Children of Morta – Le test sur Playstation 4

Catégories : Action

Plateformes : PS4, Switch, PC, Xbox One

PEGI : 12

Langues : Audio Anglais – Textes en Français et autres langues

Taille : 1,33 GB

Date de publication : 15/10/2019

  Développeur : Dead Mage

Éditeur : 11 Bit Studios

Disponible en téléchargement et en boîte

 

La dynastie Bergson a vu naître une longue lignée de héros défendant corps et âme le mont de Morta. Ce quotidien de valeureux protecteurs va progressivement être bouleversé par un changement pour le moins inquiétant : Une corruption gagne petit à petit leurs terres faisant ressurgir une agressivité sans précédent des créatures de la région, menaçant la divinité locale, la bienfaitrice Réa. C’est par un scénario classique que le studio Dead Mage, grâce à 11 bit studio (Frostpunk et This War of Mine tout de même), tente de gagner notre cœur avec ce Rogue-lite. Il en va sans dire qu’à ce stade rien d’extraordinaire ni de convaincant mais Children of Morta nous apporte son lot d’arguments pour se démarquer avec un pixel art aux petits oignons, un narrateur des plus suaves et une famille au grand sens du devoir. Dead Mage a l’ambition de mélanger un conte à un univers bien sombre.

Le jeu nous plonge rapidement dans un court prologue avec John, père de famille solide armé d’une épée et d’un bouclier (un paladin disons-le), une fois la manette en main, les contrôles apparaissent comme classiques et la prise en main se fait très rapidement, le héros est somme toute assez lent mais avec une bonne protection et une épée qui remue méchamment. Nous retrouvons une barre de vie, d’endurance (Pour John elle correspond à son bouclier), d’esquive et de rage (qui apparaît un peu plus tard et se remplit au combat), ce qui ne nous dépayse de ce que nous connaissons dans nos classiques. Les mécaniques de combat sont simples et intuitives et une fois celles-ci assimilées, nous voilà plongés dans les montagnes de Morta à tuer des créatures qui ne sont pas sans rappeler la célèbre Tristram de Diablo.

L’histoire va donc se poursuivre afin de purifier la corruption, en parcourant des donjons et en affrontant des boss parfois très costauds, dont la difficulté varie en fonction du héros que vous choisirez, d’où l’importance de bien tous les prendre en main, dans cette aventure qui se déroule en famille. Chaque fin de parcours, ou chaque mort (selon votre capacité à tuer du zombie), est une occasion pour plonger dans l’histoire en introduisant les membres de la famille, comme Lynda (l’aînée et son arc), Kevin (le ninja alias Sasuke), Mark (le fils aux arts martiaux), Lucy (la jeune et surpuissante pyromancienne) et Joey (le gladiateur et son énorme marteau). Tous les protagonistes sont uniques avec leurs capacités et arbres de développement et, même si nous avons vu et revu leurs compétences, il demeure très agréable de profiter du potentiel évolutif pour trouver chaussure à son pied. De plus notons que les Bergson ont des « passifs » qu’ils partagent avec les autres membres afin de renforcer le lien familial. Ce qui peut sembler n’être qu’un détail est en définitive la manière dont Children of Morta a su conquérir le cœur de ses joueurs, le meilleur moyen de progresser est de le faire collectivement. En dehors des phases de combat vous ne contrôlerez aucun héros mais vous vous baladerez dans la maison avec la possibilité d’aller voir la doyenne ou Ben (l’oncle forgeron) pour renforcer vos armes/armures/statistiques en vue de vous préparer à affronter des ennemis toujours plus redoutables en contrepartie de l’allègement de votre solde.

Mais la force de Children of Morta réside ailleurs. En effet, jusque-là nous étions en surface, nous effleurions l’histoire ou plutôt le conte. Le scénario se dévoile à nous à chaque fin de partie ou mort, nous révélant une trame de l’histoire, l’introduction d’un nouveau protagoniste ou une simple tranche de vie à la Taniguchi pour nous immiscer un peu plus au sein de cette famille, guidé par une voix narrative envoûtante. Le gameplay finit par en devenir une partie presque secondaire à côté de l’aspect narratif brillamment intégré dans un genre qui pourtant se prête difficilement à un scénario profond. Cependant Dead Mage réussit ce pari, le tout dans un design en pixel art pour le bon plaisir de nos yeux.

La maison familiale est donc le centre de votre jeu, vous permettant d’apprécier les activités quotidiennes de la dynastie. L’univers graphique sert vraiment la cause du titre et l’aspect sombre voire glauque vient contraster avec les valeurs de cette famille dont la notion du devoir et de la solidarité dépasse la noirceur dépeinte par la corruption maléfique. Children of Morta ne se veut pas comme un simple Hack’n slash qui nous permettrait d’attendre le saint-Graal Diablo 4, mais comme une véritable expérience qui peut se partager à deux (très utile notamment dans certains donjons) en apportant une morale et des qualités digne de nos histoires d’enfance. Le titre dépasse le cadre du jeu pour s’inscrire dans notre morale, avec en accompagnement une animation de l’environnement très immersive.

De ce point de vue là il y a matière à débat, comme vous l’avez compris le jeu est en pixel art ce qui peut attirer de nombreux fans mais rebuter une partie des joueurs. De surcroît, les designs de vos héros sont assez légers mais concernant l’animation de l’environnement, des protagonistes et des ennemis il est évident que cet aspect-là a été somptueusement travaillé. Les ennemis sont menaçants, le danger ainsi que la peur sont visuellement présents et vos héros débordent de puissance à chaque coup asséné à l’adversaire. Le choix du pixel art colle très bien à la narration, les détails sont omniprésents avec des morceaux de squelettes de monstres ou les cadavres d’autres humains victimes de la violence et de la cruauté de cette « corruption ». Toutefois, il convient que l’univers graphique, étant très pixélisé, connaît certains problèmes de lisibilité aussi bien des ennemis et items fondus dans le décor, que des textes parfois illisibles.
Concernant le son, il colle très bien avec le jeu, il n’est pas particulièrement remarquable mais demeure toutefois très léché et scrupuleusement travaillé ce qui vient renforcer l’insertion du joueur dans l’univers chaotique de Réa. Ajoutons à cela la voix-off charismatique qui nous accompagne tout le long du périple, ce qui n’est pas sans rappeler un certain Trine et son narrateur si marquant 20 ans après !

Children of Morta se pose là ! La combinaison d’un Hack’n slash avec du pixel art et de la narration sous la forme d’une illustration à la John Bauer prend tout son sens quand on comprend le travail de Dead Mage pour nous proposer une expérience originale. Mais toute originalité a son lot de défauts comme l’illisibilité de certains passages, la sensation de déjà vu au niveau des donjons et des ennemis qui ne varient qu’après une longue session de jeu… le hic arrive lorsqu’on constate que le jeu est au final assez court (et parfois ponctué de longs temps de chargements), nous donnant une forme de frustration quand on voit la diversité du gameplay et la complexité de l’enjeu. La conséquence est que l’on en voudrait encore et toujours plus, mais un contenu post-game assez mince ne va pas palier à ce manque de durée. Cependant cela ne bride pas le moins du monde le plaisir que l’on peut ressentir une fois plongé au sein de la tribu Bergson. Le studio développement assez peu connu a réussi à créer la surprise avec une œuvre que l’on n’attendait pas à ce niveau ci. Children of Morta n’est pas un simple hack’n slash sans profondeur ni une prouesse artistique mais une approche inédite de ce genre avec la volonté de pousser l’expérience au-delà du jeu. Le titre n’est pas uniquement destiné à des vétérans du genre mais ouvre aussi la porte à des néophytes en quête d’une très bonne expérience en cette rentrée 2019.

Test réalisé par BLD sur une version offerte par l’éditeur. 

Merci à eux !

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