SHINRAI – Broken Beyond Despair – le test sur Playstation 5

SHINRAI – Broken Beyond Despair

Depuis quelques années, le visual novel (roman graphique pour les francophones) revient en force dans le paysage vidéoludique occidental. Un tant considéré comme un genre très japonais, le visual novel a pu se tailler une petite place dans le cœur des joueurs et joueuses avides de suivre une histoire incroyable tout en ayant un peu d’interactivité sur l’action et les conséquences que nos choix peuvent avoir sur les personnages.
Il n’est donc pas étonnant de voir SHINRAI – Broken Beyond Despair de Gosatsu Visual Novels débarquer en cette année 2021 sur toutes les consoles existantes, plus de cinq après après sa sortie sur PC. SHINRAI se veut être un visual novel où le joueur devra trouver le responsable d’une série de meurtre. Sur le papier, suivre une histoire où le joueur doit enquêter, interroger pour trouver le meurtrier est excitant (Qui n’a jamais voulu se sentir l’âme d’un Sherlock Holmes ?!) mais encore faut-il que l’écriture et les quelques mécaniques de gameplay soient intéressantes. Malheureusement, SHINRAI – Broken Beyond Despair échoue sur ces registres. On vous explique pourquoi.

Histoire :

Un groupe de dix amis se réunit dans une station de montagne isolée pour la nuit de la Toussaint. Mais la petite fête d’Halloween tourne rapidement au cauchemar lorsque l’un des participants est retrouvé mort. Vous allez devoir enquêter pour identifier, parmi vos amis, l’assassin. La nuit sera longue…

Durant la majeure partie du jeu, SHINRAI – Broken Beyond Despair repose essentiellement sur son histoire ainsi que ses personnages. La plupart du temps, vous ne ferez que lire des lignes et des lignes de textes (en anglais seulement) qui permettront de faire avancer le cheminement de l’histoire. Jusque-là, rien de farfelu. Nous sommes bien dans un visual novel. Le problème est que l’écriture ne se révèle pas toujours à la hauteur. La dizaine de personnages que compte le jeu est un alignement de portraits bien caricaturaux. Vous aurez le droit à la bimbo un peu bêbête mais très gentille, la fille timide aux cheveux roses, la pimbêche aux cheveux vert, le beau gosse intelligent mais qui ne comprend rien aux femmes, le type populaire mais très hautain. Tous les personnages répondent à des stéréotypes maintes et maintes fois éculés. Et même si l’histoire tente un peu de bouleverser ces schémas au fur et à mesure de votre progression, on ne peut pas dire que les personnages s’avèrent, au final, très nuancés.
Malgré cela, si les personnages souffrent d’un travail d’écriture un peu fainéant, l’histoire et ses meurtres se suivent plutôt bien. Le jeu arrive suffisamment à nous accrocher pour qu’on puisse se demander « Je veux savoir qui est le tueur ! ». Serait-ce Kotoba, le pervers du groupe ? Ou Runa la fille bien sous tous rapports ?
D’ailleurs, les personnages font penser à ceux qu’on peut retrouver facilement dans n’importe quel shonen. Ce n’est pas un hasard puisque si les développeurs sont occidentaux, ils s’inspirent fortement de nos amis japonais. Tous les personnages ont des prénoms japonais (Reiko, Runa, Hiro, Kataba etc) et surtout, visuellement, SHINRAI ressemble à un manga à l’occidental. Sur ce point, le jeu est décevant. Les dessins, sans être hideux, manquent de finesse (les personnages sont peu détaillés) et de personnalités. Les décors sont assez sommaires également. A aucun moment du jeu, on se plait à contempler les dessins qui nous est proposés.
Néanmoins, tout le jeu ne souhaite pas se reposer uniquement sur son histoire, ses dessins. Les développeurs ont voulu rendre hommage aux films d’horreur de leur enfance en tentant d’instiller une atmosphère, une ambiance bien lourde. Une nouvelle fois, le jeu échoue à nous faire peur ou même à nous mettre mal à l’aise. Est-ce parce que le jeu est tellement bavard qu’il est compliqué de se plonger dans une ambiance horrifique ? Ou est-ce que parce que tous les jump-scare sont attendus ? C’est tout cela à la fois. C’est d’autant plus dommage que la bande-son fait le travail et sied bien à l’ambiance souhaitée par les développeurs.

Quant à la partie interactive de SHINRAI, elle reste assez sommaire. Il faudra interroger les personnes présentes à la fête, chercher dans le décor des indices et répondre à des questions qui pourront avoir une incidence sur la fin du jeu. Il n’y a pas de stress à avoir, ces moments à choix multiples sont rares et la plupart du temps, le jeu vous fait comprendre que vous partez dans la mauvaise direction. Cependant, sur les deux-trois choix multiples importants, il ne faudra pas se tromper pour trouver le véritable meurtrier et ainsi avoir la bonne fin.

SHINRAI – Broken Beyond Despair est un jeu qui ressemble plus à un projet étudiant fait avec cœur qu’un jeu à part entier. Si la trame principale reste relativement captivante, la narration est trop verbeuse, les personnages trop caricaturaux et les dessins trop peu engageants pour qu’on puisse réellement se plonger dans l’horreur de cette soirée d’Halloween qui tourne mal. Hélas,  la partie interactive ne relève pas le niveau. C’est du vu et re-vu. C’est un peu le problème de SHINRAI – Broken Beyond Despair. C’est un jeu très scolaire sans grande identité malgré l’envie de bien faire des développeurs. Malheureusement, cette envie de bien faire ne suffit pas toujours pour faire un bon jeu.

 

Catégories : Visual Novel (Roman Graphique pour les intimes)

Plateformes : Playstation 5, Xbox OneSéries, PC, Nintendo Switch.

Langues : anglais seulement

Taille : 340 mo

Date de publication : 29/10/ 2021

  Développeur : Gosatsu Visual Novels

Éditeur : Ratalaika Games

Disponible en téléchargement uniquement

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