YS IX : Monstrum Nox – Le test sur PS5

YS IX : Monstrum Nox

Quasiment quatre ans après la sortie de Ys VIII : Lacrimosa of Dana, Falcom nous gratifie d’une suite aux aventures d’Adol Christin, le personnage principal de la série depuis plus de trente ans. Ys VIII avait su élargir sa base de fans habituels grâce à des critiques élogieuses et à une histoire plus travaillée que d’habitude. Il n’est donc pas étonnant de voir Falcom faire de Is IX : Monstrum Nox, une suite dans la droite lignée, tout en apportant quelques rares évolutions côté gameplay.

Une nouvelle fois, Adol Christin et son fidèle comparse Dogi partent à l’aventure. Sur leur chemin, ils s’arrêtent dans la ville de Balduq, qui possède une immense et mystérieuse forteresse, devenue une prison depuis plusieurs années. Malheureusement pour Adol, l’empire Romun, maître des lieux, arrête notre héros pour comprendre son implication dans les différentes affaires qui ont eu lieu lors des précédents épisodes. Il est envoyé à la prison-forteresse de Balduq pour se faire interroger.
Notre aventurier tente alors de s’évader et tombe nez à nez avec un étrange personnage répondant au nom d’Aprilis qui lui donne, malgré lui, d’étranges pouvoirs. Selon les rares informations transmises à notre héros, Adol ne sera plus en mesure de quitter la ville et ses nouveaux pouvoirs lui permettront d’anéantir les monstres qui apparaissent lors des « Nuits de Grimwald ». Que cache cette ville et sa prison ? Pourquoi les « Nuits de Grimwald » déversent régulièrement des monstres dans le monde des humains ? Et pourquoi Adol se retrouve impliqué dans cette histoire ? A vous de le découvrir !

Fini ou presque les étendues sauvages de l’épisode précédent et place à la grisaille urbaine de Balducq. Si la ville est immense, vous n’aurez pas le loisir dès le départ d’avoir accès à tous les quartiers de la ville ainsi que ses alentours. Ys IX : Monstrum Now fait le choix de ne pas tout rendre accessible et prend la voie de l’ultra-linéarité pour cet épisode. Sur la vingtaine d’heures que compte l’histoire principale, le même schéma se répétera jusqu’à la fin. Pour débloquer un quartier et avancer dans l’histoire, il faudra faire deux-trois quêtes et ainsi faire apparaître un « miasme de Grimwald » devant la barrière et le détruire. Cette répétitivité pourra en déplaire à certains car les quêtes annexes sont inintéressantes (rendre une peluche à sa propriétaire, tuer 15 monstres etc.) et qu’au bout de plusieurs heures aucune surprise ne viendra casser ce schéma.
Cependant, cette linéarité peut avoir plusieurs avantages. Dans un premier temps, cela permet d’accompagner les débutants d’action-RPG et ceux qui découvrent la série. Et, dans un second temps, cela permet surtout à Falcom de contrôler sa narration. Depuis Ys VIII, l’accent semble être mis de plus en plus sur l’histoire et ses personnages. Ys IX ne déroge pas à cette règle récente. Chaque chapitre du début du jeu s’attarde particulièrement sur un des personnages qui accompagne notre héros. Sur ce point, Ys IX est relativement bien écrit pour un RPG de son budget. Chaque personnage ou presque évite de rentrer dans les caricatures J-RPG. Falco, le bourrin de service, ou Pupa la mystérieuse, ont des nuances, des zones d’ombres qui permettent au joueur de s’y attacher et d’être impliqués émotionnellement. Seul Yufa semble répondre au cahier des charges « fan service ».

Ce qui marque le plus dans « Ys Ix : Monstrum Nox » est le rythme de la narration. Le jeu sait ménager ses effets, ses rebondissements. On ne ressent jamais ou que très rarement la lourdeur d’un scénario pas toujours très fin. Il nous arrive même d’être surpris par une audace scénaristique peu habituelle pour la série des Ys.
Néanmoins, ne nous y trompons pas. Si le scénario et la narration sont de bonnes factures, nous sommes encore bien loin des cadors du jeu vidéo ou d’un Persona 5 pour citer un RPG japonais récent.

Sur le plan du gameplay, Ys IX : Monstrum Nox reste dans la droite lignée de l’épisode VIII. Par conséquent, vous retrouverez un action-RPG pêchu avec toujours le système d’esquive qui permet de ralentir le temps pendant quelques secondes, ainsi que le système de garde « Garde Flash ». En appuyant sur R1 au bon moment lors d’une attaque ennemie, le personnage se protège et a, pendant un court laps de temps, un bonus d’attaque. Vous retrouverez également un coup spécial par personnage en appuyant simultanément sur L1 et R1. Enfin, chaque personnage a la possibilité de pouvoir utiliser quatre capacités qui peuvent monter de niveau au fur et à mesure de leurs utilisations. Pour les utiliser, il suffit de placer la capacité souhaitée sur la touche rond, carré, croix ou encore triangle. Une simple pression sur R1 et la touche souhaitée enclenche la capacité. Evidemment, les personnages auront plus de quatre capacités au fur et à mesure de l’aventure et de leurs montées en niveau. A vous de décider lesquels choisir selon vos affinités et leurs efficacités face aux boss. En somme, le gameplay de Ys est simple à prendre en main et ne surprendra pas les fans de la série.

Malheureusement, la profondeur du gameplay se révélera uniquement dans le mode difficile, car le jeu en mode normal est une vraie balade de santé. A l’exception du boss de fin et du boss caché, il suffira de bourriner et d’esquiver de temps en temps pour se sortir de toutes les situations.
Cette facilité se retrouve également dans la montée en puissance des personnages. En 2021, le farming de level, c’est has been. Il vous suffira de faire les donjons et les « Nuits de Grimwald » du scénario principal pour monter de niveau et être à l’aise devant les boss. Par exemple, à la fin de l’histoire, sans avoir passé une minute à s’entraîner, notre personnage le plus fort était au niveau 84… Il est vrai que la montée de niveau dans les J-RPG est souvent laborieuse mais elle permet aussi de comprendre parfaitement les petites spécificités de chaque personnage.

Dans « Ys IX : Monstrum Nox », les combats se déroulent en deux segments. Dans un premier segment, vous avez les habituels donjons. Et là, le bât blesse. Le level design des donjons est peu inspiré. Ce sont souvent des couloirs vaguement tortueux, quelques sauts à faire et quelques salles cachées à découvrir et c’est à peu près tout. Ces donjons ne sont même pas sauvés par un design artistique exceptionnel. C’est souvent grisâtre. On a la sensation d’avoir parcouru maintes et maintes fois ces donjons dans d’autres RPG japonais d’il y a quelques décennies maintenant.
Pourtant, les développeurs ont voulu intégrer un peu plus de verticalité grâce aux Dons des personnages. Pupa peut détecter les mécanismes cachés, Yufa est capable de détruire certains murs et le Don de Falco permet de planer sur quelques mètres. Malgré cela, ces mécanismes sont intégrés de manière artificielle. On s’ennuie à traverser des kilomètres et des kilomètres de couloirs plutôt laids.
Finalement, les « Nuits de Grimwald » sont les phases les plus trépidantes. Dans ces moments-là, pour détruire la barrière et les monstres qui veulent s’échapper de ce monde parallèle, nos héros doivent protéger une Titanite pendant plusieurs vagues d’ennemis. Le Titanite étant assez fragile, il faudra faire attention de ne pas laisser les ennemis s’approcher de trop près. Pour vous aider dans cette tâche, vous pourrez renforcer la Titanite, poser des leurres ou encore un pentagramme qui frappera de confusion/malédiction les ennemis. Ces phases sont prenantes, bien stressantes par moment et vous demanderont une concentration de tous les instants.

Pour finir, pour ceux qui redemanderont des combats, un mode boss rush jouable à deux se débloque après la fin du jeu. Vous avez alors la possibilité d’enchaîner tous les boss du jeu dans la difficulté qu’il vous plaira.

Depuis plusieurs années, les jeux de Falcom n’ont jamais eu la réputation d’être des jeux solides sur le plan technique. « Ys IX : Monstrum Nox » ne déroge malheureusement pas à cette règle. Par rapport à « Ys VIII : Lacrimosa of Dana », il y a eu une petite montée en puissance sur le plan visuel. Les personnages sont plus fins, la ville de Balducq est une zone immense une fois que toutes les barrières sont tombées. Cependant, Ys IX reste un jeu en retard techniquement. Visuellement, il ressemble à un jeu de fin de génération PS3-Xbox 360. Finalement, les personnages sont peu détaillés. Les animations hors combat sont rigides. Les effets d’explosions, de magie sont datés. La ville de Balducq est immense mais quasiment vide de personnages et de vie.
De plus, si l’ensemble du jeu tient le 60 FPS, il y a quelques ralentissements notamment face à certains boss. C’est assez rare mais étant donné la qualité graphique de Ys IX, on aurait apprécié avoir un 60 FPS qui ne bronche jamais.
Enfin, durant notre test sur PS5, nous avons eu le le droit à plusieurs crashs. Depuis, NIS America a mis en place un patch qui réglerait certains soucis de performances et les fameux crashs dont nous avons été victimes. C’est une bonne nouvelle pour les futurs possesseurs du jeu qui veulent le faire sur la nouvelle console de Sony.

Ys IX : Monstrum Nox n’innove pas mais poursuit sa nouvelle transformation entamée sur l’épisode précédent. L’histoire prend une place plus importe et se révèle travaillée à défaut d’être incroyable. Le système de combat se peaufine en restant exactement sur la même lignée que Ys VIII. Au bout du compte, le réel reproche que l’on peut faire au jeu est de ne faire aucun effort sur le plan technique.
Cependant, à l’instar d’un Dragon Quest XI, Ys IX est la série qu’on aime retrouver tous les trois-quatre ans car on sait exactement ce que l’on va y retrouver. Un action-RPG qui se modernise par petites touches mais qui reste au fond ce jeu qu’on a aimé durant notre enfance. En soi, c’est déjà un exploit.

 

Note : 7/10

 

Test réalisé par Gwoka, merci à Koch Media pour la copie fournie.

Catégories : RPG, Action

Plateformes : PS4, PS5, Switch été 2021

PEGI : 12

Taille : 10 GO

Langues : Textes en français et anglais – Audio japonais ou anglais

Date de publication : 05/02/2021

  Développeur : Nihon Falcom

Éditeur : Nis America

Disponible en téléchargement et en boîte

 

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