Daggerhood – Le test sur Playstation 4
Catégories : Arcade, Puzzle, Plateforme
Plateformes : Switch, PS4, PS Vita, Xbox One
PEGI : 7
Langues : Français (varie selon l’origine de la console)
Nombre de joueurs : 1
Taille : 202,08 MB
Date de publication : 27/03/2019
Développeur : Woblyware
Éditeur : Ratalaika Games S.L.
Disponible en téléchargement
Vincent D. Daggerhood est le voleur le plus célèbre au monde. Son nom est sans doute emprunté à Robin des Bois dont la similitude est de voler aux riches pour donner aux pauvres.
Notre héros, dans cette histoire connait pourtant une fin moins heureuse. Attrapé, il est jugé et condamné à être jeté dans la caverne millénaire connue de tous pour ses entrailles sans fin et sans retour possible.
Cependant, son goût pour la vengeance lui fait promettre de revenir de ces grottes abandonnées pour voler tout l’or du roi.
Woblyware nous propose avec ce titre un mélange puzzle, plates-formes, réflexion qui saura jouer avec vos nerfs. Arriverez-vous à faire sortir Vincent de cette mauvaise passe sans atomiser votre manette ?
Daggerhood est avant tout un jeu punitif et assez difficile, dont la mécanique est à l’inverse très simple. La croix sert à sauter ou à double sauter en appuyant deux fois. Le bouton carré vous permet de lancer votre dague. Cette dernière envoyée, presser à nouveau ce bouton vous téléportera à l’endroit où se situe le couteau à ce moment précis. Toute la base du gameplay repose sur cette possibilité.
Le poignard dispose d’une portée très limitée, ce qui n’arrangera pas vos affaires…
Il faudra ainsi jongler entre timing, rapidité et dextérité afin de venir à bout de chaque niveau en évitant ennemis et pièges multiples.
Heureusement, le jeu vous guide rapidement sur les contrôles et sur les principes fondamentaux. Chaque niveau prend en moyenne deux minutes à parcourir, parfois beaucoup moins lorsque vous savez où vous allez. Vous commencerez toujours une grotte à son point de départ et vous devrez ensuite progresser jusqu’à la porte de fin qui sert à vous emmener à la suivante.
En ce qui concerne la conception des niveaux en elle même, la difficulté est aussi de mise. Le lancé de la dague exige de la précision et un timing parfait. On reprochera paradoxalement qu’à certains moments, la réussite puisse être davantage liée à la chance qu’à la compétence réelle. Cela est principalement dû au fait que les plates-formes, les ennemis et les autres dangers influenceront votre destinée, que vous soyez près d’eux ou non. Parfois, sans savoir pourquoi, vous allez manquer une plate-forme ou atterrir sur un méchant, et ce, sans faire aucune faute si ce n’est d’être au bon endroit… au mauvais moment. Il n’y a aucun moyen de contourner ces situations. Vous allez simplement croiser les doigts et espérer que tout ce sur quoi vous allez atterrir soit sûr.
Daggerhood est étonnamment gratifiant, malgré la frustration. Vous vous sentirez comme une véritable légende lorsque vous vous déplacerez de manière fluide dans ses niveaux tordus.
La courbe de difficulté n’est pas du tout exponentielle. C’est ce que l’on reproche au level design de ce titre. Par exemple, je me suis retrouvé à traverser plusieurs des derniers niveaux, et être frappé par quelque chose qui semblait impossible. Puis, une fois passés, d’autres plus faciles ont suivi.
A l’atteinte du niveau vingt d’une section, un boss s’ensuit. C’est l’un des éléments le plus bâclé du jeu, à l’exception du tout premier. Vous êtes pourchassé dans une caverne étroite et dangereuse dans laquelle vous devez simplement vous rendre rapidement au bout sans vous faire toucher par ce dernier ni tomber dans les divers pièges tendus. Les autres ennemis de fins sont ennuyeux et ne trouvent hélas pas grand intérêt. Leur rencontre aura plutôt tendance à casser le rythme.
Daggerhood vous propose de nouvelles mécaniques tout au long du jeu. Bien que ces ajouts ne modifient pas vraiment le gameplay, ils apportent des rebondissements intéressants. Ceux-ci arrivent sous la forme d’objets que vous devez obtenir pour pouvoir les utiliser et ce, pour un temps limité. Vous trouverez un bouclier qui vous rend invincible, des bottes qui vous permettent de sauter plus haut, un marteau qui sert à briser des briques ou encore une plume qui vous permet de planer. La formule est simple mais assez efficace.
Le monde se divise en 5 sections en commençant par les cavernes abandonnées remontant jusqu’au château du roi. Chacune d’entre elles est divisée en une vingtaine de niveaux. Vous devrez récupérer 5 joyaux, 1 fée et vous aurez la possibilité de gagner jusqu’à 3 étoiles par pièce. Elles le seront en fonction de la rapidité avec laquelle vous terminez un niveau. Les fées et les trésors, par contre, sont éparpillés à chaque niveau dans des endroits difficiles à atteindre. La seule différence entre les deux est que contrairement aux trésors, les fées disparaîtront si vous ne les atteignez pas assez rapidement. Le challenge est élevé car elles ne restent pas plus de 10 secondes. A vos chronos!
Cependant, ces bonus de challenge ne sont pas obligatoires pour votre progression. Vous êtes absolument libre de traverser Daggerhood à votre rythme.
Donc, si vous êtes un acharné de la complétion totale, c’est une mine d’or. Vous êtes libre de faire chaque niveau autant de fois que vous le souhaitez. Cela signifie que si vous voulez vous concentrer sur la recherche de trésors lors d’une course, vous pouvez le faire. Le jeu enregistrera et conservera vos récompenses, vous laissant ainsi libre de le refaire plus tard pour trouver la fée et obtenir les 3 étoiles.
Ainsi, deux possibilités s’offrent à vous. Soit vous pouvez compléter chaque niveau à 100% avant de passer à l’autre, soit, vous avancez sans vous soucier du reste. Vous traverser cavernes après cavernes jusqu’à la fin du jeu en mode speed run.
A l’instar de Metagal, Ratalaika Games, son éditeur aime proposer des jeux qui permettent aux joueurs de récupérer un maximum de récompenses rapidement et sans trop de difficulté. Nous retrouvons donc cet avantage ou cet inconvénient dans ce titre dont les 16 trophées seront tout de même moins rapidement gagnés que dans leur jeu inspiré de Mega Man. On aurait aimé un peu plus de challenge.
Daggerhood manque de détails. Cependant, il dispose d’une réelle variation visuelle, étant donné que chaque nouvelle section repose généralement sur un thème singulier. Vous traverserez lors de votre périple 5 mondes bien distincts visuellement. Des cavernes en passant par la forêt, le désert, les volcans avant d’arriver au château du Roi.
Il aurait été agréable de voir un effort supplémentaire consenti pour cet aspect du jeu. Il surfe trop sur la vague du retro gaming et on ne peut pas tout faire passer sur cette tendance. On aurait tant aimé voir un peu de folie technique se mêler à cet ancêtre visuel. Les yeux piquent devant une telle pixélisation parfois plus rétro que les petites productions 8 bits de l’époque…
Nous constatons la même chose concernant la bande son du jeu. Les musiques sont tristes et redondantes. Une seule par monde, c’est vraiment trop peu en 2019. Nous ne sommes plus habitués à un tel désert auditif. Le constat est similaire pour les bruitages qui, très sommaires restent également trop peu variés. Nous ne pourrons que lui reprocher de ne pas avoir matière à développer plus sur ce sujet.
Daggerhood est un bon choix si vous êtes un fan de jeu de puzzle/plates-formes exigeant. Woblyware a fait un excellent travail pour garder son jeu varié et stimulant en introduisant continuellement de nouveaux mécanismes intéressants. C’est donc dommage qu’il soit un peu freiné par les piètres rencontres de boss sans grand intérêt qui ralentissent l’action et par la pauvreté de sa direction artistique.
Globalement, je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un bon jeu, mais il réussit quand même à obtenir plus de points positifs qu’il pouvait de prime abord y prétendre.
Son exigence pourra en rebuter plus d’un. Il rendra également ce jeu très addictif pour d’autres. Le côté « die and retry » de Daggerhood ne laisse pas de place aux avis mitigés. Cela plait ou pas. Mais à 4,99€, cela aurait été un comble qu’avec son Daggerhood, Woblyware cherche à nous voler!
Test réalisé par JoTV sur une version offerte par Ratalaika Games
Merci à eux !