Samurai Warriors 5 – un musou comme les autres ?

Samurai Warriors 5

Quand j’entends le mot « musou » au détour d’une phrase ou lors de l’évocation d’un jeu, des frissons me parcourent le corps et des images viennent alors à moi. J’imagine un combattant seul face à des centaines et des centaines de soldats essayant de se frayer un chemin et tentant de capturer les bases militaires ennemies. Il me vient en tête également de longues parties en co-op sur Dynasty Warriors 4, avec le frère à côté sur le canapé qu’on dispute pour ne pas avoir réussi à vaincre assez vite un général ennemi. Le musou est, quand on aime ça, une « valeur refuge ». Le genre de jeu où il y a assez peu de surprises mais où c’est toujours un bonheur d’aller défourailler des adversaires avec des combos de folie et des finishs plus « over the top » à en mourir. En somme, les musou c’est un peu le jeu de l’été, le jeu où vous décompressez entre deux parties de Sekiro. Par conséquent, après un Hyrule Warriors : l’Ere du Fléau, sympathique mais techniquement à la ramasse, c’est un bonheur de revenir aux sources ou presque (la branche principale reste Dynasty Warriors) avec Samurai Warriors 5. L’été sera musou ou ne le sera pas !

Histoire :

Sept ans après Samurai Warriors 4, les développeurs de chez Omega Force ont décidé de ne pas donner de suite, mais de faire un reboot de l’ère Sengoku pour redonner un élan à la série. Vous allez donc revivre principalement la campagne d’Oda Nobunaga qui souhaite unir le Japon, un pays alors complétement gangrené par des guerres entre différents clans.
Omega Force reprend dans les grandes lignes l’Histoire japonaise pour en tirer ce qui fait le sel des musou, c’est à dire du drama et des batailles extraordinaires. Cependant, ce reboot ne sert pas uniquement à revisiter une nouvelle fois l’ère Sengoku, mais également à donner une nouvelle vision un peu plus pêchue qu’à l’accoutumée. Les scènes cinématiques sont plus nombreuses, mieux mises en scène et les voix japonaises donnent vraiment du relief à des lignes de dialogues pas toujours d’une grande subtilité. Nous sommes loin des cadors de l’industrie vidéoludique en ce qui concerne la narration mais le studio japonais a vraiment voulu fournir un effort sur cet aspect parfois un peu délaissé.

Sur le plan des graphismes, ce Samurai Warriors 5 détonne un peu par rapport à ses prédécesseurs. Fini le style « réaliste », place au cell-shading.  Si ce choix peut paraître étonnant pour les premiers fans de la série, le résultat final s’avère dans l’ensemble payant. Le nouveau chara-design de certains personnages sied bien à ces nouveaux types de graphismes. Les personnages transpirent la classe et c’est un régal de seulement les regarder se battre. En revanche, en ce qui concerne les décors, c’est la soupe à la grimace. Ils sont toujours aussi vides et peu attrayant au regard… L’intérêt premier des musou ne réside pas forcément dans la beauté de leurs décors mais on aurait aimé que les développeurs apportent un peu plus de soin dans ce Samurai Warriors qui sort à la fin de la génération PS4/Xbox One. C’était le bon moment pour en jeter plein la vue avec ces hardwares connus depuis maintenant très longtemps.

Le cell-shading permet également d’avoir un jeu moins gourmand sur le plan technique. Samurai Warriors 5 est plus stable que ses prédécesseurs sur le plan du framerate. Vous pouvez être en face d’une centaine d’ennemis, balancer vos meilleurs combos suivis de votre technique spéciale, le jeu ne mouftera quasiment jamais.
Néanmoins, Samurai Warriors 5 n’est pas non plus exempt de tout reproche. Il arrive encore qu’il y ait du popping un peu trop voyant même si nous sommes loin de ce que l’on pouvait encore voir au début de la série.

Sur le plan du gameplay, la formule ne change pas énormément. Vous avez toujours une attaque faible, une attaque lourde, le bouton de saut et des combos très faciles à sortir à base de répétition des touches carré et triangle. Pour diversifier un peu l’action, vous avez la possibilité d’attribuer des capacités spéciales à vos personnages que vous pouvez activer au cours du combat. Par exemple, au début de la mission principale, vous avez la capacité spéciale d’augmenter votre défense sur un laps de temps ou encore de régénérer votre barre d’attaque spéciale. Ces capacités spéciales se rechargent après plusieurs minutes. Il faut donc savoir les utiliser à bon escient.
Évidemment, qui dit musou d’Omega Force dit attaque spéciale pouvant annihiler des centaines et des centaines de soldats en une fraction de seconde. Après que votre barre rose soit remplie, vous pourrez alors déclencher l’attaque spéciale de votre personnage. Ces attaques font très très mal (sauf sur certains gros boss) et elles sont toujours impressionnantes à regarder. A noter que si vous jouez en co-op (en ligne ou en local) et que le personnage de votre ami/e a également sa barre à fond, il est possible de sortir une attaque ultime à deux joueurs. C’est tout simplement grisant !
Mais ce n’est pas tout, la barre bleu clair au-dessus de votre barre de vie est une barre de rage. Dès qu’elle est remplie et sur simple pression de la touche R2, votre personnage rentre en transe et devient encore un peu plus une machine de guerre. Les coups font encore plus mal, la défense de votre personnage augmente. Un vrai T-1000 en action !
Pour éviter l’ennui avec votre personnage préféré, la possibilité est offerte aux joueurs de changer d’armes et de les augmenter, d’apprendre de nouvelles capacités avec les points obtenus en combat (barre de vie ou de rage plus grande, hausse de la défense, etc.). Il sera difficile de s’ennuyer dans Samurai Warriors 5 avec toutes les options disponibles pour personnaliser vos personnages.

De plus, ce foisonnement se retrouve également dans les modes de jeu. Autre que le mode de l’histoire principale qui se finit en une petite trentaine d’heures, Omega Force propose un mode Libre pour refaire les missions avec le personnage de votre choix, le mode Forge pour améliorer ou acheter des armes, le mode Dojo pour l’amélioration de votre personnage et surtout le mode Citadelle qui revient après quelques années d’oubli. Dans les faits, rien n’est nouveau et on pourra reprocher un certain conservatisme mais il faut avouer que l’ensemble est très solide et promet de longues heures de jeu pour tous les fans de musou.

Samurai Warriors 5 n’est peut-être pas le musou ultime mais il est très solide sur ses bases tout en étant plus attrayant visuellement qu’à l’accoutumée. On prend réellement plaisir dans ces longues et parfois éprouvantes batailles à sortir des combos invraisemblables face à une IA bien conciliante il faut l’avouer. C’est un jeu feel good sur lequel on revient avec plaisir, seul ou à plusieurs. De nos jours, ce simple fait est en soi une réussite.

Note : 8/10

Catégories : musou/musô

Plateformes : Playstation 4/5, Xbox One/Séries, Nintendo Switch, PC.

Langues : Anglais, Français, Japonais, Allemand

Taille : 10 Go

Date de publication : 27/07/ 2021

  Développeur : Omega Force

Éditeur : Koei Tecmo

Disponible en boîte et téléchargement

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