisse choisir votre langue et des informations sur le staff du titre sont consultables via les crédits.
Pour ceux qui aiment le collectible, un menu Trophées vous ravira, même s’il manque de contenu.
Cette collection ne propose malheureusement que 25 jeux. Heureusement, les 11 supplémentaires sont ajoutés d’office sur PS4 et non sous forme de DLC, comme se fut le cas sur la Nintendo Switch. Cela reste peu, surtout lorsque l’on connait le poids de la rom.
Comme toute compilation, celle-ci est basée sur de l’émulation. Certes, elle est précise, efficace, bref presque parfaite mais cela nous laisse sur notre faim. On aurait aimé avoir l’intégralité des jeux sortis sur cette période, voire ceux sortis après comme Samourai Shodown, Fatal Fury, Metal Slug… On peut se consoler en se disant que d’autres viendront avec de futurs DLC gratuits ou payants.
La qualité prime sur la quantité me direz-vous. Et pour ça, SNK ne nous déçoit pas. On retrouve la structure graphique des titres de cette époque, telle qu’on l’a connue, pour les plus âgés d’entre nous. Cependant, la mémoire est très embellissante. En ayant à nouveau ces sprites sous les yeux, je me rends compte que je les voyais plus beaux dans mes souvenirs. Selon les titres et leurs gourmandises techniques de l’époque, l’émulation est vraiment presque parfaite et reproduit donc les mêmes latences de scrolling, bugs graphiques et baisses de framerate, ce qui nuit parfois fortement au plaisir de jeu en comparaison avec ce qui se fait aujourd’hui. Je vous laisse le soin d’essayer d’abord un titre dans sa version arcade puis, en mode console. Vous pourrez ainsi vous apercevoir qu’à l’époque, il y avait un sacré écart technologique entre les deux. Et pourtant les itérations de salon sortaient un, voire deux ans après la mouture destinée aux salles privées de JV. Attention au choc ! Nous sommes d’accord que si l’on s’intéresse à ce type de proposition, on ne s’y essaye clairement pas pour la qualité visuelle. Le plaisir vient d’ailleurs ! La recherche du score le plus élevé, aller jusqu’au bout du jeu, voilà, entre autres ce qui animait nos parties. Le plaisir reste intact dans cette compilation.
Les développeurs ont quand même pensé à la souffrance de nos mirettes. Et comme dans tout bon émulateur qui se respecte, pour chaque jeu vous sont proposées des variantes graphiques. Vous pouvez choisir la résolution de l’écran, allant de la taille originale à élargie, ce qui donne une meilleure visibilité mais baisse sacrément la qualité déjà si vieillissante. Vous pouvez appliquer deux filtres si vous le souhaitez, TV ou Arcade. Et enfin, lorsque vous optez pour une taille laissant apparaître des bandes noires autour de la fenêtre, on vous permet de remplacer ces dernières par un visuel du jeu. A chacun sa préférence.
Côté bande son, nous sommes bien replongés dans l’univers musical des années 80. On est loin des orchestres symphoniques que l’on trouve dans les Final Fantasy les plus récents. Pour autant, ce n’est pas désagréable mais un peu répétitif. Les effets sonores datent eux aussi mais le tout est bien cohérent.
Cette période du JV marque clairement l’envie d’intégrer la digitalisation des voix pour ainsi donner plus de réalisme, de vie aux titres. Là encore, nous sommes dans le vintage!
Il aurait été délicat et couteux de retravailler les graphismes et les sons de chaque jeu pour en faire un remaster complet, à la façon d’un Wonder Boy: The Dragon’s Trap. Sur les consoles de nouvelle génération, le titre nous offre la possibilité via deux boutons de passer tantôt des musiques et visuels originaux à ceux remasterisés. L’objectif aurait pu être d’élargir la cible visée mais le but n’était pas celui-là.
Il est certain qu’avec ce SNK 40th Anniversary Collection, le développeur ne cherche pas à faire l’unanimité. Destiné avant tout aux fans, les adeptes du « c’était mieux avant » ont, avec cette compilation une nouvelle fois la possibilité de retourner en enfance et de retrouver les sensations d’antan. Pour les autres, c’est une manière d’élargir leur culture du jeu vidéo. Cette compilation est un mélange de plaisir, regret et curiosité. Une madeleine savoureuse qui peut être partagée mais dont le goût ne plaira pas à tout le monde et qui aurait pu être plus copieuse. Ce titre vous offre tout de même une belle tranche de ce que nomme Florent Gorges, la Playhistoire.
Test réalisé par JoTV sur une version offerte par NIS America
Merci à eux !