Liberated : Enhanced Edition – Le test sur Nintendo Switch

D’ici quelques jours, Liberated Enhanced Edition devrait voir le jour en version physique, sur Nintendo Switch. Un bon moyen pour les collectionneurs de mettre dans leur ludothèque ce jeu de plateforme action qui place son action au cœur des pages d’un comics.

Le monde va mal. Les états nous surveillent en permanence, jugent nos actions dans la vie réelle, sur les réseaux sociaux, analysent nos opinions politiques, religieuses, tout ça pour que la sécurité des citoyens soit assurée, coûte que coûte. Et même si c’est au prix de libertés, de droits civiques, de l’ouverture du cercle privé à leur surveillance, le peuple craint avant tout pour son intégrité physique, son rôle dans la société, sa reconnaissance auprès de ses pairs. Liberated, sorti initialement en juin 2020, prend ses racines sur ce constat et y ajoute un peu de fiction pour nous proposer une immersion au coeur de la matrice, là où s’affrontent ceux qui veulent le contrôle et ceux qui cherchent la libération.

Au coeur de la BD

Liberated se joue avant tout comme on lit une BD. D’ailleurs, le jeu propose dès le départ de choisir entre un mode joueur et un mode lecteur, le second éliminant toute phase de gameplay d’action pour nous laisser découvrir l’histoire en simple spectateur. Il est d’ailleurs possible de passer d’un mode à l’autre à tout moment, via le menu de la pause. Une possibilité bienvenue, qui se justifie par la façon dont Liberated nous présente son scénario, dans une sorte de visual novel que seul l’appui sur la touche A permet de faire avancer, case par case.

On découvre alors le premier chapitre sur les quatre que propose l’aventure principale. Un chapitre qui nous place aux côtés d’un premier protagoniste, en perte de reconnaissance sociale, et donc dans le viseur des autorités, pour qui un simple retour chez soi à l’heure du couvre feu implique une séance d’infiltration. L’occasion de profiter d’un tutoriel simple, où les actions de base sont présentées, pour que quelques minutes plus tard la quasi totalité du gameplay soit assimilé.

Un gameplay assez pauvre

Courir avec les directions par défaut, sauter avec une touche, marcher avec une autre, dégainer son arme avec le stick droit, viser, tirer avec la gâchette. Parfois se cacher avec X, de temps en temps recharger avec R1, d’autres rares moments utiliser Y pour un corps à corps, et voilà que l’ensemble des commandes sont à portée de manette, sans grande difficulté pour les assimiler. Tant mieux dirons nous.

Nous pouvons donc partir à l’assaut de cette société castratrice, s’infiltrer dans ses entrailles, retourner ses rouages contre elle, dans une première mission de sabotage qui ressemble furieusement à notre tutoriel de départ. On avance, on vise dès qu’on voit un ennemi à l’écran, on tire, puis on avance à nouveau. On saute parfois pour passer d’une plateforme à l’autre, à la recherche d’un interrupteur, d’un indice, puis on revient sur une phase de tir.

Peu d’idées pour sortir de la lassitude

Le “tout en 2D” est ici écrasant de platitude, le tir se limitant à une gestion de la hauteur d’angle, pour tenter le headshot salvateur, alors que les munitions sont totalement illimitée, au delà de la limitation d’une salve du chargeur. Le problème, c’est que tous les ennemis se ressemblent et agissent de la même manière, c’est-à-dire si peu. Au mieux se cachent-ils, derrière un poteau pour nous surprendre, ou derrière une porte qu’il nous faudra ouvrir, mais sans que leur réaction ensuite ne soit à la hauteur de leur guet-apens. Tout comme leur incapacité à sortir leur arme alors que le feu fait rage de l’autre côté de l’écran, soit à une dizaine de mètres. Il n’y a donc pas d’autre IA qu’un script digne des années 80.

 

Problème de platitude aussi à l’heure de regarder le game design, sans envergure, et ne cherchant jamais à vraiment exploiter le gameplay. Il y a certes quelques jolis passages, quelques idées parsemées, des décors qui font plaisir, mais l’architecture même du jeu, n’est absolument pas à la hauteur de son ambition visuelle. Pas plus que sa gestion des mini-jeu, insipides, mal expliqués, ou des QTE nombreux, parfois sans effets, parfois irrémédiablement ratés, la faute à un timing très punitif. QTE qui ont même l’audace de gâcher quelques effets de style du scénario.

Un résultat décevant après de belles promesses

Entre 4 heures et 6 heures pour terminer Liberated, une petite heure de plus pour profiter des bonus de cette édition Enhanced, sans que le challenge ne soit véritablement à la hauteur ou que l’histoire ne nous embarque avec elle. Il y a bien quelques fulgurances, quelques grands tableaux, mais au final il ne reste que peu de choses pour s’extasier. Et c’est dommage car la matière de base est là, prometteuse, alors même que la technique sur Switch ne pose aucun problème malgré un aliasing un peu présent.

5/10

Catégories : Action-aventure

Plateformes : Switch – PC – Consoles

PEGI : 16

Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Portugais, Russe, Chinois

Taille : 3607,00 MB

Date de publication : 03/12/2020

Développeur : Atomic Wolf

Éditeur : Walkabout Games

Disponible en téléchargement et en boîte chez PixelHeart

Test réalisé par Olivier

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