Anodyne 2 : Return to dust – de la 3D poussiéreuse en test sur PS4

Test effectué sur une version numérique fournie par l’éditeur, sur Playstation 4

Anodyne, premier du nom était sorti il y a quelques années, crée par le studio Analgesic Productions, composé de seulement 2 développeurs, encore étudiants à ce moment là. Le parti pris du premier opus était de créer un jeu en 2d uniquement, un genre de Zelda-like à l’ancienne, teinté d’humour et de messages existentiels, une sorte de satyre de ce que pouvaient être les jeux de ce genre à l’époque.

Ne connaissant pas la série, j’ai entrepris d’essayer le premier pendant quelques heures avant de me lancer dans sa suite, et j’avoue que j’étais plutôt enthousiaste de réaliser le test d’Anodyne 2 après l’avoir fait.

Pour les plus impatients, je vous invite d’ailleurs à découvrir le début du jeu dans cette vidéo https://www.twitch.tv/videos/923421370 qui vous donnera un bon aperçu des différents aspects de sa jouabilité.

 

Anodyne 2 fait le choix de nous proposer cette fois ci un mix d’aventure entre 2D et 3D, ce qui nous allons le voir ensemble est un pari assez osé, car l’ambition des développeurs est aussi freinée par des compétences en graphismes 3D d’un autre temps. Ce qui est acceptable, voire à la mode de faire du Pixel Art à la sauce 2D, passe pour ma part beaucoup moins bien de faire un retour graphique à l’ère des consoles 32/64 bits, et encore je reste assez correct, comparés aux pépites que l’on a pu avoir à cette époque. Et même si en comparaison, on peut avoir de très bons jeux en 3D stylisé Pixel Art, comme récemment The Touryst, ou bien entendu l’incontournable Minecraft.

Nous incarnons donc dans ce jeu, le personnage de Nova, tout juste naissant sur l’île de Laterre, doué d’une capacité a se miniaturiser à une échelle nanoscopique, pour nettoyer la poussière qui envahit et pollue les habitants de l’ile. Cette différence de taille se fera en jeu d’un passage de graphismes en 3 dimensions vers de la 2D.

Soyons clair, la partie 3D n’est ici que pour justifier une exploration de l’ile sans réel intérêt ludique, notre progression dans le jeu permettant de débloquer au fur et à mesure des zones précédemment bloquées par des tempêtes de poussières. L’objectif étant de récolter un maximum de poussières, et de trouver des cartes à jouer dans les niveaux 2D pour activer une machine comportant plusieurs paliers qui nettoiera l’ile de toute sa poussière.

Nova devra donc explorer les lieux, discuter avec des personnages en 3D plutôt difformes, pour trouver des « infectés » poussiéreux. Parfois cela sera des personnages, parfois des objets, et le but sera toujours le même, des donjons 2D à parcourir, pour aspirer la poussière, et trouver des clés, permettant d’arriver à la « graine » de poussière à retirer pour purger les lieux.

Une autre capacité de Nova, dans cette dimension 3D, permettra de se transformer en véhicule roulant, sans réelle explication d’ailleurs du pourquoi du comment, nous faisant au moins gagner un peu de temps dans ces zones plus pénibles pour nos yeux et avec une maniabilité très simpliste. La caméra en 3D reste plutôt correcte, même si on déplore souvent des textures qui disparaissent lors des déplacements en véhicule, selon l’angle que l’on peut prendre. Quel que soit la forme de Nova, les contrôles seront très simples, avec la possibilité de sauter, ou de tirer sur certains objets pour activer la nano-transformation.

En parlant d’ailleurs de la nano-transformation, les développeurs ont eu l’idée d’ajouter une phase de Rythm-Game pour simuler la transition. Pourquoi pas, un gameplay varié, ça peut fonctionner, mais dans ce cas-là, encore une fois, cela ne sert qu’à meubler une 3d déjà pas très encourageante.

Il vous suffira donc avec plus ou moins de réussite, d’essayer d’enchainer les directions en rythme avec les symboles qui apparaissent sur une portion d’autoroute. Ne vous en faites cependant pas, il n’y a pas de rythme entrainant d’Imagine Dragons pour vous aider, et l’échec ne vous fera perdre que quelques pénibles secondes, mais il est impossible de perdre dans ces phases de jeu. On les enchaine donc, en croisant les doigts pour être aussi synchro que possible, mais avec un sentiment de désintéressement profond…

Jusqu’enfin arriver de nouveau aux phases de jeux en 2D, qui apportent un plaisir certain. Les niveaux sont variés graphiquement, avec du gameplay certes simple, mais apportant toujours son lot d’énigmes variées et bien pensées, sans pour autant jamais être insurmontables. Nous passerons de tableaux en tableaux, à utiliser l’aspirateur à poussières de Nova, pour bien entendu purger les lieux, mais également s’en servir pour bloquer des objets, aspirer des ennemis, et inverser la vapeur pour pouvoir repousser ou éjecter diverses choses. Certains passages nous demanderont de tuer un certain type d’ennemi, d’autres d’activer des interrupteurs de manière ingénieuse, bref une parfaite utilisation de l’environnement 2D qui nous entoure.

A l’instar du premier Anodyne, les développeurs maitrisent la partie 2D d’une main de maitre, et cela permet de sauver le jeu de sa 3D passablement réalisée.

D’ailleurs, nous ne serons pas au bout de nos surprises, avec certains passages du jeu nous faisant passer à de la 2D/3D isométrique dans un univers parallèle étrangement ressemblant à notre monde réel, ou même des phases de pico-miniaturisation ramenant à l’ère des tout premiers jeux d’aventure en 2D en 8 couleurs.

L’univers sonore est en phase avec le jeu, avec des partitions réalisées au synthétiseur pour l’intégralité du jeu, les musiques sont souvent douces et lunaires en 3D et plus rythmées et entrainantes dans les phases de gameplay pure en 2D, ce qui est plutôt logique selon l’intensité du moment évidement. Les bruitages sont du même acabit, plutôt bien adaptés à ce qui est affiché à l’écran dans les phases 2D. En 3D le rendu est plus pauvre, faute forcément a une immersion qui n’est pas là.

Au niveau de l’histoire, car elle prend une place relativement importante dans le jeu, les personnages sont plutôt bavards, et s’expriment parfois en prose, ce qui peut perturber au début. Le lien avec le monde et la poussière présente est assez flou, et nous avons deux mentors au début qui nous imposent leur version des choses et nous chargent d’une mission de la plus haute importance, convaincus que la poussière est le vrai problème. On découvre cependant au fur et a mesure du jeu et nos rencontres, que tout n’est pas si simple, et que même certains habitants se nourrissent et vivent de la poussière. Certains échanges iront même plus loin avec des questions existentielles, parfois même relatives aux jeux vidéo, qui demandent une certaine ouverture d’esprit pour absorber ce mélange d’informations qui ne vont pas forcément bien ensemble.

Certains passages nous font même douter de l’existence même du jeu en tant que tel, comme si nous étions Néo dans la Matrice. Cela ne plaira certainement pas à tout le monde, et il faut avoir une certaine envie de philosophie pour apprécier pleinement le discours tenu. Cela n’impacte pas complétement l’expérience, mais pourrait être rebutant à la longue. A noter la durée de vie du jeu qui oscille autour des 7-8 heures ce qui est assez raisonnable.

 

Anodyne 2 : Return to the dust est un jeu/expérience assez particulier. Mélange de gameplay 2D à l’ancienne mixé avec de la 3D d’un autre temps, il risque de faire peur à pas mal de joueurs habitués à notre ère de graphismes 4K HDR et j’en passe. Bien entendu, une partie importante des joueurs est également habituée à des titres en Pixel Art en 2D/3D, et ceux là pourraient faire fi des graphismes dans les phases 3D, et apprécier à leur pleine mesure toute la partie 2D qui est une réussite, sans aucun doute. Cependant le passage obligatoire par les phases 3D, que ce soit l’exploration ou des rythm-games mal exécutés, et qui n’ont rien de sexy pour eux, est un bémol. J’aurais bien du mal à le recommander pleinement. Anodyne s’était arrêté à la 2D, et pour le faire bien, le 2 n’avait finalement pas besoin de 3D en plus pour être un bon jeu. Mon avis restera donc mitigé, même si le prix est modique, au regard de l’expérience qu’il propose, je ne pense pas que je l’aurais acheté sous cette forme hybride. A surveiller pour les curieux lors d’une promotion éventuellement.

MOYEN (mais très bon en 2D)

Test réalisé par Ombr6

Anodyne 2 : Return to dust

Catégories : RPG 2D/3D

Plateformes :  Playstation 4, Playstation 5, PC (Steam), Xbox One, Xbox Series S/X, Switch

PEGI : 12

Langues : Textes en francais

Taille : 500 Mb

Date de publication : 18/02/2021

  Développeur : Analgesic Productions

 

Éditeur : Ratalaika Games

Disponible en téléchargement

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