Wasteland 3 – Le test sur Playstation 4 [PS4]
Titre du jeu
Catégories : Tactical-RPG
Plateformes : PS4, PC, Xbox One
PEGI : 18
Langues : Textes Français, Anglais
Taille : 26,91 GB sur PS4 et 38,90 GB sur PC
Date de publication : 28/08/2020
Développeur : inXile Entertainment
Éditeur : Deep Silver
Disponible en téléchargement et en boîte
En 1988, soit quelques années avant la naissance de Fallout, une licence qui marquera par la suite l’histoire du jeu vidéo, sortait un certain Wasteland. Un RPG généreux en dialogues qui propose aux joueurs d’évoluer au sein même d’un monde post-apocalyptique. Après être plus ou moins tombée dans l’oubli, la série ayant tout de même posé les bases de Fallout premier et deuxième du nom, décide de revenir 26 ans plus tard pour offrir aux fans de la première heure une suite : un tactical-RPG qui n’a rien à envier aux autres productions du genre. Suite aux retours particulièrement élogieux de la part de la presse comme des joueurs, inXile Entertainment décide de s’atteler au lancement d’un troisième opus qui verra le jour 6 ans plus tard, soit en 2020. Ce dernier, nommé sobrement Wasteland 3, est bien évidemment notre sujet du jour.
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Suite aux événements particulièrement tragiques du second épisode, les Rangers, la faction dans laquelle le joueur évolue, sont contraints de délaisser les terres arides de l’Arizona pour vagabonder cette fois-ci du côté du Colorado, un état recouvert par la neige où il est bon de s’équiper de vêtements chauds pour espérer survivre un tant soit peu. Une fois sur place, nos héros sont accueillis par le Patriarche, un homme de goût qui se montre fort sympathique et qui n’hésite pas à proposer une offre qui ne se refuse pas : un tout nouveau QG en échange d’un tout petit service qui poussera notre équipe favorite à se rendre aux quatre coins de ce gigantesque état glacé… En effet, dans Wasteland 3 vous aurez pour mission de retrouver les deux fils ainsi que la fille du Patriarche afin de les ramener sains et saufs. Malheureusement, sa progéniture se révèle être constituée de dangereux psychopathes sanguinaires qui n’hésitent pas à faire parler la poudre et qui aimeraient bien trancher la gorge de leur fabuleux père. Un joli programme qui amènera bien évidemment les joueurs à rencontrer de nombreuses personnalités aux caractères bien trempés, parce que oui, encore une fois, la plus grande réussite de cet épisode réside bien évidemment dans son écriture.
Une fine écriture au service des choix
Tantôt sérieuse, tantôt humoristique, tantôt dramatique, la plume de Wasteland 3 conte aux joueurs de nombreuses histoires qui ne se résument pas à chercher tel ou tel objet dans tel ou tel lieu ou à exterminer telle ou telle faction, même si bien souvent, ces missions vous emmèneront massacrer des criminels en tout genre, des monstres, des robots gigantesques ou encore des fanatiques qui écoutent seulement leur dieu imaginaire. Et tout comme un certain Fallout : New Vegas, ou de manière plus nuancée, tout comme le troisième opus de la saga phare de Bethesda Softworks, Wasteland 3 propose aux joueurs de réaliser de nombreux choix ayant de réelles conséquences sur le lore du jeu. Bien souvent, il vous sera donc possible de vous liguer contre votre premier employeur, de réduire en poussière ou non un groupe qui pourrait par la suite vous tendre une embuscade ou encore d’obtenir des biens précieux comme des fusils d’assaut légendaires ultra-puissants en échange d’une grosse trahison. Les choix dans Wasteland 3 sont nombreux, jamais complètement évidents, et se répercutent souvent par la suite, ce qui rajoute une vraie rejouabilité à ce tactical-RPG.
On regrettera cependant cette progression trop rapide par rapport au second opus. En moins d’une heure de jeu, le joueur aura le plaisir de poursuivre son avancée avec un animal de compagnie particulièrement robuste et de se constituer une escouade composée de six personnages. Bien évidemment, tout cela rend la progression du joueur bien plus fluide, puisque rapidement ce dernier pourra spécialiser un à un ses héros dans les diverses compétences offertes (attaque à distance, combat rapproché, beau parleur, expert en crochetage, expert informatique, mécanicien, médecin…) et ainsi accéder à de plus amples possibilités. Cependant, le fait d’obtenir directement une escouade complète et efficace dès les premières minutes empêche le joueur de créer un véritable lien avec les différents membres de son escouade, de préférer tel ou tel héros ou encore d’avoir son vilain petit canard. À noter qu’il sera également inutile d’échanger un membre de votre escouade contre une nouvelle recrue puisque bien souvent, cette dernière éclatera la complémentarité de votre groupe déjà bien soudé.
Des affrontements toujours aussi percutants
Tout comme son aîné, Wasteland 3 propose de participer à de nombreux affrontements au tour par tour opposant divers ennemis, parfois humains, parfois robotiques, parfois monstrueux. Et tout comme son aîné, c’est une fois que votre équipe de Rangers est bel et bien au complet et surtout polyvalente que les combats prennent de l’intérêt. En effet, malgré une introduction laborieuse difficilement abordable par les nouveaux venus, Wasteland 3 dévoile des échauffourées efficaces où il faudra jouer des divers atouts de vos héros pour les remporter haut la main. N’hésitez donc pas à augmenter la force de l’un de vos rangers pour l’utiliser par la suite comme bouclier et de cacher au fin fond de la carte votre sniper, certes bon tireur, mais également extrêmement fragile, pour prendre en chasse les proies éloignées. Ce nouvel opus permet en plus à votre escouade d’utiliser divers gadgets qui pourront drastiquement changer l’issue de votre combat. En effet, dans cette nouvelle aventure, votre équipe peut profiter de divers gadgets comme des tourelles automatiques que l’on place librement sur la carte ou de l’aide de véhicules de soutien terriblement destructeur. Malheureusement, tout comme le second opus, on regrettera la construction de certaines missions qui empêchent le joueur de placer correctement ses personnages. Régulièrement, après une discussion mouvementée avec un antagoniste, il faudra faire face à des escarmouches dans des cartes offrant, lors des premiers tours, peu de prise de position.
Un ensemble particulièrement daté
Après un premier trailer sorti fin 2016 présentant un univers léché et vivant, des animations de folie, et des affrontements particulièrement sanglants et impactant, on est en droit de se retrouver déçu. La production d’inXile Entertainment n’est pas à la hauteur des autres créations du genre graphiquement et artistiquement parlant, on pense notamment à Mutant Year Zero : Road to Eden, un tactical-RPG indépendant à la plastique généreuse qui nous a fait la surprise de sortir sur nos supports préférés il y a de cela deux ans. Wasteland 3 se retrouve donc daté et affiche malheureusement des textures baveuses ainsi qu’une direction artistique qui laisse clairement à désirer. Contrairement aux lieux marquants et emblématiques de Wasteland 2, les environnements de ce troisième opus sont peu inspirés, génériques au possible, parfois vides et surtout, peinent à nous faire croire pleinement à cette ambiance post-apocalyptique. Les agencements des lieux manquent également d’ingéniosité ce qui peut nous faire pester à de nombreuses reprises devant notre écran.
Outre ces graphismes décevants, Wasteland 3 frustre également de part sa partie technique bien en deçà des attentes. Le jeu, tout du moins sur PlayStation 4, crash à de nombreuses reprises (plus d’une quinzaine de fois sur notre session), rame lorsque l’on ose se déplacer dans des lieux peuplés, s’enlise dans des chargements nombreux et interminables et peine à comprendre nos actions du premier coup. Il faudra par exemple appuyer à de nombreuses reprises sur la touche croix de notre DualShock 4 pour que nos héros saisissent enfin l’information donnée. À tout cela s’ajoutent divers menus peu évidents à prendre en main ainsi qu’une interface qui occupe tout de même près d’un tiers de l’écran. Malheureusement, tous ces éléments combinés entachent grandement l’expérience du joueur.
Mais malgré une stagnation flagrante entre le second et le troisième opus, et cette partie technique au ras des pâquerettes on remarque tout de même l’arrivée de quelques améliorations à commencer par un sound-design amélioré, les fusils ont aujourd’hui bien plus d’impact, et surtout de l’implémentation d’une bande-son qui se marie parfaitement avec l’ambiance générale du soft. Grâce à cela, c’est un plaisir de tout instant de prendre part aux différentes fusillades.
Après un retour particulièrement réussi en 2014 donc, la licence Wasteland revient avec un troisième épisode, certes efficace, mais aussi terriblement timide en nouveautés. En effet, alors que de nombreux titres séduisants sont sortis depuis, Wasteland 3 se repose un peu trop sur ses lauriers et ne tente jamais d’améliorer la recette bâtie par le second opus de la série. Seule l’ambiance sonore du jeu profite d’un véritable soin par rapport au chapitre précédent. Wasteland 3 se présente donc comme une suite dispensable, à moins que l’on soit un grand fan de la saga.
7/10
Test réalisé par Jérôme Joffard, merci à Koch Media pour la copie fournie.